[FanFic] Les Chroniques d'Hinode

Salutations, lecteurs avides! Very Happy

Je mets à l'oeuvre et à l'épreuve mes talents d'écrivain en vous postant régulièrement un chapitre d'un fic de ma création, dont les personnages et l'histoire hantent mon esprit depuis mon premier jour sur NF. Je suis ouvert à tous les commentaires et toutes les critiques, quoique changer l'histoire serait difficile alors que je suis déjà rendu au chapitre 36. Ceci n'empêche pas de faire aussi des suggestions ou des prévisions, c'est amusant de vous voir embarquer dans l'histoire.

Lien vers le topic de discussion, commentaires et critiques: http://www.naruto-furie.com/discussion-generale-f4/commentaires-et-critiques-les-chroniques-d-hinode-t12203.htm#129864

Oui, rendu au chapitre 36, mais si je poste graduellement, c'est parce que je suis présentement en train de remanier mon format d'écriture et le récit en tant que tel de toute l'oeuvre (en gros, de la révision).

Voici donc sans plus attendre Les Chroniques d'Hinode.

Bonne lecture [FanFic] Les Chroniques d'Hinode 92020

Les Chroniques d'Hinode

Chapitre 0 - Mise en situation

Notre histoire se déroule après l'épilogue de l'histoire de Naruto que voici. Lors des affrontements finals, Naruto se battit contre Madara qui était devenu le Jinchuriki des 9 Bijuu et par la même occasion du Grand Bijuu à Dix Queues. Mais il fut tout de même tué et même détruit par Naruto, qui épargna par-contre la vie de Sasuke. Le dernier Uchiha devint le chef de l'Akatsuki et essaya en vain de la rebâtir en lui donnant un seul objectif: détruire les cinq grandes nations. Mais l'Akatsuki ne comptait plus que des déserteurs assez forts sans rien de plus qui mourraient assez souvent et devait donc renouveler sans cesse son effectif. Les choses empirèrent après la mort de Sasuke; elle devint donc une organisation sombre dont les gens ne s'occupaient que peu, ne la trouvant ni trop menaçante, ni trop inoffensive.

Nous sommes maintenant à une centaine d'années de ses évènements. Les Cinq Grandes Nations sont toujours en paix, mais des tensions se sont créées entre les Grandes Nations et les petites, comme quoi la compétition économique entre les villages ninja deviendrait plus féroce, aux dépends des cinq principaux villages. La discrète Akatsuki s'écarte peu à peu de son principal but et frappe tout ce qu'elle peut pour retrouver une certaine crédibilité.

Nous voilà donc au coeur d'un village caché d'une des petites nations, celle de la Chute cachée, connue sous le nom de Takigakure. Le village était probablement l'un des mieux caché de tout le monde shinobi, creusé au sein d'une petite montagne dont le haut était ouvert pour laisser passer la lumière du ciel. Recouverte d'une forêt dense et protégée par des techniques de barrière supérieures et des patrouilles vigilantes, la montagne ne laissait pas vraiment d'entrée sinon celle qui se trouvait derrière l'énorme cascade qui bordait la montagne.

Le village était bâti autour de l'énorme lac sous la montagne que produisait la chute d'eau. À l'extrémité de ce lac se trouvait le Grand Arbre sacré où le Chef du Village, appelé ainsi car à défaut d'avoir des Kage, les villages shinobi des petites nations avaient quand même leur leader, vivait, utilisant l'arbre comme QG du village. L'époque où la place de chef était un privilège héréditaire, propre à la descendance de ceux possédant l'Eau des Héros, était révolue. Elle existait toujours, cette eau mystérieuse qui offrait à son buveur une quantité de chakra incomparable, mais elle était transmise de chef en chef, eux qui se devaient d'en faire bon usage et seulement en cas d'urgence. À la place, le chef était, à la manière d'un Kage, choisi pour sa puissance et son importance au sein du village.

Chapitre 1 - Entrée en jeu: Hinode Gishiki!

L'eau coulait doucement dans le lac, comme à l'habitude, laissant tomber la quiétude sur tout le village, propre et gai de coutume. Cependant, à travers cette atmosphère de paix immergeait du lot un petit combat d'allure amicale, mais qui cachait en fait un dédain profond et dangereux. Un ninja qui passait par-là, notre héros, s'était soudainement fait attaqué par le premier venu qui semblait, pour une raison encore ignorée, vouloir lui régler son compte.

Les quelques éclats métalliques et bruits de coups, ainsi que de giclures de sang, duraient déjà depuis un moment.

« T'es coriace pour un Genin!

- Toi aussi, pour un frimeur! répondit Hinode à son agresseur inconnu.

- Pff! »

Hinode lança trois shurikens de plus. Son ennemi essaya encore une fois de les bloquer avec son kunai, avec un mince espoir cependant, désespéré par toutes ces vaines tentatives précédentes. Mais le résultat était prévisible; la trajectoire des projectiles changea au dernier moment de façon très calculée et entailla les membres du charlatan.

« Arght! rugit-il. Tu vas voir! »

Il s'élança vers Hinode, tout en glissant hors de son étui un petit parchemin qu'il portait à la taille. D'un mouvement, il le déroula vivement et en invoqua un grand bouclier qui se plaça sur son bras. Il bloqua ainsi les quatre prochains shurikens que lançait notre héros. Maintenant arrivé à courte portée, l'adversaire se défit de son bouclier et envoya son poing dans le ventre d'Hinode qui eut le souffle coupé.

« Haha! railla l'adversaire d'Hinode. Tu fais moins le malin au corps à corps! »

Effectivement cela faisait depuis le début du combat qu'Hinode le tenait à distance grâce à son parfait maniement du lancer d'armes. Il était donc logique, selon son adversaire, qu'il préférait ne pas voir le combat se rapprocher pour combler ses lacunes au corps à corps. Son ennemi enchaîna donc avec un coup de genou, puis un violent coup de pied au visage qui envoya valser non pas Hinode, mais une planche de bois!

« Substitution? s'étonna le ninja.

- Par ici. »

Hinode, se trouvant maintenant derrière son ennemi, le frappa du revers de son bras, mouvement que l'autre put facilement bloquer. Mais Hinode donna ensuite un coup de poing de son autre main, que l'adversaire était obligé d'esquiver par le côté, Hinode pivota et refrappa avec son même bras, encore une fois du revers. L'attaque fut encore bloquée, mais Hinode avait dans son pivot attraper un kunai, qu'il lança d'un léger mouvement de poignet. Pris de tous les côtés, l'adversaire fut obligé de se baisser et Hinode le savait. À peine avait-il amorcé sa descente que notre héros envoyait déjà son pied dans le bas du menton de son adversaire, qui vola sur quelques mètres avant de s'écraser au sol et d'y rouler sur encore un ou deux mètres, dans un nuage de poussière brunâtre.

« T'es aussi doué au corps à corps!? s'exclama anxieusement celui qui se relevait lentement. C'est quoi ce délire! C'était si bien calculé! Tu voulais me donner ce coup de pied depuis le début non?

- Tu apprends vite, répondit calmement Hinode.

- Laisse tomber, dit son interlocuteur, je te massacrerai un autre jour! »

Le voyou sauta par-dessus une clôture, laissant la ruelle vide. L'eau continuait toujours de couler; seulement Hinode pouvait maintenant lui aussi l'entendre aisément, en affichant un sourire à son écoute.

« Ah la la, pensait Hinode. Ils ne se lasseront jamais... »

Hinode épousseta ses vêtements et replaça son bandeau protecteur de Taki, son village qu'il aimait tant. Puis il se dirigea vers le pont du village, où son équipe l'attendait pour une mission que Shubimaru-sensei leur avait annoncé la veille. Il allait probablement être en retard avec tout ça, mais il n'en était pas très choqué. Il avait l'habitude; mal-aimé des jeunes de son village, il l'avait toujours été, jalousé par tous pour son talent inné. Il était donc rare qu'il vive une semaine de sa vie sans connaître les assauts des autres Genin du village. Il avait même parfois eu affaire à des Chûnin.

Si cruelle puisse la situation paraître, Hinode ne s'en plaignait guère. Était-ce parce qu'il y était tout simplement habitué ou parce qu'il s'en sortait toujours très bien? Même lui n'y pensait pas vraiment, sinon parce que la vraie chose qui l'attristait était de donner tant d'amour envers le village de Takigakure et n'en recevoir qu'un minimum de la part de sa communauté, se résumant à celui de ses parents et de son frère. Tout ça parce qu'il était un cas particulier du clan Gishiki.

Les Gishiki étaient des maîtres dans l'art du lancer d'arme calculé, puissant, meurtrier et imparable. Ils étaient aussi d'habile stratèges et très rusés. En revanche, ils étaient assez faibles au corps à corps et avait du mal à exécuter les ninjutsu moindrement puissants, n'ayant pas une très grande réserve de chakra. Il était donc normal de voir un Gishiki comme stratège militaire, conseiller ou à l'arrière de la formation en mission, couvrant ses équipiers de ses tirs si précis. Mais jamais aurait-on pensé voir un jour un Gishiki comme combattant de choc, en première ligne.

Hinode était le seul de son clan entier à bien se battre au corps à corps et à déjà bien manier son chakra, au point d'avoir découvert quelques ninjutsu d'affinité. S'ajoutant à ses talents naturels de Gishiki qui n'en étaient pas réduits, on pouvait tant le trouver étrange que le jalouser d'avoir tant de talent, surtout qu'il était assez jeune, encore Genin, même si cela faisait déjà un bon bout de temps. Il n'était pourtant pas encore totalement habitué à son équipe.

Elle était justement en vue! Kuma et Meyazu, ses coéquipiers respectivement féminin et masculin, l'attendaient sur le pont, un peu impatients. Derrière, leur capitaine Jônin, Shubimaru, semblait un peu indifférent face à la situation, mais craignait l'attitude de ses élèves.

« Bon te voilà enfin flemmard! fit Meyazu, condescendant.

- Ouais on t'attendais nous! ajouta Kuma.

- Désolé, répondit simplement Hinode.

- Pas grave, de toute façon, qu'est-ce qu'on ferait sans toi? s'empressa d'ajouter Kuma d'un ton qui se voulait complice.

- T'es trop tendre, Kuma! s'opposa Meyazu. Les kunoichi sont toutes pareilles...

- Hey, le sexisme, ça va hein? répliqua Kuma.

- Ça suffit! » s'exclama Shubimaru-sensei.

Tout le monde se tut.

« J'ai décidé de vous observer en situation dangereuse aujourd'hui, continua le Jônin. Je vous suivrai dans votre mission mais vous la ferez seuls.

- Quoi? s'enquit Kuma. Shubimaru-sensei, vous êtes sûr qu'on...

- Bah de toute façon, dit Meyazu, c'est toujours des petites missions de rang D, C à la limite.

- Vous êtes sourds ou quoi? dit Hinode en intervenant. Il a dit "situation dangereuse". Ce sera au moins B.

- Bien remarqué, Hinode, répondit Shubimaru en lui passant un parchemin. Allez, je te passe ceci et vous laisse vous arranger avec tout ça. »

Puis il disparut dans un nuage de fumée, dans tout le mystère qu'arborait toujours ce cher Shubimaru-sensei. Hinode déroula le parchemin et lut à haute voix.

« Mission de rang B. Escorter un Compte du Pays de la Chute jusqu'au port de la frontière du Pays du Feu. La cible se trouve au palais féodal et vous attend. Gardez-le en vie et intact. Il est pourchassé par une horde d'assassins estimés à une quinzaine." Ça me semble raisonnable.

- Plus ou moins, fit Kuma.

- Ouais... ajouta Meyazu en murmurant.

- Bon, poursuivit Hinode, il nous faut un chef.

- Tsss... fit Meyazu.

- Quoi? demanda Hinode, non sans reproche.

- Évidemment, dit Meyazu avec toute la condescendance du monde, ce sera toi! C'est toujours Hinode qui mène...

- Arrête tu veux? s'indigna Hinode. On décidera tous ensemble d'un commun accord!

- Arrêtez de vous disputez, les garçons! intervint alors Kuma.

- Pourquoi ce serait pas toi, pour voir ce que ça fait les responsabilités? répliqua Hinode en ignorant la remarque de Kuma.

- J'aimerais te voir! répondit Meyazu, sans plus de considération pour sa coéquipière.

- Arrêtez! s'exclama Kuma avec détermination.

- Qui tu veux toi, comme chef? lui demanda alors Meyazu sur le ton de l'ultimatum.

- Eh bien... répondit Kuma avec gêne. Personnellement, j'opterais pour Hinode.

- Évidemment... répliqua Meyazu de façon sarcastique.

- C'est vrai, continua Kuma, il est le plus fort d'entre nous, on ne peut le nier! Et les Gishiki ont toujours été de bons meneurs, rusés et intelligents!

- Merci, Kuma, dit Hinode pour seul commentaire.

- Ouais, mais toi t'es pas un Gishiki ordinaire... dit Meyazu en s'éloignant. Étranger... »

Hinode ragea et sauta sur Meyazu à poings fermes, en vrai déchaîné. Kuma se précipita pour bloquer son premier coup de poing. Hinode, retenu de force, put quand même rétorquer, à pleins poumons:

« TU REDIS ÇA ET...! »

À venir: Chapitre 2 - Kuma et Meyazu

Chapitre 2 - Kuma et Meyazu

« Et quoi!? » demanda Meyazu sur le même ton enragé.

Hinode se défit de Kuma, envoya un dernier regard de haine à Meyazu, puis s'éloigna, rageant silencieusement. Après un long silence ponctué de malaise, ce dernier fut finalement brisé par Kuma.

« On devrait y aller. »

Ces deux compagnons firent oui de la tête. Ils partirent donc pour leur mission et arrivèrent sans tarder au palais féodal, où ils rencontrèrent le Compte, assez vaniteux et imbu de sa personne, puis ne parlant à personne si ce n'était à lui-même, dans son luxueux carrosse que les trois ninjas devaient surveiller et escorter. Hinode avait disposé Meyazu en avant, Kuma derrière et lui restait dans le couvert forestier, surveillant de loin. Meyazu avait cependant son mot à dire.

« Je suis pas d'accords du tout! Tu te mets en sécurité pendant que nous on va se battre!

- Meyazu, c'est moi le chef!

- Je m'en contre-fiche, tu ne seras jamais mon chef, pour moi! insista Meyazu. J'exige qu'on change de formation.

- On ne changera pas, point final! s'énerva Hinode.

- Tu m'as même mis devant en espérant que je crève le premier à cause de ce que j'ai dit tout à l'heure!

- Je t'ai mis en avant car tu es le meilleur pour faire face à l'ennemi le premier!

- Oh évidemment, se moqua Meyazu, le Grand Hinode est le meilleur dans tout, mais quand il faut affronter le danger, il laisse les autres être plus forts!

- Ça suffit Meyazu! intervint encore Kuma. Laisse-le tranquille! Hinode sait ce qu'il fait!

- Oh et toi, tu la ramène pas! s'énerva à son tour Meyazu. On sait que tu fonds devant Hinode chaque fois que tu le vois, que tu ne peux pas lui résister, ton avis ne compte pas!

- Je... balbutia une Kuma qui rougissait de plus en plus. Je t'interdis de dire ça! »

Tout était devenu cri et chaos, maintenant. Le carrosse était immobilisé depuis un moment, pendant que la dispute faisait rage. Les chevaux qui tiraient le carrosse avaient au départ semblé heureux de se reposer, ne sachant pas la grabuge sonore qu'une pause allait occasionnée, dans cette équipe.

« T'aimerais ça que je crève, toi aussi, pour que tu puisses êtres seule avec lui! accusa Meyazu.

- Arrête, Meyazu! » ordonna Hinode.

Un bruit suspect se fit entendre.

« Retourne plutôt à ton poste! continua le capitaine.

- Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi! répondit Meyazu.

- Je t'en prie Meyazu! continua Kuma dans sa plainte.

- Pour l'amour...! » cracha Hinode entre ses dents.

Un kunai siffla et se planta dans le carrosse. Le Compte cria de peur.

« Vite, en formation! s'exclama Hinode

- Je fais ce que je veux. » dit Meyazu pour seule réponse.

Il composa alors des signes de mains. Aussitôt, un genjutsu se répandit dans l'air, faisant vibrer tout ce qu'il touchait de ses ondes invisibles. Il ne prit pas longtemps avant que deux hommes masqués sortent de la forêt et se mettent en position de dissimulation, bien qu'il n'y ait rien sur la route pour les camoufler. Meyazu tenait ses signes.

« À toi, Kuma! »

La jeune kunoichi s'exécuta, composant elle aussi des mudras.

« Suiton: Ogawa no Jutsu! (Technique du ruisseau serpentin) »

Une source d'eau apparut aux pieds de la jeune Genin et se faufila au sol jusqu'à rejoindre les deux malfrats, creusant la terre et donnant à la technique la forme d'un ruisseau généré et contrôlé au fur et à mesure. Les assassins furent surpris d'être soudain tous mouillés, de plus que le ruisseau s'était élargi en un grand cercle qui ne leur laissaient aucune échappatoire. Meyazu stoppa alors son genjutsu et courut vers les deux assassins immobilisés dans la mare d'eau qui prenait de plus en plus d'ampleur. Il leur asséna chacun un grand coup de pied avec tant d'élan qu'ils perdirent connaissance, s'enfonçant lentement dans le trou d'eau qui n'était en fait que le ruisseau que Kuma soutenait, souhaitant les voir mourir noyés dans leur coma.

« Arrête, Kuma! ordonna Hinode.

- Non, protesta Meyazu, laisse-les mourir! »

Kuma ouvrit la bouche, mais rien n'en sortit.

« Kuma, continua Hinode, ils ne doivent pas mourir! »

Kuma relâcha son mudra ainsi que le contrôle de son chakra sur le ruisseau qu'elle avait généré. Toute l'eau s'éparpilla, laissant la mare s'étendre et les deux hommes respirer enfin. Kuma s'agenouilla, un peu fatiguée par cet effort de chakra qu'une telle technique, pourtant assez basique et beaucoup pratiquée, exerçait sur une Genin en plein essor émotionnel. Si la kunoichi était une redoutable et très fiable combattante, elle laissait souvent ses émotions, lorsque trop présentes, empiéter sur le contrôle de son chakra. Hinode commença à ligoter les deux assassins.

« Pourquoi ne pas les tuer? demanda Meyazu. Ils nous auraient tué!

- On va les interroger, proposa Hinode. Ce sera mieux.

- On est des ninjas! s'indigna Meyazu. Arrête tes sottises de petit capitaine!

- C'est moi le chef, c'est moi qui décide!

- Pas maintenant! rugit Meyazu.

- Comment? fit Hinode, un brin interloqué.

- Qu'as-tu fait pour les battre? demanda Meyazu en guise de répondre. Moi et Kuma les avons battu tous seuls sans ton aide! Tu n'as aucun droit de jouer le capitaine alors que tu ne fais rien! Si ça se trouve, tu n'es même pas plus fort que nous!

- Meyazu, arrête... demanda Kuma au bord des larmes.

- Je suis fatigué de tout ça! s'exclama Meyazu. C'est toujours toi qui prend le beau rôle dans toutes nos missions et pour une fois où moi et Kuma usons d'un beau travail d'équipe pour attraper les ennemis, tu viens jouer ton pacifiste dans l'histoire en croyant être le plus intelligent?

- Meyazu, tenta de dire Hinode, tu ne sais plus ce que tu...

- J'en ai assez, je te dis! rugit Meyazu à pleins poumons.

- Vous venez tout juste de démontrer comment ma formation fonctionne! expliqua le Gishiki. Tu as agis le premier avec ton genjutsu des angles inversés pour tromper l'ennemi sur leur emplacement. Ensuite, Kuma, qui utilise des Suiton à mi-distance peut lancer les premiers assauts alors que toi, spécialiste du taijutsu en puissance, tu achèves les ennemis!

- Et toi dans tout ça? demanda Meyazu. Tu relaxes!?

- Moi, si j'avais été en position, j'aurais pu créer des diversions en lançant des armes et même vous couvrir ou achever certains ennemis, expliquait Hinode qui se fâchait de plus en plus, pouvant exploser d'une seconde à l'autre. En restant caché et en intervenant directement si quelque chose tourne mal! Mais je n'ai pas pu le faire parce que j'étais en train d'argumenter avec toi! »

Un silence tomba. Le visage de Meyazu perdit soudainement sa colère, épousant maintenant une indifférence presque étrange. Puis, il alla se placer en avant selon la formation d'Hinode.

« C'est bon, abandonna Meyazu, fais ce que tu veux... On dirait que c'est toujours toi qui a raison... »

Hinode plaça les corps dans le compartiment avant du carrosse, où ne siégeait pas le Compte. Il pensait les interroger une fois qu'ils seraient réveillés. Ensuite, il ferma la porte du compartiment et s'appuya sur celle-ci, soufflant un peu.

« Ça a passé près de devenir violent, cette fois-ci... pensait Hinode. C'est bizarre, on dirait que plus ça va et moins je m'entends avec Meyazu. Peut-être qu'il me connait mal, je ne peux pas juger. Pourtant, j'ai l'impression un peu tordue que bien qu'il me voit lui aussi comme un... membre particulier de Taki, mais que c'est surtout ma supériorité face à lui qui l'énerve. D'ailleurs, nous n'étions pas si distants en terme de puissance, auparavant et nos querelles ne se résumaient qu'à de vulgaires froids puériles. On dirait que plus j'avance, plus il me déteste. Au moins, il ne me voit pas comme un... »

Hinode fut sortit de ses pensées. Sous les sourds sanglots de Kuma, bouleversée, il entendit Meyazu murmurer.

« Sale étranger... »

Hinode bouillait d'une rage intense. On aurait dit que Meyazu avait terminé à voix haute la phrase songée par Hinode, en voulant l'insulter. Ce qui le choquait le plus, c'est qu'en ce moment même, il avait considéré Meyazu comme différent des autres habitants de taki qui le voyaient comme un vulgaire touriste. Il le voyait comme un rival dont la haine était justifiée par une compétition, peut-être un peu trop nourrie, mais saine. Et le fait de s'être dument tromper sur la bonne nature de Meyazu amplifia de plus belle sa haine envers lui.

Il était comme tous les autres, au fond. Ignorant de la souffrance de Hinode, frustré et vile, en plus d'être un casse-pied de royale envergure. Hinode retenait sa fureur depuis un bon moment déjà, mais il ne tenait plus en place. Kuma n'était plus là pour le retenir. Il ne répondrait plus de ses actes!

À venir: Chapitre 3 - L'Étranger

Chapitre 3 - L'Étranger

Hinode, le regard plein de souffrance et de désir de la rejeter, marcha vivement vers Meyazu. Ce dernier se retourna, surpris. Sans penser aux conséquences qu'il allait engendrer, il en rajouta.

- Qu'est-ce qu'il y a, l'Étranger!?

Comme à toutes les fois où on l'appelait ainsi, Hinode eut un tressaillement, se souvenant de ces scènes de son enfance qu'il avait vécu avec tant de difficulté.

FLASHBACK [ON]

« Regarde, c'est le jeune Gishiki étranger! dit un passant.

- Ouais, celui dont on raconte qu'il viendrait pas d'ici? demanda son interlocuteur.

- Exactement. Mais d'après moi, c'est juste son ancêtre qui resurgit.

- Son ancêtre?

- Ouais, tu sais ce gars qui venait pas d'ici et que le village a décidé d'accepter à cause de sa puissance? Dans le temps, le village n'allait pas bien et les autorités l'ont accepté seulement pour son aide militaire!

- Ah ouais, j'étais gosse, moi, à cette époque...

- Ben il a enfanté la seule femme Gishiki qui restait! Tu te souviens? Depuis, on racontait que le clan était maudit, impur!

- Peut-être, mais j'avais aussi entendu raconter qu'il avait sauvé le clan, qui avant ça agonisait; que ses enfants ont repeuplé le quartier des Gishiki que leur intervention dans le Conseil du Village fut un des facteurs qui redonna à Taki sa prospérité d'aujourd'hui.

- Ce n'est qu'un facteur! Pour moi, le clan aurait mieux fait de mourir que de tomber dans de mauvaises racines! Ces gens ne sont qu'à moitié comme nous!

- T'es pas un peu xénophobe, là?

- Vaut mieux être xénophobe que d'abriter un clan de traîtres!

- Tu exagères, ils n'ont rien de différent d'avant, quand même.

- La plupart oui, et on a rien vraiment contre eux, on leur laisse le bénéfice du doute... Mais tu verrais certains Gishiki et tu jurerais qu'ils sont des touristes! D'habitude, leurs parents les laissent de côté et ils ne deviennent jamais ninja. Ces Gishiki "étrangers", comme on dit, sont complètement différents, forts au taijutsu et au ninjutsu, sans don particulier pour le Shurikenjutsu et pas plus rusé plus qu'il faut. Ils ne servaient donc pas vraiment à quelque chose.

- Ouais, je vois. Mais alors, pourquoi celui-là en particulier, on le pointe du doigt et le traitons d'Étranger?

- C'est que lui, vois-tu, par quelconque sorcellerie, est aussi génial au lancer d'armes et aussi intelligent que n'importe quel Gishiki. Ils l'ont élevé comme un vrai de vrai Gishiki et c'est plus tard qu'on a découvert que c'était un étranger aussi...

- Une vraie perle rare pour le clan!

- Une malédiction, oui! »

Puis un troisième passant s'approcha, ayant entendu toute la conversation.

« Écoutez cet homme monsieur! Cet Étranger ne dit rien de bon à personne. Être favorable à sa présence au Village vous attirerait des ennuis. Il n'y a que Todori-sama, le Chef du Village, qui insiste pour le garder ici et nous demande de lui être indulgent. Allez savoir pourquoi. Son temps de règne est peut-être révolu...

- Oui, oui... répondit le deuxième passant. Je vous comprends, je vous comprends. »

FLASHBACK [OFF]

« C'est fini, Meyazu, dit Hinode, la voix tremblotante.

- Que...!? »

Hinode empoigna un kunai à la vitesse de l'éclair et fondit sur Meyazu, qui s'en aperçut un peu tard, très surpris, mais gardant tout de même ses moyens. Hinode était talentueux au taijutsu, mais ça ne surpassait pas la haute vitesse de Meyazu qui faisait du taijutsu une de ses spécialités, avec le genjutsu.

D'un habile mouvement, il dévia sur son côté gauche le coup d'Hinode qui profita de son élan pour envoyer son pied gauche dans la mâchoire de Meyazu. Mais ce dernier bloqua le coup de pied de son deuxième bras. Hinode eut un sourire en coin. Chutant vers le sol après la déviation, il y planta son kunai et profita de l'effet de levier pour tourner sur lui-même et élever sa deuxième jambe au-dessus de la première, donnant ainsi un deuxième coup de pied à Meyazu, qui ne pouvait plus rien bloquer.

Meyazu se prit le coup durement, mais étant spécialiste du taijutsu, il avait une capacité de riposter que n'avait pas Hinode et il lui restait encore ses deux jambes. Il donna un coup de genou à son adversaire déjà en position précaire, ne touchant au sol que par l'intermédiaire de son kunai. Hinode eut le souffle coupé; la concentration de chakra dans les coups de Meyazu était très précise et Hinode avait rarement reçu de coups aussi puissants au cours de ses nombreuses missions. En fait, il fut si déboussolé par ce simple coup de genou qu'il ne vit pas venir le deuxième, qui l'envoya valser plus loin.

Hinode se redressa habilement avant de toucher au sol et atterrit les jambes les premières, fixant le fier visage de Meyazu tout de même couvert par l'empreinte de son pied.

« Qu'est-ce que vous faites!? s'exclama Kuma, la voix cassante.

- Arght... souffla Hinode.

- Tu vois, Hinode, dit Meyazu, je t'avais dit qu'on était rendu plus forts! Même avec ton style de combat impressionnant, tu es trop agressif et je te prends de revers trop facilement.

- Les garçons, arrêtez! demanda Kuma.

- Pas avant qu'il ne retire ce qu'il a dit! dit Hinode avec conviction.

- Jamais! fit Meyazu.

- Je... Je crois que j'ai entendu un craquement! insista vainement Kuma.

- Arrête, Kuma. Ça ne sert à rien d'essayer de m'arrêter! Cet impertinent doit comprendre qui est le chef ici!

- Mais c'est vrai! essaya encore la kunoichi.

- T'es peut-être encore plus fort que moi en taijutsu, railla Hinode à l'adresse de Meyazu, mais je connais tes points faibles! »

Une lueur de peur passa dans les yeux de Meyazu.

« Non, pensa Meyazu tout en composant des signes. Il ne va pas vraiment utilisé ça contre moi. Hey, on est en pleine mission, c'est pas le moment! Je ne veux pas avoir à affronter ça! Mais il est fou ou quoi? »

Meyazu avait terminé sa série de signes, mais Hinode aussi, dont la maîtrise du ninjutsu était bien supérieure à celle de son coéquipier.

« Genjutsu... commença le ninja apeuré.

- Trop tard! s'exclama fièrement Hinode. Katon: Hakkakyû no Jutsu! (Katon: Boule de feu explosive) »

Hinode, les joues gonflées, cracha entre ses doigts une grande sphère de feu qui se dirigeait rapidement vers Meyazu, dont le genjutsu fut interrompu. De plus, pris dans ses signes, ils n'avaient préparé aucune substitution. D'autres parts, concentré à placer son chakra dans son genjutsu, il n'en avait aucun dans ses pieds pour effectuer un saut d'esquive. La dangereuse boule de feu atteint Meyazu en un instant. Mais au dernier moment...

« Suiton: Suijinheki no Jutsu!! (Suiton: La barrière d'eau) »

Un grand mur d'eau vint s'enrouler autour de Meyazu, qui fut protégé de l'explosion incendiaire. Un nuage de vapeur suivit le grand bruit sourd que provoqua le contact des deux jutsu. Hinode ne comprenait pas pourquoi son Hakkakyû avait-il pu être bloqué par Kuma d'aussi loin qu'elle était. Il ne pensait pas pouvoir être dérangé dans son règlement de compte et pensait sa vengeance enfin atteinte.

Se retournant, il vit Kuma, épuisée, presque éfondrée. À partir de sa position, son ruisseau serpentin était venu entourer Meyazu. Ainsi, elle avait pu faire s'élever le mur d'eau autour de lui. La brillante combattante avait sauvé

« T'es malade Hinode!? » s'exclama Meyazu

Kuma tomba lourdement. Ces deux techniques réunies utilisaient beaucoup de chakra et l'état dans lequel l'affrontement avec les deux assassins l'avaient mise, en plus de ce combat entre ces deux équipiers avaient tant rempli ses jutsu d'émotion qu'elle avait, sans faire exprès, utiliser toute sa réserve de chakra.

« Kuma! s'écria Meyazu, accourant vers elle.

- Kuma! répéta Hinode, imitant également Meyazu.

- Toi, ne l'approche pas! T'as déjà fait assez de dégâts... »

Hinode eut un mouvement de recul face à cette attaque aussi directe. Réalisant peu à peu la véracité du commentaire de Meyazu, il laissa une larme perler à son oeil.

À venir: Chapitre 4 - La riposte des assassins

Chapitre 4 - La riposte des assassins

Hinode regarda d'un air amer Meyazu qui mettait Kuma en sécurité dans la cabine arrière du carrosse, avec le prince qui était renfrogné en boule, grelottant de peur. Puis, il jeta un regard aux deux assassins dans la cabine avant, toujours assommés. Hinode les regardait aussi; il avait hâte de les interroger et de pouvoir établir une stratégie pour la suite de la mission selon les informations qu'il tirerait.

Mais Hinode revint au moment présent. Ce qui venait de se passer était terrible et il le savait. Il essayait désespérément de ne pas y penser en se concentrant sur la suite de la mission, mais il n'y avait rien à faire. Il fut vite perdu dans ses pensées.

« Comment ai-je pu faire ça? Comment ai-je pu, en tant que capitaine, vouloir me venger contre mon propre coéquipier? Je suis un shinobi. Je ne dois pas laisser la haine prendre le dessus sur ma raison. J'ai mis inutilement K.O mon autre coéquipier dans un combat inutile qui, autrement, aurait résulté en des brûlures très graves pour Meyazu. D'un côté ou de l'autre, je trahis notre équipe. Je n'ai même pas réfléchi à ce qui allait arriver à Meyazu si il se prenait mon Katon...

- Pourquoi Hinode? demanda Meyazu qui s'était approché.

- Il lit dans mes pensées? se demanda Hinode dans sa tête.

- Pourquoi m'avoir lancé un de tes plus puissants ninjutsu? Tu voulais me montrer que tu es plus fort que moi, c'est ça? Tu te foutais bien de ce qui pouvait m'arriver, tu voulais juste m'avoir par mon point faible et m'imposer ton autorité!

- C'est exactement ça... se répondit Hinode, honteux de lui-même.

- Bravo, poursuivit Meyazu. t'as prouvé que t'es plus fort que nous! Écoute, je tiens à la réussite de cette mission et surtout à notre survie. Alors, je vais t'écouter et suivre ta formation pour le moment, mais sache qu'on a pas fini, tous les deux!

- Alors tu dis vraiment que je suis plus fort que vous deux? demanda enfin Hinode, à voix haute. Tu ne doutes plus?

- Hinode, soupira Meyazu, je sais faire du Genjutsu et du Taijutsu. Kuma est très forte en ninjutsu suiton, mais ça s'arrête là. Toi, tu as l'intelligence, un taijutsu offensif très fort, la précision du shurikenjutsu, la puissance du ninjutsu katon... Non je crois avoir dit ça pour te provoquer.

- Je ne sais pas quoi dire, dit Hinode.

- Alors ne dis rien, ajouta simplement Meyazu.

- Kuma s'est bien battu, ajouta à son tour Hinode.

- Effectivement. » confirma Meyazu.

Un silence ponctué de malaise marqua la fin de la phrase de Meyazu. Aucun des deux ninjas ne savaient s'il était approprié de s'excuser en cet instant. Meyazu trouvait qu'il était injuste de s'excuser le premier alors que Hinode avait fait la grande part des dégâts; de l'autre côté Hinode trouvait injuste de prendre l'initiative de s'excuser alors que c'était Meyazu qui avait pris l'initiative de l'insulter. Finalement, Meyazu finit par en avoir mare et poursuivit:

« Allez reprenons la route, d'autres pourraient venir, ce n'est pas sécuritaire de rester immobile.

- Tais-toi, c'est moi le chef! pensa Hinode. Oui, bon conseil, dit-il cependant à voix haute. Puisqu'on n'est plus que deux, je vais prendre la place de Kuma et on fera sans couverture. Ça ne devrait pas aller trop mal.

- Ok. » confirma Meyazu.

Le voyage continua sans embûche, sans non plus une seule parole de la part des deux équipiers toujours en froid. La tranquilité fut donc à son comble jusqu'à ce que les deux assassins dans le carrosse grognent, sonnant leur réveil. Hinode et Meayzu firent escale et les sortirent de la voiturette, les laissant ligotés, prêts à être interrogés.

« D'où venez-vous? interrogea Hinode.

- Tu crois vraiment qu'on va répondre? railla le premier assassin.

- Ouais, répondit Hinode en sortant en shuriken et un kunai.

- Tu rêves. » dit le deuxième assassin en ricanant.

Hinode planta le kunai dans le pieds de l'assassin qui venait à peine de parler. Sa phrasefut cependant suivit d'un hurlement de douleurs agrémenté de quelques jurons.

« D'où venez-vous? répéta Hinode.

- De... souffla l'assassin blessé.

- Tais-toi! ordonna son confrère.

- POURQUOI!? rugit l'autre.

- Ne hurlez pas si fort! ordonna à son tour Meyazu.

- POURQUOI NE PAS TOUT RÉVÉLER!!? poursuivait l'assassin desépéré, toujours aussi fort. Je n'ai aucun honneur et tu le sais!

- Je vais te couper la langue! menaça Hinode.

- Ne fais rien que tu regretterais! dit le premier assassin. On va venir nous chercher!

- Oui c'est ça... murmura son équipier blessé dans un moment d'illumination qui sonna quelques cloches à Hinode et Meyazu

- Hinode, on devrait faire attention, s'inquiéta ce dernier.

- Ne me dis pas quoi faire, toi, fit Hinode. Je sais, on est encerclé. »

Le deuxième assassin rit alors dans un élan de gosier dément, se croyant sauvé. Les bruits environnant trahissaient la présence d'environ cinq ennemis qui entouraient le carrosse, cachés dans les bois. Hinode plaça alors son kunai sous la gorge de l'assassin qui riait. Il arrêta aussitôt, les yeux grands comme des balles de golf et la bouche réduite à un simple amas de lèvres.

« Rendez-vous ou je tue votre ami! clama Hinode.

- Ça ne marchera pas, Hinode, l'avertit Meyazu. Ils n'ont aucune notion de camaraderie et ils ne se vendront pas tous pour une seule vie! »

Une pluie de senbon s'abattit alors sur Meyazu et Hinode, qui durent sauter vers l'extérieur, pour éviter, laissant donc là leurs otages, tout de même immobilisés par la corde qui les retenaient prisonniers. Hinode savait qu'il fallait passer à la stratégie de défense le plus rapidement possible.

« Meyazu! s'exclama-t-il.

- Genjutsu: Kadogyakuten! (Genjutsu: Inversion des angles) »

L'onde du genjutsu de Meyazu se rependit encore une fois dans l'air. Des dizaines de projectiles ninja foncèrent sur Meyazu, mais Hinode, accroupi, les interceptait un à un en lançant ses propres shuriken. Avec une précision incroyable, il frappait dans un éclat métallique toute arme s'approchant de son coéquipier. Bientôt, les assauts arrêtèrent, signe que les adversaires étaient tous sous l'emprise de Meyazu, qui faiblissait pourtant, devant tenir son jutsu en permanence, dépensant sans cesse du chakra.

Hinode se dirigea alors dans les directions d'où avaient été lancées les armes plus tôt. Il trouva sans difficulté les ennemis dans les alentours. Il en trouvait un, lui tranchait la gorge, puis passait au prochain. Ils étaient faciles à tuer, ne ripostant jamais, croyant se trouver dans la position opposée d'où il était vraiment et ne voyant donc rien de ce qui les entouraient. C'était un puissant genjutsu qui permit à Hinode d'effectuer son manège quatre fois.

« C'est bon, je crois qu'il n'en reste plus! dit-il.

- Je ne suis pas sûr... dit Meyazu en relâchant son jutsu, puis en s'accroupissant de fatigue.

- Ça m'étonnerait qu'un soit resté en retrait, expliqua Hinode.

- Mais c'est une possibilité... Hinode, là! »

Hinode se retourna. Il y avait derrière lui un autre assassin en train de déligoter leurs deux prisonniers. Il venait de terminer et les trois assassins prirent la fuite vers le bois. Meyazu acheva le blessé d'un violent coup de coude dans la gorge alors qu'Hinode lança un shuriken directement dans la tête de l'un des deux autres. Celui qui restait sautait dans le couvert forestier et serait bientôt hors de vue.

« Hinode! s'écria Meyazu. Il ne doit pas s'échapper et révéler les informations qu'il a obtenues à son chef! Vite tue-le! »

Hinode lança son deuxième shuriken avec la même extrême précision dont il faisait toujours preuve. Mais par un hasard inexpliqué et malheureux, l'arme métallique manqua la cible!

Cela devenait assez grave. Il s'agissait du premier assassin qu'ils avaient capturé, soit celui qui avait vu non seulement leur nombre et l'intérieur du carrosse, mais aussi leur tactique de combat et leur point faible, soit leur manque de coopération. Hinode se sentait terriblement mal, situation que Meyazu n'améliora pas en rajoutant:

« Un VRAI Gishiki n'aurait pas manqué ça... »

À venir: Chapitre 5 - Les trois Shinzôkiri

Chapitre 5 - Les trois Shinzôkiri

« Qu'est-ce que tu comptes faire!? » demanda soudainement Meyazu.

Quelques secondes d'inactivité venaient de passer sous le nez des ninjas de Taki, comme si le combat ainsi terminé par la déception voyait sa fin étirée par le remords de Hinode. Celui-ci, encore sous le choc de son échec, revint à ses esprits.

« On va attendre que Kuma se réveille et... répondit Hinode en hésitant.

- Ouais, confirma Meyazu, elle devrait plus en avoir pour très longtemps.

- Vérifions aussi les corps des assassins qu'on a tués, proposa Hinode. On trouvera peut-être un indice. »

Les deux ninjas s'exécutèrent, fouillant un après l'autre, sans lambiner ni se presser, les corps de toutes leurs victimes. Ils en rapportèrent une tonne d'équipement bien inutile pour eux, beaucoup d'armes empoisonnées et un rouleau de parchemin.

« Nous savons donc qu'ils sont tous très équipés et que les affronter de front au corps à corps est une mauvaise idée si ils ne sont pas déjà neutralisés ou ennuyés par quelque chose d'autre, expliquait Hinode. D'ailleurs nous devrons dorénavant faire attention à ne subir aucune coupure de leurs armes; je n'ai pas envie de courir après de l'antipoison, surtout que nous ne sommes pas du tout près d'un quelconque apothicaire. Maintenant, voyons voir ce parchemin. »

Hinode déroula le parchemin commença à la lire à voix haute:

« Vous devez assassiner le Compte de Taki avant qu'il n'atteigne le port de Tsaoka. Nous y avons poster quelques forces, un corps armée du Pays de l'Eau, mais nous aimerions qu'elles ne soient pas engagées. La cible est probablement protégée par des shinobis de Taki no Sato. Ne vous faites pas identifier. »

Hinode eut ensuite un soubresaut puis fit signe à Meyazu de s'approcher pour regarder la signature. Meyazu s'exécuta aussitôt et vit le signe de Kiri en bas de page, côtoyé d'un nom: Hasami Fushi.

« Qui c'est, ce Hasami? demanda Hinode.

- J'en sais rien, mais le clan Fushi me dit quelque chose, dit vaguement Meyazu. Et ce quelque chose n'est pas bon du tout.

- Tu crois que... commença Hinode.

- Hey... l'interrompit une voix féminine. Vous faites quoi là?

- Kuma! s'exclama Meyazu.

- Ça va, Kuma? demanda Hinode. Pas trop sonnée?

- Non je me sens en pleine forme... répondit-elle. Laissez-moi juste un peu d'espace.

- Kuma, fit timidement Hinode, je suis...

- Ce n'est pas la peine, Hinode, l'interrompit Kuma.

- Mais je veux vraiment m'ex...

- Tais-toi. Ce sera mieux.

Hinode se retourna. Il ne comprenait pas comment toute ses relations avec les différents membres de son équipe avait pu si mal tourner en si peu de temps. Il ne s'entendait pas particulièrement bien avec Meyazu, mais ils étaient d'habitude capables de coopérer sans altercations. Puis, il ne comprenait pas non plus comment ce désagrément avait aussi pu déteindre sur Kuma. Comment pouvait-il être un chef autoritaire si, en plus de faire des erreurs, il n'avait pas le respect de ses coéquipiers?

Mais il n'avait pas beaucoup de temps pour penser de façon sentimentale alors que, justement, il était le chef de cette équipe et devait mener à bien cette mission. Il résuma la situation dans sa tête:

« Nous sommes menacés par de dangereux assassins de Kiri estimés à une quinzaine, dont six sont morts. Leur dirigeant est un certain Hasami Fushi et nos ennemis vont bientôt tout savoir de nous. De plus, une fois arrivée au port, notre l'équipe deva se préparer à affronter un corps armé, qui au moins, ne croit pas avoir été découvert. »

Hinode releva la tête, décidé.

« On bouge.

- Ouais, confirma Meyazu en tapotant les chevaux du carosse.

- Pas par là.

- Quoi? demanda Kuma, inerloquée.

- Pas par la route, répéta Hinode. On va laisser le carrosse ici avec quelques explosifs, l'utiliser comme leurre et couper à travers la forêt.

- Et le Compte? questionna Meyazu en échangeant un regard inquiet avec Kuma.

- Il devra nous suivre. » répondit Hinode.

Les autres ne pouvaient pas discuter ses ordres, mais les exécutèrent tout de même avec dédain. Ils annoncèrent leur changement d'itinéraire au Compte qui ne se retint pas de rouspéter. Puis ils garnirent le carrosse d'explosif, coupèrent les liens qui retenaient les chevaux jusqu'à les rendre très fragiles, pour qu'ils puissent s'enfuir lors de l'explosion sans trop de dégâts. Puis ils s'enfoncèrent dans le bois, direction le port de Tsaoka.

Ils cheminaient maintenant dans la forêt, sautant de branche en branche, Meyazu portant le Compte sur son dos. Ils s'attendaient à ce que les assassins reviennent attaquer le carrosse avec un plan tactique très efficace. Malheureusement, celui-ci ne serait d'aucune utilité face à un leurre. L'équipe de Taki entendit effectivement l'explosion du carrosse quelques minutes après leur départ.

« Ils n'ont pas perdu de temps! clama Meyazu.

- Ça a marché? demanda le Compte, appeuré.

- Ne ferait-on pas mieux d'accélérer, maintenant? proposa Kuma.

- Est-ce que ça a marché!? répéta le bonhomme.

- Je ne crois pas, cher Compte. » répondit Hinode.

Ils s'arrêtèrent. Un bruit de pas s'approchait dangereusement. Hinode fit un signe avec deux doigs. Aussitôt, Kuma et lui se mirent en garde alors que Meyazu descendait dans les fourrés de la dense forêt pour y laisser le Compte en sécurité.

« En bas, vous. »

Puis, il remonta. Quelques secondes passèrent jusqu'à ce que devant eux se tiennent trois grands assassins un peu plus équipés que les autres et à l'air effrayant. On discernait difficilement leur physique derrière leur combinaison spéciale noire et l'attirail d'armes qui s'y trouvaient, mais on pouvait tout de même les différencier un peu. L'un était très grand, l'autre très costaud et l'autre plus petit et plus mince. Chacun semblait porter des armes adaptées à un style de combat différent.

On devinait par les grosses armes lourdes et nécessitant une grandes force de l'assassin costaud qu'il était le typique ninja brutal et sans pitié qui aimait fendre en éclats le crâne de ses victimes. Ses armes étaient cependant moins nombreuses. Du côté du grand, il possédait une grande quantité de petites armes placées stratégiquement, à des endroits facilement accessibles en plein mouvement et qui n'encombraient pas non plus ces dits mouvements. Il devait donc être un ninja très agile. Le dernier, le plus petit et le plus mince, semblait porter une énorme quantité de projectiles et d'objets spéciaux dans des étuis et des poches innombrables. Il avait aussi une ceinture en bandoulière où l'on pouvait compter une demi-douzaine de parchemins. Son style de combat était sans l'ombre d'un doute complexe et étudié.

Ils possédaient par-contre tous un point commun, en plus de leur style vestimentaire identique. Sur leurs bras étaient installés des tokushyu kusari gama, une arme de gants et de chaînes reliées, connue pour être utilisée par les assassin de Kiri depuis l'apparition des Frères démons il y avait de cela des années. Le principe consistait à attaquer avec le gant aux griffes empoisonnées, très dangereuses ou avec la chaîne qui reliait le gant à celui du complice, pour ainsi immobiliser l'adversaire.

Cependant, les trois ombres ne portaient pour le moment que le gant et les chaînes respectives n'étaient pas encore accrochées une à l'autre. Quoi qu'il en soit, ils devaient être très complices pour utiliser ce genre d'armes, surtout à trois.

« Vous voulez le Compte? demanda froidement Meyazu.

- Où est-il? demanda en réponse l'un des assassins.

- Qui êtes-vous? » questionna à son tour Kuma.

Ricanant derrière leur masque de tissu noir, les assassins firent ensuite un pas en avant, chacun dans un ordre qui semblait préétabli. Le grand s'avança en premier, suivi du petit et le costaud fermait la marche.

« Sokudo, le faucon!

- Eichi, le renard!

- Ryoku, le taureau! »

Puis, à l'unisson, comme si le trio n'avaient ensemble qu'une seule et terrifiante voix, ils présentèrent leur compagnie:

« Nous sommes... Les trois Shinzôkiri de Hasami Fushi! »

À venir: Chapitre 6 - Le travail d'équipe

Chapitre 6 - Le travail d'équipe

« Ça ne sent pas bon... se plaint Meyazu.

- Tactique B! ordonna Hinode.

- Mais non c'est pas du... » commença Meyazu.

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà leurs trois adversaires se mettaient en mouvement. Eichi, au milieu, lança une salve de kunai qui eut bien dépecé nos jeunes ninjas s'ils n'avaient pas tous sauté pour éviter l'assaut. Selon la formation qu'Hinode avait pensé mettre en place, il devait se diriger sur le côté pendant que ses compagnons feraient diversion, mais Meyazu avait sauté dans la mauvaise direction pour attaquer sur le côté et Kuma se dirigea trop près de l'ennemi pour qu'Hinode puisse tenter des tirs sans risquer de la toucher. Bref, il ne savait pas trop quoi faire, il n'y avait aucune chimie entre les trois ninjas.

Hinode essaya alors désespérément une série de signes. Mais très vite, il comprit qu'il était déjà trop. Pendant que les attaques désynchronisées de Meyazu et Kuma furent facilement esquivées, Sokudo avait sauté sur les épaules de Ryoku qui l'avait projeté plus loin, pour créer un triangle au sein duquel se trouvaient les trois ninjas déboussolés. Ils n'avaient rien vu venir, l'exécution de la stratégie adverse étant beaucoup trop rapide.

« Le triangle mortel! » rugirent en chœur les trois Shinzôkiri.

Les trois Shinzôkiri tendirent alors les bras l'un vers les autres et des chaînes furent projetées par les orifices d'un de leur tokushyu kusari gama jusqu'à celui de leur voisin où il s'attacha solidement. Le triangle n'avait plus que des pointes, mais des côtés bien reliés et dangereux. D'une vitesse impressionnante, les trois Shinzôkiri se propulsèrent dans des directions différentes, amenant les chaînes à s'enrouler dans des nœuds solides et bien calculés autour des trois ninjas de Taki. Les chaînes possédaient de petites lames qui, en plus de les étreindre, blessaient nos trois héros. Alors que le triangle resserré sonnait presque déjà la fin du combat, Hinode s'envola soudain, remplacé par une bûche.

« Kawarimi no Jutsu? (Technique de substitution) s'enquit Eichi. Il l'avait préparé avec ses signes, tout à l'heure!

- Par ici! » lui clama Hinode.

En l'air, il descendait directement vers le combat, trois shuriken dans une main et un kunai dans l'autre. Il envoya deux shuriken sur Ryoku de façon à ce qu'il doive esquiver d'un grand mouvement sur le côté. Tout de suite après, il atterrit sur le visage de Sokudo, lui assénant un grand coup de pied qui le projeta plus loin.

Hinode était intelligent et calculateur. Ryoku et Sokudo s'étaient ainsi déplacés dans des directions opposées et la chaîne entre les deux était extrêmement tendue. Il vit un maillon de cette chaîne trembler dangereusement et y donna toute sa force dans un coup de kunai qui vint détruire le maillon en question. Eichi vint pour l'arrêter, mais il avait prévu que le troisième adversaire ne resterait pas là les bras croisé: Le troisième shuriken lui était destiné et le lancer fut si précis qu'Eichi dut s'arrêter dans son élan pour ne pas recevoir la lame en pleine tête. Hinode avait pu libéré ses compagnons sans problème.

« Brillant! » acclama Kuma.

Les chaînes tombèrent par terre. Kuma laissa tomber un fumigène qui, en touchant le sol, éclata, dispersant une fumée épaisse qui couvrait les mouvements de tout le monde autour. Elle et Meyazu purent donc se disperser plus loin dans le couvert forestier, où Hinode les rejoint. Il était grand temps de revoir leur stratégie. Ils avaient un peu de temps, les Shinzôkiri allaient probablement prendre du retrait eux-aussi pour réparer leurs chaînes puis retrouver leur cible.

« Ils vont nous lessiver! souffla Meyazu.

- Ils sont bien trop synchronisés! ajouta Kuma.

- Ils suivent surtout une stratégie prédéfinie. » expliqua Hinode.

Hinode ne se retint pas pour envoyer à Meyazu un regard dédaigneux. Il venait de prouver par cette bribe de combat que le travail d'équipe était primordial, non seulement par leur échec cuisant, mais aussi par le succès déstabilisant de leurs ennemis, dont le travail d'équipe était prodigieux.

« Évidemment, poursuivit Hinode, pour arriver à un tel résultat, il faut que tous soient d'accords pour suivre un plan, mis en place par le chef. À la lettre.

- Ouais, ouais... grogna Meyazu.

- On fait quoi? demanda Kuma.

- On a plus beaucoup de temps avant qu'ils ne nous retrouvent, s'enquit Hinode. Et notre équipe ne vaut rien contre elle.

- Rien? s'énerva Kuma. Tu n'exagères pas un...

- Absolument rien, répondit Hinode en l'interrompant. Notre travail d'équipe, notre chimie, notre synchronisation, nos stratégies; tout est à revoir.

- Alors on est perdu? scandalisa Meyazu.

- Non, répondit Hinode. Notre équipe est nulle, je vous le dis, mais séparément, nous sommes tous de très forts ninjas. Ils utilisent un style de combat qui est presque invincible, lorsque utilisé en équipe. Le tokushyu kusari gama est cependant assez inutile quand on est tout seul. On va donc les forcer à se séparer à les éliminer à un contre un, en protégeant toujours le Compte.

- Ce sera bien plus facile! dit Kuma. Bonne idée, Hinode!

- Attention, continua-t-il, ils ont l'air d'assassins d'élite et sont probablement très talentueux dans d'autres domaines que l'attaque en équipe. D'ailleurs je vous rappelle que toutes leurs armes sont empoisonnées. Les petites lames de ces chaînes ne le sont pas, heureusement pour nous. Enfin, pour optimiser nos chances, nous devons trouver les spécialisations et le style de combat de chacun et choisir qui sera l'adversaire de qui en fonction de ça.

- Et comment? fit Meyazu.

- Je crois que juste en les regardant, on peut se douter un peu de qui est doué dans quel domaine, mais ce n'est pas suffisant. Il va falloir se battre encore un peu contre eux, pour bien cerner les forces de chacun. Mais il faudra aussi les forcer à ne pas utiliser leur tokushyu kusari gama. C'est risqué, mais je crois que l'avantage qu'on en sortira sera bien plus important.

- Parfait! accepta Kuma. Allons-y vite, on les prendra peut-être de revers. Tactique B encore?

- Non, Tactique A! » protesta Meyazu.

Hinode lança un regard mi-menaçant, mi-épuisé à Meyazu, dans le genre qui disait: « Je viens tout juste de parler d'esprit d'équipe et de chimie et tu remets encore mes ordres en doute? »

« Tactique C, dit le chef. On y va. »

Les trois ninja revinrent vivement sur le champs de bataille où il n'y avait personne. Ils purent ainsi se placer comme il le fallait, selon leur stratégie. Dès que ce fut fait, les trois Shinzôkiri revinrent à la charge, leur chaîne nouvellement réparée. Ryoku vint fracasser son poing vers Meyazu, qui l'évita de justesse et des shuriken lancés par Eichi forcèrent Kuma à changer de position. La kunoichi avait cependant déjà terminé une série de signes.

« Suiton: Taihoudan! (Suiton: Pistolet aqueux) »

Kuma, dans son mouvement, souffla un large jet d'eau dont la pression était assez forte pour repousser les shuriken et Ryoku, le projetant plus loin. Mais il était assez costaud pour résister et put se retenir à une branche, revenant ensuite à la charge contre Meyazu. Hinode aurait bien couvert Kuma avec quelques lancers de lames si il n'avait pas à éviter les constantes attaques de Sokudo. Il n'avait même pas le temps de riposter de quelconque manière que les attaques l'enchaînaient encore plus rapidement. Et Meyazu ne pouvait non plus rien faire, occupé par Ryoku. Kuma n'avait pas plus de moyens, gardée à distance par les attaques d'Eichi.

L'œil d'Hinode était rapide. Il vit les nombreuses coupures de Kuma, Meyazu qui croulait sous les gros poings de Ryoku. Et lui se trouvait beaucoup trop lent pour Sokudo. Il comprit alors. Il remarqua aussi que les Shinzôkiri tentaient de les confiner ensemble pour ainsi les encercler comme précédemment.

« Écartez-vous! s'exclama-t-il. Ne les laissez pas nous encercler ou ils vont nous recapturer!

- C'est pas bientôt fini, ton analyse? s'énerva Meyazu.

- Presque... »

Hinode comprenait tout, oui, mais il lui restait à trouver un plan de contre-attaque. Il avait compris qu'Eichi était le cerveau du groupe et le plus doué en lancer d'armes. Il s'aperçut aussi que Sokudo était le plus rapide et le plus leste et Ryoku le plus costaud et le plus fort. Il assignait maintenant dans sa tête qui de l'équipe allait affronter lequel des différents assassins.

« Meyazu, descend chercher le Compte! rugit-il.

- Mais...

- Vas-y! »

Meyazu descendit. Hinode se prit un violent coup de Sokudo, puis un deuxième, mais il avait pu ainsi exécuter quelques mudras.

« Katon: Hibashiri! (Katon: Course de feu) »

Un cercle de feu apparut autour d'Hinode, étendant ses flammes qui léchaient le bois des branches sur lesquelles ils se battaient. Il contrôlait la courbe de feu et en encercla Ryoku, qui dut laisser Meyazu descendre. Sokudo cessa aussi d'attaquer Hinode pour ne pas se brûler.

« Je l'ai! annonça Meyazu, le Compte sur l'épaule.

- Continue le chemin vers le port! dirigea Hinode.

- Il s'enfuit! avertit Ryoku.

- Poursuis-le! lui ordonna Eichi.

- J'suis entouré de feu! »

Hinode sauta hors de son cercle de feu, très haut et en l'air lança une salve de kunai vers les trois Shinzôkiri qui se dispersèrent un peu. Il rejoint alors Meyazu dans sa course vers le port. Eichi et Sokudo les suivirent, laissant Ryoku derrière.

« Hey! Me laissez pas ici à rien... »

Il fut soudain plaqué par une grande vague d'eau, le trempant de haut en bas, éteignant par la même occasion le feu autour de lui dans un grand mur de vapeur. Il se tourna vers Kuma qui était restée avec lui et qui constituait apparemment la source de la technique suiton.

« Ton adversaire, c'est moi! »

À venir: Chapitre 7 - La force de l'eau

Chapitre 7 - La force de l'eau

Ryoku jeta un dernier regard à ses deux compagnons qui s'éloignaient de plus en plus, poursuivant Hinode et Meyazu, en fuite avec le Compte sur le dos. Kuma eut vite fait de ramener son adversaire à la réalité en lui balançant deux shuriken.

« Ne sois pas distrait! »

Ryoku les bloqua de son gant de métal, tout en chargeant sur Kuma, un long et très large couteau à la main. Kuma évita la lame de justesse, puis un nouveau coup, puis un autre, sentant à chaque reprise le vent de fendre tout près de ses joues.

« Merde, pensa-t-elle, je ne peux me risquer à continuellement esquiver des lames empoisonnées! »

- Je vais te montrer la vraie force! » rugit Ryoku.

Il donna un coup vertical qui passa tout près de Kuma, coupant en deux la branche où elle se trouvait, la forçant à sauter pour ne pas tomber.

« Il est vraiment très fort! pensa Kuma avec panique.

- Ninpô: Le frisson de la force! »

Ryoku avait rejoint Kuma dans son saut et avait tenté de lui asséner un violent coup de poing que Kuma évita avec facilité, mais se poursuivit dans l'air une onde de choc provoquée par l'extrême force du coup. L'onde était si forte qu'elle projeta la pauvre kunoichi qui alla s'écraser contre un arbre.

« Aïe.... souffla-t-elle. Ah! »

À peine avait-t-elle eu le temps de souffler que Ryoku était déjà près d'elle, abattant son pied où elle s'était trouvée, juste avant de rouler sur le côté. Se faisant, elle tomba en bas des grandes branches d'arbre de la forêt, sur le sol humide, souffrant encore davantage. Ryoku atterrit tout près d'elle, faisant s'éclater la terre autour de lui.

« Ninpô: Le frisson de la force! »

L'assassin répéta son attaque, que Kuma essaya d'esquiver, en vain. Elle bascula et valsa dans l'air jusqu'à s'écraser sur la paroi rocheuse d'une falaise très haute et très large qui se trouvait là. À peine remise du choc, Ryoku la chargeait encore et elle commençait sérieusement à désespérer, le dos contre le mur...

*****

De leur côté, Hinode et Meyazu essayaient d'échapper difficilement à leurs poursuivants, ce qui se révélait assez difficile avec le Compte sur les épaules de Meyazu.

« Ton plan va foirer! accusa la porteur.

- Ta gueule, et plus vite! rétorqua Hinode.

- L'idée des un-contre-un était bonne, mais qu'est-ce que cette idée de laisser Kuma en retrait en premier!?

- Et bien, je ne pouvais pas te laisser toi, le seul qui savait où était caché le Compte.

- Et toi, poursuivit Meyazu de son habituel ton condescendant, t'étais trop important pour te sacrifier en premier?

- Non! En fait, quand j'ai exécuté ma diversion, Ryoku était emprisonné et j'ai donc jugé qu'il serait celui qu'on séparerait des autres en premier. Et puisque je lui avais assigné Kuma, selon son style de combat...

- Kuma? s'étonna Meyazu. Contre une brute?

- Tu serais surpris... répondit Hinode avec un sourire. Elle est la seule d'entre nous maniant un ninjutsu assez puissant pour contenir d'aussi gros coups. De plus, mon katon n'est qu'une consommation d'énergie, alors que son suiton est bien physique! »

*****

De retour du côté du combat de Kuma, celle-ci devait trouver un moyen pour se défaire de sa dangereuse situation, le dos contre le mur et un ennemi lui fonçant dessus tel le plus aggressif des taureaux.

« Suiton: Ogawa no Jutsu! (Technique du ruisseau serpentin) »

La kunoichi utilisait la même technique que celle utilisée pour capturer les deux assassins sur la route, lorsqu'il s'étaient faits attaquer. Une source d'eau apparut aux pieds de Kuma, s'étendant comme un petit ruisseau, courant sur la terre. Il fonçait sur Ryoku qui interrompit son mouvement offensif pour éviter l'eau.

« Encore de l'eau? se demanda-t-il. Est-ce dangereux? Je ferais mieux d'en rester loin au cas... »

Mais Kuma contrôlait son ruisseau comme elle le voulait; à mesure que s'enfuyait Ryoku, le ruisseau le poursuivait en prenant de plus en plus d'espace, irrigant maintenant presque toute la région où ils étaient. Ryoku tenta quelques attaques à distance mais sans succès, n'étant pas du tout le plus apte à ce genre d'offensives. Le terrain était maintenant presque tout peinturé d'eau et Ryoku n'avait plus d'espace pour approcher Kuma, protégée dans le dos par le mur rocailleux et devant par son marais artificiel.

« Que fais-tu au juste?! lui demanda-t-il.

- Tu le vois bien, j'essaie de t'entourer d'eau.

- Tu vas voir! »

Ryoku sauta très haut, par-dessus cette grande marre d'eau. Il redescendait maintenant avec violence directement vers Kuma, le poing brandit et un couteau plein de poison dans l'autre.

« Suiton: Suijinheki no Jutsu! (Suiton: La barrière d'eau) s'écria la jeune kunoichi. »

Parmi toute l'eau qui entourait Kuma, une grande quantité s'éleva, bloquant l'élan de Ryoku. Celui-ci fut retourné au sol, tout trempé. Il semblait inquiet de voir l'eau l'attraper sournoisement, mais dans cette technique, il n'y avait qu'un violent soulèvement d'eau. N'empêche que Ryoku semblait énerver. Il sauta sur le côté avant de rediriger un nouvel assaut.

« J'en ai assez! s'énerva-t-il. Ninpô: L'impression de la force! »

En frappant brusquement avec les deux bras devant, Ryoku envoya une large et puissante vibration provoquée par la violence de son kata. Toute l'eau devant lui se souleva et rejoint Kuma qui s'envola aussi, criant de douleur, croyant recevoir des centaines de coups de poings au même instant. Elle longea la paroi de la falaise et s'écrasa un plus loin, souffletant. Ryoku sortit alors un katana et s'approcha de Kuma, étendue au sol.

« Meurs! »

Le coup de la lame se dirigeait directement vers Kuma, qui avec ses derniers efforts, tourna sur le côté pour éviter de se faire empaler, mais se fit couper sévèrement le flanc. Elle se dégagea alors plus loin en lançant quelques shuriken vers son ennemi, qu'il bloqua avec son épée.

« Haha! railla l'assassin. Tu es finie, mon épée était empoisonnée, même si je te laissais là, tu mourrais! Le poison est même si puissant que tu te videras vite de toutes forces, sans pouvoir me suivre! »

Kuma s'écroulait effectivement, agenouillée, le crâne contre le sol, les mains sur le ventre. Ryoku s'approcha d'elle, chaque pas créant un clapotis insupportable. Brandissant son katana meurtrier, il était prêt à achever la jeune kunoichi de Taki. C'est d'un air un peu fou sur le visage qu'il récita sa dernière ligne:

« Ta fin est arrivée!

- Tu crois! s'exclama Kuma en relevant la tête.

- Quoi!? »

Kuma était maintenant complètement relevée, des signes de mains déjà exécutés en secret alors qu'elle les avaient cachées sous elle. Mais comment pouvait-elle réagir si vite avec tout ce poison qui se rependant dans ses veines et ses artères? En fait, lorsqu'elle avait utilisé sa technique de la barrière d'eau, elle s'était assurée que Ryoku soit complètement recouvert d'eau pour nettoyer tout le poison de ses armes. Elle avait feint l'empoisonnement! Et maintenant, elle contre-attaquait!

« Suiton: Suigadan no Jutsu! (Suiton: Projectiles aqueux) »

Cinq pointes d'eau surgirent alors de l'eau qui entourait Ryoku de partout, le menaçant d'une mort certaine, tellement les pointes étaient affilées. Encerclant Ryoku, couvrant autant le haut que le bas et d'une vitesse impressionnante, l'esquive était impossible. Ryoku plaça rapidement les bras en croix, puis les expulsa vers l'extérieur.

« Hijutsu Ninpô: Ryoku Jishinha! (Technique secrète: Onde de la force) »

Toute la force de Ryoku fut expulsée de tous les côtés, fabriquant une espèce d'onde de choc, projetant tout autour de lui très loin. Le Suigadan fut détruit, toute l'eau autour de lui fut dispersée, créant un cercle de sol sec autour de lui. Kuma aussi fut projetée plus loin, mais il lui restait un atout dans son sac. Utilisant une de ses dernières réserves de chakra, elle composa ses derniers mudras.

« Suiton: Dai Tajuu Suigadan no Jutsu! (Suiton: Ribambelle des grands projectiles aqueux) »

L'eau encore en lévitation dans les airs après la répulsion de Ryoku se dressa comme de grands murs d'eau autour de lui, puis en sortit des projectiles d'eau semblables aux anciens à la différence qu'ils étaient énormes et beaucoup plus nombreux! Toute l'eau du terrain, précédemment créée par son ruisseau serpentin, attaquait maintenant Ryoku: vingt énormes pics d'eau acérés qui fonçaient sur un Ryoku épuisé par sa dernière technique.

Une explosion d'eau et de sang. Ryoku n'était plus. Kuma était fatiguée et s'écroula par terre de tout son long, réalisant son manque flagrant de chakra.

« J'ai trop utilisé de chakra. Mais c'était la bonne chose à faire. Ryoku est mort et il n'ira pas aider les autres à poursuivre le Compte... Je suis certaine que c'était la bonne chose à faire... Même si je dois... Le noir m'entoure... Est-ce la mort? »

À venir: Chapitre 8 - La chimie impossible

Chapitre 8 - La chimie impossible

« Baisse-toi! s'écria Hinode.

- Ne me dis pas quoi faire! répondit ardemment Meyazu.

- C'est pour ta sécurité!

- Comme si tu te souciais de moi!

- Tu vas arrêter, oui? »

Sokudo et Eichi poursuivaient toujours Hinode et Meyazu, en route vers le port de Tsaoka. Meyazu portait encore le Compte sur son dos, endormi car dépassé par les évènements. Sokudo, le plus rapide, se rapprochait dangereusement alors qu'Eichi lançait plusieurs projectiles à intervalles irréguliers. Il était dur pour les shinobis de Taki de se concentrer sur leur vitesse tout en évitant les attaques des Shinzôkiri. Hinode voyait bien qu'il devrait faire quelque chose bientôt.

« Je me demande si Kuma... pensa Hinode.

- Je ne suis pas rassuré du tout pour Kuma, dit tant qu'a lui Meyazu. Ce Shinzôkiri était beaucoup trop brute pour son petit corps de kunoichi!

- Fais-moi confiance... rassura Hinode, toute fois avec une plus ou moins voix assurée. Fais lui confiance.

- Je veux bien faire confiance à Kuma, mais il y a des limites. Car dans ton cas, je doute encore. Surtout que ton plan nous avantage pas du tout en ce moment. Ils vont bientôt nous rattraper et on devra combattre!

- Il faut donc poursuivre avec la deuxième opération du plan.

- Les séparer encore? devina Meyazu.

- Un de nous devra rester pour en garder un ici, tandis que l'autre continuera avec le Compte pour attirer le troisième Shinzôkiri loin de l'autre. Leur mission est trop importante, au moins un devra continuer. Mais celui qui reste devra vraiment empêcher le combat de se déplacer pour laisser le temps à l'autre!

- Ben reste, toi, proposa Meyazu. J'ai déjà le Compte sur l'épaule, ce sera moins compliqué.

- Mais...

- Ouais, c'est ça, je savais! Tu veux que je crève en premier! T'es trop peureux pour combattre en premier!

- Tais-toi! répliqua Hinode d'un ton autoritaire qui surprit un peu Meyazu. Ce n'est pas ça du tout, c'est que nous ferions mieux d'empêcher Sokudo de continuer, il est le plus rapide. Et c'est toi que j'avais assigné à son style de combat.

- Arrête, je vois pas le rapport! Il est rapide et alors? T'es assez fort pour le tenir à distance et le cramer puis venir me rejoindre!

- Je parle sérieusement! Il est beaucoup trop rapide pour moi et je sais que... Que tu es meilleur que moi en taijutsu et beaucoup plus rapide que moi. »

Meyazu fut un brin touché et songea à remercier Hinode avant qu'il ne reprenne ses esprits de fier combattant de l'autorité. Il hésitait, maintenant, préférant toujours combattre en dernier, mais sentant tout aussi qu'Hinode était sincère. Tout en fuyant leurs poursuivants de façon machinale, Meyazu réfléchissait intensément.

« Tu veux bien? » demanda Hinode.

Meyazu, sans vraiment répondre, accepta en ce rapprochant d'Hinode dans l'esprit de passer le bras du Compte autour de son épaule. Une fois que ce fut fait, il reçut cepandant un shuriken dans l'épaule.

« AH!!

- Meyazu! s'enquit Hinode. Ça va?

- Vous pensez vraiment qu'on vous laissera manigancer vos petites stratégies sans rien dire? dit Eichi, derrière eux, d'un air intimidant.

- On a eu de la chance de pouvoir terminer. Ils ne nous laisseront pas les séparer, Hinode.

- Non c'est important! répondit celui-ci. On a juste à les distraire et on aura le temps avant qu'ils n'attaquent.

À ce moment, quelques autres shuriken passèrent près de Meyazu. Il remarqua qu'en pleine fuite, même Eichi n'était pas capable de l'attraper avec ses projectiles. Il l'avait seulement eu la première fois car Meyazu était obligé de suivre une trajectoire prédéterminée pour passer le Compte de son dos à celui d'Hinode, une trajectoire qu'Eichi pouvait aussi prévoir. Si lui et Hinode pouvaient les distraire un moment, il pourrait effectivement les séparer sans problème. Meyazu se retourna en plein saut et composa quelques mudras.

« Setsudou no Ju... »

Mais il reçut un autre shuriken dans le bras avant de pouvoir terminer.

« Ah!! C'est trop. Je pourrai pas le retarder comme ça, ils m'empêchent d'utiliser tout jutsu!

- Bien-sûr que non, dit Hinode. Il va falloir que je te couvre... On va devoir être synchronisé, Meyazu...

- Mais...! »

FLASHBACK [ON]

« Allez, ce n'est pas si difficile! » répéta Shubimaru-sensei.

C'était un entraînement comme les autres. Hinode, Meyazu et Kuma, avec leur sensei Shubimaru, n'avaient aucune mission ce jour là et leur professeur voulaient améliorer leur travail d'équipe. Il voulait qu'ils puissent ensemble créer des combinaisons de techniques synchronisées pour frapper l'ennemi à tout coup.

« Mais c'est Hinode, j'y peux rien, moi! accusa Meyazu.

- J'ai rien fait moi... protesta calmement l'accusé.

- C'est parce qu'il vient pas d'ici, il a pas la même chimie...

- TU VEUX TE BATTRE!? s'énerva soudaine Hinode.

- Vos gueules, ordonna le sensei. Je comprends pas. Le but de cette stratégie est d'être assez synchronisés pour que l'ennemi ne puisse pas éviter une des deux attaques, faites au même moment où à un intervalle calculé. Tout ce que ça prend, c'est de comprendre la technique de votre allié et y aller ensemble!

- Mais il fait jamais ce qu'il est supposé faire! dit Meyazu.

- Il est pas assez fort, argumenta Hinode, je peux pas me synchronisé avec un faible...

- Oh les garçons, s'il-vous-plait... se plaignit Kuma.

- Pourquoi êtes-vous tous les deux capables avec Kuma, mais pas ensemble? demanda Shubimaru, intrigué. Appliquez seulement la même stratégie mais avec le partenaire différent. »

Les deux Genin recommencèrent. Ils attaquaient leur professeur, qui utilisait sans arrêt une substitution spéciale de sa capacité unique. Hinode envoya des shuriken de façon à ce que Shibimaru doive absolument sauter pour les éviter, ce qu'il fit. Mais Meyazu se trouvait déjà au-dessus de lui pour l'avoir d'un coup de pied!

« Ils ont enfin compris... » songea Shubimaru.

Meyazu retomba cependant beaucoup trop lentement et Shubimaru eut tout son temps de voir venir le coup et placer les bras vers le haut pour le bloquer.

« Ça va pas... » se répondit le sensei.

Meyazu et Shubimaru retombèrent au sol et Hinode les rejoignit. Kuma avait la tête basse en regardant le spectacle.

« T'as fait ton tir beaucoup trop tôt! fit Meyazu.

- T'as saut beaucoup trop haut! rétorqua Hinode.

- C'est pas gagné... pensait maintenant Shubimaru en regardant ses deux élèves du même air que celui de Kuma. Comment peuvent-ils développer une chimie en se chamaillant sans arrêt? »

FLASHBACK [OFF]

« On l'aura cette fois-ci... assura Hinode d'un air grave. Fais-moi confiance.

Meyazu acquiesça, à contrecœur. Il recommença ses mudras, au moment où Hinode se retournait avec une demi-douzaine de shuriken dans sa main. Le Gishiki fixa ses cibles avec la même ardeur qui lui permettait toujours son étonnante précision habituelle. Mais du coin de l'oeil, il regardait Meyazu, par souci de synchronisme.

« Sa technique utilise six signes de main... se dit Hinode, au ralenti. Son rythme est... moins saccadé que d'habitude... j'ai saisi! Je sens son rythme! Et... maintenant! »

Hinode fit une vrille dans son saut, vit de son regard toujours aussi vif les projectiles qu'Eichi envoyait pour interrompre le jutsu de Meyazu. Il lança ses lames juste au bon moment pour qu'elles aillent percuter celles d'Eichi, juste au bon moment pour que Meyazu finisse son dernier mudra.

« Setsudou no Jutsu! (Technique de perturbation) » s'exclama-t-il.

Le genjutsu perturba tout le chakra de Sukudo qui se trouvait juste devant lui. Le chakra dans ses pieds fut donc répartit un peu n'importe où et il trébucha, tombant au sol de la forêt. À la vitesse que se faisait la poursuite, Hinode et Eichi continuaient déjà en s'éloignant considérablement de Sokudo.

« Merde! jura Sokudo en se relevant. Je dois les rattraper au plus vite! Ça ne devrait pas être trop difficile pour moi, heureusement! »

Mais devant lui se trouvait Meyazu qui était descendu le rejoindre. Il le regardait, un sourire en coin, la main devant qui lui faisait signe d'avancer.

« Approche! »

À venir: Chapitre 9 - Record de vitesse

Chapitre 9 - Record de vitesse

« Pfff... Arrête et laisse-moi passer. » répondit Sokudo avec un brin de frustration dans la voix.

Sokudo sauta en l'air pour continuer son chemin. Mais Meyazu se dressa alors devant lui, le pied devant. Sokudo évita le coup en tournant sur lui-même, puis faisant atterrir ses pieds directement sur un arbre, se projeta dans une autre direction. Mais Meyazu s'y trouvait encore l'attaquant cette fois du revers du bras. Sokudo répéta la manœuvre certaines fois avant de revenir exactement où il était au départ.

« Tss! Tu crois que j'ai pas vu ton petit jeu? demanda Sokudo, l'air intimidant.

- Quel petit jeu? interrogea à son tour Meyazu.

- J'ai vu ton genjutsu de tout à l'heure! Tu m'interceptes à chacun de mes sauts, mais c'est grâce à du genjutsu, je sais que ce n'est pas réel!

Il resauta toujours avec la même vitesse impressionnante, doublée d'une agilité hors du commun.

« Parce que personne ne pourrait me devancer! continua Sokudo. Je suis trop rapide! »

Meyazu se retrouva encore une fois devant Sokudo, qui évita le coup. Il savait que la première interception pouvait être une vraie. Mais à la deuxième, il pensait impossible que Meyazu se retrouve une nouvelle fois devant lui. Après avoir ricoché dans une autre direction sur un arbre, il vit donc Meyazu l'intercepter une nouvelle fois mais, discernant l'illusion, passa au travers.

« Pwahhh!! cracha Sokudo.

- Tu crois vraiment? »

Sokudo ne comprenait rien. Il avait reçu un énorme coup de genou pleinement chargé en chakra dans le ventre et avait roulé sur le sol jusqu'à revenir à sa position initiale. Il se releva en se tenant le ventre tandis que Meyazu composait les mudras d'un genjutsu.

Cette technique d'illusion basique, le Kori Shinchuu no Jutsu (ou la Technique de l'esprit labyrinthique) connue d'à peu près tous les utilisateurs de genjutsu faisait tourner en rond la ou les cibles, sans qu'ils ne s'en rendent compte. La boucle éternelle qu'elle créait les empêchait d'avancer, les faisait revenir toujours au même endroit.

L'assassin n'eut pas trop le temps de reprendre son souffle, parce qu'il devait interrompre ce jutsu. Il savait que contre un utilisateur de genjutsu, cet art d'illusions hallucinatoires, on ne devait pas combattre seul au péril de se retrouver piéger et sans échappatoire. Il n'avait déjà pas l'habitude d'être dépourvu de Ryoku et Eichi, il se voyait encore plus mal tenir ce combat.

« Genjutsu: Kori Shinchuu no Ju... »

Mais le Shinzôkiri lança six shuriken assez dispersés sur Meyazu qui, ne pouvant pas éviter en sautant, dut arrêter ses mudras pour se plaquer au sol.

« Merde, je dois absolument mettre en place ce Genjutsu, sinon, il pourrait facilement rejoindre Eichi et Hinode si je ne suis plus devant lui, analysait dans sa tête le ninja de Taki. Entretemps, je dois absolument rester entre eux et lui. »

Sokudo fonça alors sur Meyazu, ses longues griffes enduites de poison, sortant de ses gants. Meyazu évita le premier coup, sentant l'air lacéré sous sa vitesse. Puis il évita de justesse le second coup qui n'avait pas tarder et dégaina immédiatement un kunai pour dévier le troisième de façon à ce que le quatrième ne puisse pas venir. Il plaça ensuite un violent coup de pied dans le flanc de Sokudo qui l'envoya valser plus loin.

« Arght! grogna l'assassin. Je n'en peux plus! poursuivit-il en pensées. Il concentre sacrément bien son chakra dans ses coups, son taijutsu est très puissant, mais aussi très rapide; il tient mon rythme! Et en plus, il utilise le genjutsu, contre quoi je déteste me battre! »

Le Shinzôkiri sortit la chaîne de son gant de bataille et l'envoya comme un fouet sur son adversaire. Ce dernier sauta pour l'éviter mais Sokudo envoya ensuite son arme vers le haut, lacérant violemment le dos du shinobi de Taki. Il réatterrit difficilement, puis roula sur le côté quand s'abattait sur lui la griffe de Sokudo. Il se leva sur ses mains, envoyant au passage un pied dans le visage de Sokudo, qui esquiva d'un facile mouvement de cou. Il essaya ensuite d'envoyer son propre pied dans le visage de Meyazu, qui était déjà à bonne hauteur, mais ce dernier se propulsa avec ses mains dans les airs.

Sokudo en profita pour rapidement agripper une main de Meyazu, arrivée à son altitude, puis faire tourner son ennemi sur le côté, comme au lancer du marteau. Mais au lieu de lancer le ninja de Taki, il essaya de profiter de son élan pour l'embrocher avec sa griffe empoisonnée. Mais Meyazu avait habilement dégainé un senbon à la vitesse de l'éclair qu'il utilisa pour bloquer, non sans difficulté, le coup de griffes. Il le lança ensuite vers Sokudo, qui fut obligé de se projeter plus loin pour éviter le projectile et donc de lâcher son étreinte.

Sokudo amorça tout de suite une autre séquence de Taijutsu impressionnante. Les coups s'enchaînaient des deux côtés de façon solides et à chaque fois, les deux adversaires réussissaient à s'en sortir sans trop de dégâts. Sokudo commença à utiliser ses nombreuses armes d'assassin. Mais il avait beau utiliser tous les projectiles qu'il voulait, il n'était pas un expert du lancer et Meyazu était trop rapide pour se faire prendre et lançaient ses senbon pour faire ricocher les tirs de meilleure qualité de Sokudo. L'assassin se mit alors à utiliser des armes de combat rapproché de toutes sortes: katanas, wakisashi, kama... Mais dès qu'il approchait, Meyazu évitait une première attaque, tout en faisant des signes et clamait:

« Setsudou no Jutsu! (Technique de perturbation) »

Et Meyazu pouvait alors désarmer son adversaire, qui se repliait sur une autre arme. Tout cela pouvait sembler facile pour Meyazu, mais à cause de cela, il s'épuisait autant que Sokudo et ne pouvait essayer aucune attaque, ni utiliser son genjutsu.

Hinode avait fait le bon choix. Alors que lui avait peine à voir venir les coups de Sokudo, Meyazu, dont le taijutsu était très développé, était d'égal niveau avec le vif assassin. Et bien que les deux devenaient de plus en plus frustrés, le combat s'allongeait beaucoup. Cela ne déplaisait pas à Meyazu, qui faisait gagner du temps à Hinode, mais au fond de lui, il revoyait ses anciennes missions où Hinode terrassait des ennemis en quelques secondes et se sentait de plus en plus faible. Sa jalousie grandissait tout autant que la durée du combat, suivie d'un intense sentiment d'infériorité. Sokudo de sa part voyait chaque seconde qui s'étirait comme un nouvel échec de sa mission qui constituait à assassiner une cible s'éloignant de plus en plus.

Soudainement, sans trop de cause apparente, les deux ninjas furent immobiles. Ils devaient tous les deux prendre leur ennemi de vitesse et virent qu'il fallait simplement réfléchir pour mieux rentabiliser leur temps. La clairière était calme.

« Il est aussi rapide que moi... pensaient les deux adversaires, en même temps, sans le savoir. Je vais être obligé de... »

Meyazu sortit vivement un petit rouleau de parchemin qu'il déroula vivement. Sokudo, lui, sauta sur la branche derrière lui, puis détacha des enclenchements de sa combinaison d'assassin, dans son dos. Au moment où Meyazu étalait une ligne de sang sur le parchemin, Sokudo détachait son dernier atout, laissant tomber tout cet accoutrement de tueur.

« Uramichi Hijutsu no Hajimefuu! (Premier sceau interdit des Uramichi) s'écria Meyazu.

- Fainaru Sugata: Migaru! (Forme finale: Apesanteur) » rugit à son tour Sokudo.

La combinaison du Shinzôkiri toucha le sol avec un énorme fracas. Tout ce temps, il portait des vêtements extrêmement lourds qui frappèrent le sol avec autant de masse qu'un écroulement d'immeuble. Sokudo allait maintenant être incroyablement leste et rapide... Du côté de Meyazu, tout ce qui sortit du parchemin fut un sceau inscrit sur un bout de parchemin. Une feuille, c'est tout.

« J'arrive!! » s'écria Sokudo comme un dément.

Pas une seconde plus tard, Meyazu s'envolait à dix mètres plus loin, s'écrasant sur un arbre. L'instant d'après, il recevait les deux pieds de son ennemi dans le ventre. Ce dernier l'attrapa ensuite pour le lancer en l'air. Sokudo lui fonça dessus, lui faisant manger son poing au passage, puis atterrit verticalement sur un arbre, duquel il repartit vers Meyazu, toujours en chute, pour le frapper encore une fois. Notre ninja de Taki se prit vingt coups avant de toucher le sol, où Sokudo continua de ne pas le ménager.

« J'ai juste besoin de... ...relâcher le sceau... pensait le massacré.

- MEURS! répétait quand à lui l'assassin dément de Kiri.

- Il est là... à quelques mètres de ma main...

- TU FAISAIS LE MALIN TANTÔT, HEIN!? ET BIEN LÀ, TU VAS MOURIR!!

- Je vais mourir! désespéra Meyazu dans sa tête. Hinode a toujours eu raison. Hinode a toujours été plus fort que moi. Chaque fois qu'il prenait le beau rôle, c'est justifié! Lui il a le talent! C'est un étranger, mais un puissant étranger! Sale étranger trop puissant! J'essaie de me convaincre que je le déteste parce qu'il dérange nos valeurs, mais c'est pas vrai... Je le déteste tout simplement parce qu'il est plus fort que moi. Parce que sa différence le rend si fort. J'ai beau faire tant d'efforts... c'est jamais suffisant! J'ai beau travaillé comme un dingue, je ne suis pas capable d'utiliser de bons ninjutsu, ni de trouver des beaux coups à faire pour contrer l'ennemi en quelques secondes...

- TU VOIS COMMENT T'ES TOUT CASSÉ!? TU DOIS ÊTRE LE MOINS FORT DE TOUTE TON ÉQUIPE!!

- Probablement... Kuma est forte. Plus forte que moi. Elle a probablement détruit son adversaire et rejoint maintenant Hinode... qu'elle aime... Et lui, il s'en fout. Je ne comprends pas. Ou bien il fait semblant. Moi je ner serais pas capable de ne pas aimer une fille qui m'aime, surtout Kuma... Oh Kuma... Oh Hinode... Pardonnez-moi d'être si... si... faible. »

Sokudo tira un kunai et s'approcha pour donner le coup final à Meyazu qui s'étouffait avec son propre sang. Mais Meyazu, dans un élan de désespoir, fut vif comme l'éclair et bloqua le coup. Sokudo fut pour sa part extrêmement surpris, et encore plus lorsqu'il vit le regard de feu de Meyazu.

« Genjutsu? se demandait le Shinzôkiri. Non... c'est seulement... la peur?

En moins d'une seconde, Meyazu repoussa son assaillant et attrapa son sceau.

« Kai! »

Soudain, une énergie incroyable s'éleva du sceau et enveloppa Meyazu, qui ouvrit des yeux tous blancs, effrayant encore plus Sokudo. Il venait d'utiliser un des sceaux que sa famille avait générés. Des sceaux interdits d'usage, invocables qu'une fois chacun dans toute la vie d'un membre des Uramichi.

Chacun plus fort que l'autre, un sceau était créé par l'Uramichi à une certaine période de sa vie, où ils passaient 72 heures à concentrer du chakra dans un parchemin. Meyazu venait de libérer la puissance de ses 7 ans, âge de son entrée à l'Académie.

« REGARDE-MOI HINODE!! » s'exclama le nouvel être puissant qu'était Meyazu.

L'enragé fit vivre le même manège à Sokudo que celui-ci lui avait précédemment fait vivre, à une vitesse trois fois supérieure. Après une minute, il était finalement accroupi sur son adversaire et le martelait de coups de poings. Sokudo, baignant dans une mare de sang, forgée à même les poings de Meyazu, était déjà mort après l'un des premiers. Mais Meyazu continuait à frapper le visage inerte et défiguré, couvert de son sang et des larmes de Meyazu.

« HINODE! criait-il à s'arracher la gorge. DIS-MOI CE QUE JE DOIS FAIRE!! DIS-MOI QUI JE SUIS!! DIS MOI SI JE PEUX TE SURPASSER!! DIS-MOI QUE JE SUIS TON ÉGAL, HINODE!!

Meyazu concentra tout son chakra, tout le reste de la puissance du sceau, dans son poing, qui dégageait une légère fumée bleue foncée et blanche. Du chakra pur.

« HINODE!! »

Son poing toucha la poussière du sol, humecté par le sang et les liquides encéphaliques de Sokudo, dont le crâne avait été fracassé, traversé de part en part. Meyazu pleurait.

À venir: Chapitre 10 - Le Compte est menacé

Chapitre 10 - Le Compte est menacé

Le paysage était assez désastreux. On pouvait voir partout les dégâts de la puissance de Meyazu. Le chakra avait tellement dégagé d'air que tous les arbres alentours s'étaient écroulés, la terre massacrée était retournée et les rochers s'étaient fracassés.

L'air était redevenu moins dense de chakra, Meyazu ayant retrouvé les iris de ses yeux et des cheveux qui ne flottaient pas seuls. Toutes ses blessures avaient été régénérées sous cette immense puissance et bien qu'il n'en soit plus détenteur, il se sentait en pleine forme; Physique évidemment, puisque psychologiquement, il n'allait pas très bien.

« Kuma... Je dois aller voir Kuma! Ma si fragile Kuma! Toi tu ne t'en soucies pas une seconde, hein, Hinode? Regarde-moi bien la rejoindre! »

Meyazu parlait d'une voix désespérée, ne sachant pas trop se qu'il disait. Il respirait fort.
Il rebroussa chemin à toute vitesse, tout reposé et tout énergisé par sa crise d'identité, en murmurant les noms de ses deux coéquipiers...

*****

Pendant ce temps, Hinode fuyait Eichi, seul maintenant depuis un bon moment. Lorsque s'ajoutait à cela la période durant laquelle il avait cheminé avec son équipe, cela faisait un sacré moment qu'il voyageait dans les forêts de Taki no Kuni. Il avait raison d'être fatigué, le Compte dormait toujours d'ailleurs. Hinode essayait quelques fois de poser des pièges à Eichi qui semblait toujours pouvoir les contrecarrer. Notre héros commençait à s'impatienter.

« Suis-je rendu assez loin? se demandait-il. Peut-être que je peux combattre Eichi sans m'inquiéter qu'on soit rejoint. En plus, si on arrive bientôt au port de Tsaoka, je ne veux pas avoir en plus un corps armé sur le dos. »

Hinode s'arrêta donc sur la grande branche d'un arbre, attendant qu'Eichi le rejoigne. Celui-ci ne tarda pas, mais ne s'arrêta pas comme Hinode l'avait fait. L'assassin sortit un poignard et fonça directement sur Hinode et le Compte. Hinode sauta très haut pour éviter le coup.

Dépassant le couvert forestier, Hinode aperçut le soleil levant, et la mer tout près. Le port n'était plus qu'à une centaine de mètres. C'était le bon endroit pour se débarrasser du dernier Shinzôkiri.

Il réatterrit sur la cime d'un arbre, où Eichi le rejoint, kunai en main. Hinode bloquait les coups en reculant, très difficilement, car bouger avec un homme sur son dos n'était pas chose facile. Il devait le déposer en sécurité puis revenir à ses affaires, mais où?

Hinode laissa tomber un fumigène. Une fois ses mouvements couvert, il se dépêcha de descendre trouver une cachette. Il en vit une parfaite tout près, une crevasse cachée derrière une demi-douzaine de buissons. Quand Eichi le rejoint, il vit qu'Hinode était débarrassé de son fardeau.

« Où est le Compte?

- Tu verras, répondit le ninja de Taki en sortant quatre kunai.

- Allez vermine, ou je vais le chercher moi-même.

- Passe-moi d'abords sur le corps.

Hinode s'attendait et se préparait à un assaut d'Eichi, mais celui-ci se contenta de fermer les yeux et de faire un mudra avec sa main droite. L'air concentré, il clama:

« Kugara Shingan! (Œil de l'esprit de Kagura)

- Qu'est-ce que c'est que ce jutsu? » s'interrogea Hinode.

Eichi ouvra les yeux et, à l'étonnement de Hinode qui ne semblait pas comprendre comment, il pointa sans hésitation l'amas de buisson cachant la crevasse secrète.

« Il est dans la crevasse juste là.

- Qu...!? s'étouffa Hinode.

- J'utilise une technique de localisation. Je suis un assassin, mais aussi un ninja de type sensoriel, qui peut sentir le chakra des gens, qu'importe leur identité, et mémoriser les ondes particulières de chaque individu. Maintenant je vais aller chercher ma cible.

- Essaie un peu! » rétorqua nerveusement Hinode, en lançant ses kunai.

Eichi voulut esquiver les projectiles, mais le lancer d'Hinode était si parfait, que la trajectoire était trop difficile à prévoir et Eichi se prit deux lames. Mais il ne perdit pas de temps pour contre-attaquer:

« Fuubaku Houjin! (Formation des sceaux explosifs) »

Eichi n'était pas bête et avait profité de la couverture du fumigène pour placer des sceaux explosifs autour de la zone où Hinode était descendu. Il ne lui restait plus qu'à activer sa technique pour que le rectangle que formait la formation des sceaux ne soit cramée. Il sauta vertigineusement haut, alors qu'Hinode fut pris dans l'explosion.

BOOM!

Une fumée noire et dense s'élevait maintenant de toute la zone. Hinode s'était jeté à terre, et souffrait maintenant intensément des brulures sur son corps et des éclats de pierre qui avait déchiré sa peau.

« Kof! Kof! Urgh... Kof! Kof! ... Arght.... Compte? Compte!?

- Inutile, il est ici. »

La fumée s'estompait et Hinode put apercevoir Eichi tenir le Compte, tout juste réveillé par l'explosion, un kunai sous la gorge et trois shuriken dans l'autre main. Il avait su profiter de toutes les occasions pour tendre un piège infaillible à Hinode. Cet homme était décidément très intelligent.

« Aidez moi... souffla le Compte.

- Sale frimeur... Arght! ragea Hinode entre ses dents.

- Frustrant non? répliqua Eichi. Après tous ces efforts, tu ne croyais pas sérieusement que j'étais seulement doué pour me battre avec une vulgaire chaîne? J'étais un stratège et un des meilleurs capitaines de Kirigakure no Sato avant de rentrer sous les ordres de Hasami-sama. Je vaux mieux qu'un simple assassin. »

Hinode tendit la main vers une de ses deux ninja box accrochées aux poches arrières de son pantalon, derrière lui. Mais son mouvement fut arrêté par celui d'Eichi qui rapprochait sa lame du gosier de sa cible.

« J'y réfléchirais à deux fois avant de faire quelque chose, frima le ninja de Kiri. Et tantôt j'ai aussi senti mes compatriotes qui nous attendent au port. Tu vas donc partir d'ici sans le Compte, sans rien faire, ni aucune intention de revenir, ou me suivre pour affronter toute une compagnie. À toi de voir.

- Aidez moi! répéta le Compte. Je...Je ne veux pas mourir!

- Écoute, tenta Hinode, je suis sûr que...

- Non! » répliqua l'assassin, sans écouter.

Tout semblait gagné pour Eichi, qui affichait un énorme sourire, alors qu'Hinode faisait aller ses méninges sans vergogne.

« Je n'ai pas le choix... pensa notre héros. Je dois faire quelque chose! C'est risqué mais... Il va mourir de toute façon... »

Hinode leva les bras, pour faire signe qu'il se rendait. Les plaçant derrière sa tête, il s'approcha d'Eichi, lentement pour que celui-ci soit en confiance. Hinode gagnait du temps ainsi.

« Dès qu'il...bougera sa main... un peu plus... »

Notre héros s'approchait toujours très lentement, n'attendant qu'un léger relâchement de la part de l'intelligent assassin, qui arborait toujours son grand sourire mesquin qui puait la victoire. Dans cet élan de bonheur, le Shinzôkiri fit ce qu'Hinode attendait.

« Maintenant! »

À une vitesse inouïe, Hinode toucha son poignet droit du bout de son index gauche, duquel sortait un peu de sang. Sur ce poignet avait été installé un sceau en bracelet et d'où fut invoqué comme l'éclair un shuriken qu'Hinode lançait avant même qu'Eichi comprenne qu'Hinode trahissait son plan parfait.

Le Shinzôkiri menaçait toujours le Compte d'un kunai mais l'avait un peu reculé inconsciemment, ce qu'avait attendu Hinode. Lorsque l'arme s'avança de nouveau vers la gorge de sa cible, elle fut intercepté par le shuriken qui frappa le kunai à l'extrémité la plus infime de sa pointe, assez fort pour qu'Eichi soit désarmé avant de pouvoir achevé son mouvement, et assez précis pour que l'arme en question ne s'envole pas dans le corps de celui qui devait être sauvé. Le tir était parfait, digne d'un Gishiki, un vrai.

« Qu-Quoi!? » s'indigna le désarmé.

Hinode se trouvait maintenant tout près de lui, assénant un violent coup de poing, qu'Eichi dévia. Hinode enchaîna cependant avec un coup de pied du revers, qu'Eichi bloqua aussi, puis il frappa de son autre poing directement dans le nez de l'assassin, qui fut surchargé par cet enchaînement. Il trébucha en reculant, puis revint à la charge en lançant un kunai, vers le Compte.

« Oh non! » fit Hinode en lançant son propre projectile.

Les deux armes se percutèrent, mais Eichi fit un signe de main et le parchemin explosif accroché à son couteau commença à s'enflammer. Hinode composa le plus rapidement possible une série de mudras.

« Katon: Hakkaheki no Jutsu! (Katon: Le mur explosif) »

Une explosion surgit du sol, créant un mur de feu devant le kunai, qui s'envola loin de la cible, non à cause du mur dépourvu de matière, mais à cause de la pulsion de l'explosion. Néanmoins, le parchemin explosa aussi et un épais nuage de poussière aveugla Hinode. Lorsqu'il reprit la vue, Eichi s'enfuyait vers ses alliés du port, le Compte sous le bras!

À venir: Chapitre 11 - Le Gishiki Ninpô

Chapitre 11 - Le Gishiki Ninpô

Hinode n'eut besoin que de quelques instants pour réfléchir à la situation présente alors qu'il voyait l'échec de sa mission s'approcher de plus en plus.

« Mes deux coéquipiers ne sont plus là, déjà en combat; ma cible que je dois protégée est entre les mains ennemies, et ils ne la tuent pas tout de suite, je ne sais pas pourquoi, leurs ordres ont probablement changé; cet ennemi est très fort, maîtrise bien le lancer de projectiles et semble pratiquer le fûinjutsu; il fuit présentement à vitesse pareille à la mienne vers un corps armé de nombre inconnu, posté au port étant ma destination, à qu'une centaine de mètres d'ici; le couvert forestier est dense et m'empêche toute attaque indirecte ou trop large; je dois faire quelque chose et vite! »

Les gênes intellectuels des Gishiki se réveillèrent chez Hinode, imaginant le meilleur scénario possible. Il concentra une grande quantité de chakra dans ses pieds, sauta très haut, jusqu'à dépasser la cime des arbres, jusqu'à s'élever très haut au-dessus de la forêt. Une fois à hauteur optimale, il composa alors quelques signes, s'inclina vers l'arrière et...

« Katon: Hakkakyû no Jutsu! (Katon: Boule de feu explosive) »

Un filet de feu constitua son expiration, au bout duquel fonçait comme une flèche une sphère de feu. Hinode redescendit, alors que son jutsu filait dans le vide. Lorsque son calcul mental lui montra le bon moment, il exécuta le sceau du tigre avec sa main.

« Arght!! s'écria Eichi, plus loin. Mais qu'est-ce que-!? »

Hinode ricana.

« Cette technique n'est pas qu'un Katon de boule de feu ordinaire. La sphère crée une violente explosion de feu au contact. Mais surtout, je peux quand je le désire la faire exploser. En la propulsant un peu en angle vers le bas, je n'avais qu'à calculer sa vitesse avec celle d'Eichi pour connaître la distance et le temps à laquelle je devais la faire exploser sur les arbres, pour qu'elle enflamme le chemin devant lui. »

Le feu se rependit vite, créant un véritable mur de feu très haut, stoppant Eichi, déconcerté par l'obstacle qui survenait de nul part. Cela ne prit pas longtemps avant qu'Hinode rattrape son adversaire déconcerté. Eichi aurait évidemment pu prendre un détour et contourner le brasier et continuer son chemin vers le port, mais il avait maintenant Hinode tout près de lui et il était plus qu'énervé par sa présence.

« Je préfère en finir tout de suite et maintenant! » pensa l'assassin.

Eichi déposa le Compte dans un buisson à côté, placé derrière un rocher qui le protégeait des flammes infernales qui teintaient le sol des ombres des deux ninjas face à face.

« Alors, c'est ça tu veux te battre à un contre un? s'écria Eichi. On verra ce que tu sais faire! »

L'assassin fonça à toute vitesse sur Hinode, la chaîne de son tokushyu kusari gama sortie. Il voulut en fouetter Hinode, qui esquiva sur le côté pour foncer ensuite sur son assaillant, qui avait cependant renvoyé son arme à l'attaque dans un autre sens. Hinode se plaqua au sol pour éviter ce coup, puis, une fois qu'il fut passé, sauta très haut en se propulsant avec ses quatre membres. Eichi lui envoya quatre shuriken, qu'Hinode bloqua à l'aide de ses propres shuriken. Puis, il composa des mudras.

« Tu vas voir toute la puissance de mon ninjutsu de feu! Katon: Housenka no Jutsu! (Katon: Technique de la balsamine) »

Il cracha une série de petites boules de feu qui fusillèrent le sol, creusant une muraille de feu autour d'Eichi. Celui-ci regarda de tous les côtés, cherchant une échappatoire, un peu pris au dépourvu. Et encore, Hinode n'avait pas fini! Toujours en l'air, il composa d'autres mudras.

« Katon: Kanenbutsu no Jutsu! (Katon: Technique de carburance) »

Eichi essaya de sauter par-dessus le brasier qui le piégeait, mais la technique d'Hinode augmentait de façon importante et soudaine la portée, la puissance et l'ardeur de tout le feu environnant. Eichi hurla de douleur, brûlé par la prison de feu qui se refermait sur lui, en forme de dôme d'un diamètre d'environ 8 mètres et haute d'environ 6 mètres. Hinode atterrit alors, épuisé par cette lourde consommation de chakra, mais content de son coup.

« Ça, c'est du ninjutsu façon Hinode! » dit ce dernier avec un sourire.

- Aaarght! s'écria Eichi, dans la douleur. Ugh... Fûinjutsu: Chakura Kaishou! (Fûinjutsu: Annulation des énergies) »

Hinode vit alors son énorme brasier se dissiper d'un coup, du centre vers l'extérieur. Au centre fumait l'assassin, dont la combinaison d'assassin déjà noire était toute cramée, en lambeaux et donc inutilisable. Au sol serpentait des marques étranges, sensiblement comme celles que créaient l'invocation sur une surface, mais sur une échelle énorme, continuant encore et toujours de grandir. Hinode s'en méfia immédiatement.

« Ce sceau étrange a dissipé mon ninjutsu. Je ferais bien de ne pas m'en approcher. »

Le shinobi de Taki fit donc un grand bond vers l'arrière, préparant quelques shuriken, qu'il lança. Mais Eichi, comme il l'avait démontré plus tôt, était aussi très habile au shurikenjutsu et para les armes menaçantes. Le sceau que l'assassin avait apposé au sol s'étirait maintenant tellement qu'il avait rejoint l'incendie qui faisait rage en arrière-plan du combat. Plus les marques noires gagnaient son territoire, petit à petit, et plus les flammes se dissipaient, petit à petit.

« Quelle technique monstrueuse! laissa échapper Hinode, énervé, au moment où Eichi exécutait une très longue nouvelle série de signes. Quoi maintenant?! » ajouta notre héros consterné et énervé.

La grande et complexe combinaison noire d'Eichi tomba par terre et Hinode put apercevoir plusieurs marques, comme peintes sur le corps de son adversaire. Il se rendit vite compte qu'il s'agissait d'un autre sceau. Hinode voulut interrompre la technique, quelle qu'elle soit, mais il devait encore se reculer car le Chakura Kaishou s'approchait de l'atteindre. Eichi, un sourire au coin des lèvres, murmura le nom de sa technique:

« Koegawari no Fûinjutsu: Kai! (Fûinjutsu de la mue: Libération) »

Le sceau se fondit alors sur la peau d'Eichi, comme s'intégrant à son corps, disparaissant peu à peu. La technique, aussi effrayante pouvait-elle paraître, ne semblait pas très saine, son utilisateur échappant des gémissements de douleur. Mais très vite, la puissance du chakra contenue dans le sceau régénéra toutes les cellules brûlées de Eichi, qui se sentait dorénavant comme neuf.

« Quelle technique de monstre! répéta Hinode dans sa tête, ébahi. Ma combinaison de katon n'a servi à rien... Ou bien j'ai quand même cramé sa combinaison et donc toutes ses armures et ses armes. Et en plus cette technique ne doit pas être utilisée dans tous les recours; je l'ai amené dans ses derniers retranchements.

- Tu ne peux rien contre moi! dit Eichi, brisant en fin le silence.

- Je suis épuisé... se plaignit intérieurement Hinode. Je devrais économiser mon chakra et ne plus trop faire de ninjutsu. Mais j'ai besoin de lui faire des dégâts et de l'épuiser aussi si je veux garder l'avantage! Il n'a pas l'air fort au taijutsu, je devrais m'y risquer, même si ça veut dire entrer dans cet énorme sceau. De toute façon, il ne doit bloquer que le ninjutsu, ce que je me garderai d'utiliser. »

Hinode entra donc dans le cercle grandissant du Chakura Kaishou et nota le sourire en coin de son adversaire. Il ne s'en soucia guère et tenta, dans sa course, de concentrer son chakra à différents endroits dans son corps, ce qui lui semblait de plus en plus difficile autant il approchait le centre du cercle, et bientôt impossible.

« Je ne peux pas bien me battre sans un contrôle de chakra... »

Il sauta alors en l'air pour voir si le sceau aurait encore un effet. Et effectivement, il devenait alors très facile de concentrer son chakra, ce qu'il fit dans son pied, préparant un coup de pied aérien dont la destination était l'aéroport de la joue d'Eichi. Mais il n'avait pas prévu une réplique de la part de ce dernier, dont les trois shuriken lui fonçaient dessus. Hinode avait par chance préparé une substitution et au moment où les shuriken l'entaillaient...

« Aaarght! »

La substitution n'avait pas fonctionné! Hinode ne comprenait rien. Un projectile dans le mollet, dans l'épaule et dans le flanc, il atterrit douloureusement au sol juste en face d'Eichi qui riait de voir Hinode à quatre pattes. Montrant sur son visage une incompréhension interrogative, il demanda:

« Pourquoi...?

- Tu ne comprends pas mon jutsu, le Chakura Kaishou? Eh bien, ce cercle s'étend de plus en plus, bloquant le chakra. Il est impossible de jouer avec son chakra quand on y touche, comme si on n'avait jamais appris à le maîtriser. Quand on ne le touche pas, cela devient possible, mais le sceau étend quand même une espèce de radiation au-dessus dans l'air, rendant toute utilisation concrète de chakra impossible, même sans y toucher. En d'autres mots, le ninjutsu devient impossible dans le Chakura Kaishou et le Taijutsu est seulement possible en lorsqu'on est en l'air. Il devient donc impossible de m'approcher convenablement.

- Pour quelqu'un comme lui qui n'est pas doué en combat rapproché, songea Hinode, c'est de l'or, cette technique... Mais il doit y avoir un point faible. Si il peut utiliser son chakra, c'est qu'au centre du cercle, le sceau n'agit pas. »

Et effectivement, Hinode remarqua qu'où se tenait Eichi, il n'y avait aucune marque au sol. Au centre du sceau circulaire existait un cercle d'environ un mètre où l'absence de marque signifiait l'absence d'effet du Chakura Kaishou.

« Meurs! » s'écria Eichi en s'élançant vers Hinode avec un kunai.

Mais Hinode roula sur le côté, se propulsa en l'air à l'aide de ses quatre membres et, ayant maintenant un contrôle minimal de son chakra, il enfonça son pied dans la gueule d'Eichi, se donnant en même temps un élan pour s'éloigner du cercle et finalement en sortir. Hinode enleva les shuriken qui le faisait souffrir, puis se retourna. Le cercle avait finit son agrandissement, il devait faire 30 mètres de rayon. Hinode devait réfléchir à ne nouvelle stratégie:

« Pas de ninjutsu, pas de taijutsu... Il ne me reste que le combat à distance, mais il est trop fort en shurikenjutsu pour que je puisse le blesser gravement... À part si... »

Hinode passa la lame d'un kunai sur ses doigts, remonta ses manches et activa à toute vitesse les sceaux-bracelets d'invocation de shuriken sur ses poignets. Il les lançait à mesure qu'ils apparaissaient, en énorme quantité, mais 30 mètres à voyager laissait le temps à Eichi de les bloquer assez facilement. Pourtant, Hinode ne lâchait pas! Il allait peut-être tous les épuiser, mais il savait qu'Eichi aurait à sortir de sa zone inaffectée pour esquiver après un moment, malgré la distance et son talent. Au moment où il était vraiment en difficulté, il invoqua d'un petit parchemin un grand bouclier qui se dressa devant lui. Mais la trajectoire des shuriken d'un Gishiki surpassait les défenses mineures et fixes. Eichi allait devoir se lancer sur le côté pour éviter la dernière rafale... Et cela arriva enfin!

Hinode se précipita à toute vitesse, sautant en l'air pour mieux concentrer son chakra dans ses pieds et ricochant sur les arbres pour un plus fort élan. Eichi n'était plus très loin, encore en dehors de la zone inaffectée. Hinode, qui ne pouvait plus invoquer les shuriken de ses poignets à cause de la radiation du Chakura Kaishou, continua à lancer ceux de ses ninja box à un rythme plus lent, mais suffisant pour garder Eichi sur les marques du sceau encore un moment, en puisant dans ses dernières réserves. Il ne lui restait plus que quelques mètres et...

PAF!

Hinode envoya un coup de pied marteau sur le crâne d'Eichi, l'envoyant ensuite percuter violemment le sol, son menton au premier rang. Hinode enchaîna en lui martelant le dos de coup de pieds, puis resauta pour l'écraser d'un ultime plaquage, mais l'assassin roula sur le côté, bloqua ensuite le poing du shinobi de Taki puis le repoussa légèrement, pour se placer dans sa zone confortable.

« Fuubaku Houjin! (Formation des sceaux explosifs) » s'écria l'assassin dont la gueule dégoulinait de sang frais et foncé.

Hinode connaissait cette technique et, ne sachant pas où les sceaux allaient être placés, s'enfuit de nouveau en dehors du cercle et prépara une substitution. Les sceaux furent placés, mais l'explosion ne survint pas, inutile, puisqu'Hinode n'était plus à portée. Notre héros fit une mise au point sur la nouvelle situation.

« Je n'ai presque plus de shuriken invocables par sceaux de poignets, il a une défense supplémentaire et je n'ai réussi qu'à lui donner quelques coups. Ce combat n'aura aucune fin, il rattrapera le Compte et l'emmènera au port dès que je serai trop épuisé pour le suivre. Il ne me reste plus qu'un atout... »

- Alors, clama Eichi entre un gémissement et un ricanement, tu ne veux pas abandonner?

- Tu vas voir le talent d'un vrai Gishiki à l'œuvre! »

Notre ninja dégaina huit kunai et les glissa par équipes de quatre sur ses deux index par la rondelle à l'extrémité. Il les faisait tourner dans la même direction sur leur axe de rotation. Il concentra alors le chakra de ses doigts et en modifia la forme pour le faire tourner très rapidement dans cette direction, les kunai étaient si rapides qu'on ne voyait maintenant que des ronds noirs autour de ses mains. Puis, écartant celles-ci l'une de l'autre, Hinode les fit soudain se rencontrer. Tournant tous dans la même direction, les kunai de chaque main frappèrent avec violence à contre-courant les kunai de l'autre main, mais le chakra continuait de tourner dans la direction opposée à leur nouveau mouvement. Hinode n'avait plus qu'un mouvement à faire pour lancer tous ses projectiles imbibés de son chakra, chakra dont la structure semblait bien étrange.

« Gishiki Ninpô: Hachi Honpoubuki! (Technique Gishiki: Les 8 imparables kunai) »

Hinode, ses mains déjà en mouvement puisqu'il ne s'était pas déroulé une demi-seconde depuis la rencontre métallique des kunai de chaque main, envoya d'un mouvement de poignet habile, tous les kunai échapper à son doigt, fonçant sur son opposant. La vitesse que les kunai avaient prise dans la rotation de chakra était telle qu'Eichi fut estomaqué des maigres instants qu'ils avaient utilisés pour parcourir les 30 mètres. Par réflexe, il déploya un bouclier de son parchemin.

« Inutile. » murmura Hinode.

Le calcul de la force et du mouvement que pouvait effectuer un Gishiki avait envoyé ces kunai dans des trajectoires courbes, partant d'abords vers l'extérieur puis revenant sur la cible, à la manière de shuriken, grâce à la force centrifuge que chacun exerçait sur les autres. Les kunai allaient aisément contourner le bouclier d'Eichi. Mais l'assassin, dans les derniers instants, envoya plusieurs projectiles, ces derniers, pour stopper les kunai.

« Inutile. »

Tout le chakra, la vitesse et la force des kunai les rendaient impossibles à bloquer de façons aussi mineures. Au mieux, ils étaient déviés, effectuant un léger ricochet, mais effectuaient alors une nouvelle trajectoire courbée qui revenait toujours sur leur cible, les rendant encore plus imprévisibles. Voyant cela, le pauvre Eichi tenta à la dernière des secondes d'esquiver en sautant vers l'arrière. Tant pis pour sa zone inaffectée, il tenait à la vie.

« Inutile. »

Certains kunai, dans leurs trajectoires, passaient par la nouvelle position d'Eichi pour se rendre à l'ancienne. Mais Eichi n'avait pas pu le savoir, les kunai étant si imprévisibles. Pour les autres, ils s'entrechoquèrent à l'endroit où ils étaient supposés frapper et ricochèrent alors dans une nouvelle trajectoire courbée semblable à la précédente.

Hinode, surpris de la vitesse avec laquelle Eichi avait réussi à esquiver, ce qui n'arrivait d'habitude jamais, fit un léger mouvement de main, comme si il dirigeait son chakra qui imbibait ses projectiles. À la manière de celui d'un chef d'orchestre, son mouvement décida de la nouvelle trajectoire de ses kunai, vers la nouvelle position d'Eichi.

Ce dernier fut transpercé des huit lames, au complet, à des endroits très précis d'ailleurs. Sachant que l'homme possède huit points vitaux, le nombre de kunai n'était pas choisi au hasard. Eichi était mort. Qui ne l'aurait pas été face à cette dévastatrice technique des Gishiki?

À venir: Chapitre 12 - Les limites d'Hinode

Gishiki Ninpô: Hachi Honpoubuki

Spoiler:

Chapitre 12 - Les limites d'Hinode

Hinode s'approcha de la dépouille du Shinzôkiri, bien qu'il ne pouvait être dépouillé, sa combinaison ayant été jetée, toute cramée. Hinode s'accroupit et souffla un bon coup; il était épuisé. Toutefois, il fut content de s'être aussi bien battu, ayant même réussi la technique secrète de son clan. Il ne sentait plus du tout l'effet du Chakura Kaisou, qui se dissipait sur le sol de toute façon.

« Maintenant, je ferais bien d'aller retrouver le Compte dans le buisson et de... »

Hinode hésita. Devait-il continuer vers le port de Tsaoka et terminer sa mission ou retrouver voir si ses coéquipiers le rejoignaient? La première option était la plus dangereuse, étant donné qu'il n'allait pas pouvoir éliminer toute une compagnie militaire seul, d'autant plus qu'il était affaibli. Trop attendre près d'eux n'était pas très sécuritaire non plus. La deuxième option, par-contre, rendait tout ce chemin inutile, et laissait le temps aux assassins d'Hasami Fushi de se refaire une stratégie, alors qu'il était tout près du but, si près de gagner...

« Ah, si seulement Shubimaru-sensei était là... Attends...!

- Ah, voilà notre gibier! » déclara une voix railleuse et grasse.

Hinode n'eut pas plus de temps pour réfléchir puisque près de lui venait d'arriver le corps armé, remplissant son champs de vision dans cette dense forêt. Arborant les armoiries du Pays de l'Eau, l'armée s'étendait dans une composition variée, allant de hallebardiers à arbalétriers, en passant par des brutes à la hache. Leurs armures n'avaient rien de particulier, différentes pour chaque soldat, quoique toujours dans un style semblable. Bien que solidaires, ils ne semblaient pas beaucoup entraînés, surtout aux yeux d'un ninja. Toutefois, un corps armé de fortune restait quand même une sacré bande d'adversaires.

« Pas trop discret, ton combat, continua le soldat qui s'était avancé parmi ses confrères. Tout ce feu et cette fumée a attiré nos éclaireurs et avec ton bandeau, on a su que t'avais notre cible!

- Et dites-moi, votre cible, pourquoi les Shinzôkiri ne l'ont-ils pas tuée?

Le soldat, qui semblait être le chef, jeta un regard aux pieds du shinobi où il vit Eichi, habillé des 8 kunai. Une lueur de peur passa dans ses yeux quand ils revinrent fixer Hinode.

« Tu... Tu les as tués?

- Ouais. »

Le soldat recula un brin. Hinode trouvait avantageux de faire croire qu'il était seul dans cette mission. En plus de faire émaner de lui une puissance et un talent à craindre, l'arrivée à l'improviste de Kuma et Meyazu aurait tout bon de surprendre ces ennemis. Malheureusement, Hinode doutait de posséder une telle chance. Mais en attendant, il avait besoin de quelques informations et si il pouvait éviter le combat en échange de celles-ci, il ferait d'une pierre deux coups. Empoignant un kunai, il menaça son interlocuteur d'un ton agressif.

« Répondez! Vite!

- Je... Je ne sais pas trop, balbutia le soldat qui avait quant à lui placé ses paroles dans la peur et le malaise. On nous a dit d'abattre les ninjas de Taki si ils parvenaient jusqu'ici, c'est tout.

- Et le Compte?

- Les Shinzôkiri devaient s'en occuper... Je crois qu'Hasami-sama en avait besoin pour du chantage ou quelque chose comme ça.

- Alors, pensa Hinode, ils ont tout simplement changé d'idée. Ils veulent profiter de la vie d'un personnage important de Taki, finalement, au lieu de tout simplement le tuer. Ce qui veut dire que ce n'est pas que des meurtriers en quête personnelle, il y a de la politique, sous cette capture. La guerre entre les grandes nations et les petites fait donc encore rage, moi qui croyais que ça s'était calmé... Et qui sont ces Shinzôkiri? demanda Hinode après sa réflexion.

- Euh ben...

- Répondez où vous mourrez tous! rugit Hinode, faignant l'excès de rage, pour en rajouter un peu plus.

- Ce sont les plus grands serviteurs d'Hasami-sama! avoua le soldat, maintenant au bord des larmes. Les chef de sa horde d'assassins! Ce sont aussi ces messagers, les seuls qui communiquent avec lui, depuis son repaire non loin d'ici.

- J'espère que Meyazu ou Kuma en ont gardé un de vivant pour qu'on l'interroge, songea Hinode. Ou au moins les corps, pour qu'on récupère leurs souvenirs une fois de retour au village. Et qui c'est ce Hasami Fushi? demanda Hinode pour poursuivre son interrogatoire. Qu'est-ce qu'il veut?

- Il est chargé de faire tomber Taki no Sato. Il est un des 7 grands généraux du Mizukage. Et Taki no Sato a été assigné comme cible de Kiri.

- Donc les grandes nations se séparent les petites? poursuivit Hinode qui pensait maintenant à voix haute. Ils ont pris les grands moyens.. Mais... Attends! Les 7 grands généraux? Ça me dit quelque chose! Qui sont-ils?

- Oui, c'est ça, tu as compris. Un des épéistes.

- On est dans la merde... » conclut Hinode dans sa tête.

Le ninja était excité par tout cette histoire. Il voulait en apprendre plus, bien qu'aucune autre question ne lui venait à l'esprit. Il s'approcha inconsciemment du corps armé effrayé, d'une démarche qui se voulait de moins en moins intimidante. Bientôt, le soldat vit qu'Hinode était plus mal en point que menaçant.

« Hey! fit-il avec exclamation. Je vois tout! Haha, c'est fini! Ta petite comédie est terminée! On va te pulvériser!

- Je suis mal, se murmura le démasqué à lui-même. Où est le Compte!? »

Hinode sauta pour éviter une douzaine de flèches qui volaient vers lui. Il ne lui restait qu'une poignée de shuriken, qu'il se garda d'utiliser. Il avait économisé son chakra pendant sa séquence de lancer de shuriken, mais il l'avait tout utilisé ensuite avec le Hachi Honpoubuki. Il atterrit donc au sol, un peu en retrait, avec comme seule ressource son taijutsu, pour résister le plus longtemps possible à cette petite armée.

Il assomma quelques soldats, en tua d'autres, mais trouvait la tâche extrêmement ardue. Car même si ses assaillants n'étaient ni très doués, ni trop dangereux, ils étaient beaucoup trop nombreux! Contre-attaquer alors qu'on esquivait déjà quantités de flèches et coups de lances et épées devenait un exploit à chaque fois, surtout pour un ninja fatigué.

Hinode ne tarda donc pas à se prendre quelques coups, et même à sombrer dans le désespoir alors que sa vision faiblissait et se perdait dans le noir. Son sang coulait à flot un peu trop rapidement et ses membres devenaient aussi lourds qu'un énorme rocher qui ne faisait plus partie de son corps. Il se prenait de plus en plus de coups. Il fut allongé au sol et ne se releva pas.

« C'est déjà... la fin...? »

Une grande hache se levait au-dessus de sa tête alors qu'au-dessus volaient les rires gras des autres soldats. Elle s'abattit avec lourdeur.

« Asshuku Kamui! (Compression implosive) »

Une voix avait résonné avec force entre les arbres de la forêt. Aussitôt, la technique ninja clamée, la hache qui menaçait Hinode d'une mort certaine fut réduite sur elle-même jusqu'à complètement disparaître dans un puissant bruit assourdissant. Les soldats ne comprenaient rien, mais revinrent à la charge, croyant à une sale manigance d'Hinode.

« Asshuku Kousen! (Rayon compressif) »

La voix fit de nouveau trembler la terre et ses immenses colonnes feuillues. De la profondeur du bois surgit un immense jet de lueurs noires, projeté sur les soldats. Les plus attentifs auraient remarqué la composition de l'étrange jet, des vibrations de lumière noire. Quoi qu'il en soit, ses victimes se tordaient de douleur, leur visage se comprimant sur lui-même, défiguré, leurs os se brisant sous une compression forcée, et leur peau se déchirant autour des muscles sous la pression externe trop forte.

Une chance pour eux, le rayon se déplaçait de gauche à droite, pour attraper tous les soldats. Une fois celui-ci écarté d'un homme, le dit homme reprenait sa forme normale, soulagé des effets de la compression du rayon. Toutefois, il ne guérissait pas des blessures permanentes que la compression avait engendrées, comme la peau déchirée et les os broyés. Au final, les soldats qui étaient passées sous le jet de vibrations s'étaient affalés au sol, encore brisés par la douleur de la compression qui, même une fois partie, hantait toujours leur corps inutile, comme un fantôme mémorable.

Malgré les fracassants effets du rayons, il ne se déplaçait pas très vite et ne put atteindre que la première ligne de soldats dont l'amas avait empêché toute fuite. La technique impressionnante suffit toutefois à effrayer tous les soldats, qui se retirèrent alors vers le port de Tsaoka. Cependant, la voix inconnue surgit encore.

« Asshukurou no Jutsu! (Technique de la prison compressée) »

L'air autour de la petite armée se compressa tellement qu'il forma un véritable mur invisible autour des ennemis, qui ne pouvaient plus bougés, confinés dans ce petit espace comme des sardines.

Hinode ne comprenait rien à ce soudain revirement, jusqu'à ce qu'il voit son sensei Shubimaru atterrir près de lui, soufflant un peu fort après l'utilisation de ces trois superbes exécutions de son kekkei genkai, sa capacité spéciale qu'étaient les techniques de compression. Hinode se sentait sauvé. Il n'était pas du genre à laisser les autres jouer pour lui, mais cette fois, il s'abandonna au sommeil qui l'appelait depuis trop longtemps.

*****

« Allez Hinode, réveille-toi... »

Hinode se réveilla en sursaut, comme si il avait été poussé dans la nuque depuis le sol, puis aperçut immédiatement son sensei Shubimaru qui lui tapotait les joues et lui tendait ensuite un vers d'eau. Hinode le but avec gourmandise, puis regarda autour de lui. L'armée gisait au sol, morte jusqu'au dernier soldat.

« Merci sensei, dit Hinode. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous. J'aurais aimé réussir cette mission sans votre intervention.

- Oh tu sais, répondit Shubimaru, tu n'as rien à te repro...

- Enfin réveillé, hein? » dit soudain une voix familière.

Se retournant, Hinode aperçut un visage tout aussi familier!

À venir: Chapitre 13 - Rassemblement

Chapitre 13 - Rassemblement

« Kuma! » s'exclama Hinode à sa vue.

Elle était étendue près de lui, elle aussi un peu mal en point. Elle avait beaucoup de bandages et semblaient avoir reçu quelques soins maladroits. Hinode se demandait comment s'était passé son combat.

« Alors nous sommes tous rassemblés! dit Meyazu, un brin plus loin.

- Meyazu! Alors, toi aussi tu es là! se réjouit Hinode. C'est cool de vous avoir ici, c'est très inattendu! ...Je me demande, poursuivit Hinode dans sa tête, pourquoi Meyazu est-il le seul qui ait l'air vraiment en forme, sans aucune blessure. Comment s'est donc passé son combat contre Sokudo...?

- C'est grâce à Shubimaru-sensei! » ajouta Meyazu, interrompant les songes de son coéquipier.

Hinode prit du temps avant d'assimiler les paroles de Meyazu. Il le regardait, l'air un peu las, pensif. Essayant de ne rien faire paraître, son cerveau s'activait à toute vitesse: « Est-il devenir si fort? Serais-je... jaloux d'avoir frôlé la mort alors que lui s'en sort comme si rien ne s'était passé? » Tant de questions nouvelles pour le jeune génie talentueux imploraient des réponses, mais il ne devait pas non plus négliger la conversation qui se déroulait à l'extérieur de son esprit et qui pourrait déboucher éventuellement sur une ombre de réponse. Hinode se précipita donc de repasser dans sa tête l'affirmation de Meyazu.

« Comment? demanda-t-il.

- Tu te souviens, répondit Kuma, il a dit qu'il regarderait notre mission de loin. Et bien, il nous a reconduit jusqu'ici, quand il a vu que j'allais mal.

- Tu t'es extrêmement bien battue, Kuma, protesta Shubimaru-sensei. Ne te sous-estime pas!

- Racontez-moi tout, dit Hinode.

- Voilà, expliqua longuement le Jônin, je vous ai suivi pour voir comment vous alliez vous débrouiller; en particulier tes choix, Hinode. C'était très bien vu de couper à travers la forêt. Vous vous en seriez sorti indemnes si vous n'aviez pas eu affaire aux Shinzôkiri. C'était aussi très bien vu de vous séparer, quoique ça m'aie vraiment compliqué la tâche. Je suis resté pour le combat de Kuma et j'ai pu constater ces énormes progrès au cours desquels elle a mis à bas son adversaire. Ensuite, je l'ai vu s'évanouir, sans penser que son état était grave, j'étais pressé de rattraper le reste de la poursuite, en cas de problème. Je suis arrivé un peu tard, au moment où Meyazu allait mourir...

- Mou...Mourir !? murmura Hinode assez faiblement pour ne pas démontrer sa surprise.

- ...et je m'apprêtais à intervenir quand il l'a fait avant moi, poursuivit Shubimaru, en libérant une technique interdite des Uramichi. C'est un énorme coût de l'avoir utilisée, mais cela lui permit de complètement se régénérer et de réparer l'erreur que j'avais faite en allant vérifier ce qui advenait de Kuma. Je l'ai donc suivi, intrigué, et il a constaté que Kuma était en état d'agonie. Il l'a donc soigné du mieux qu'il put, confirmant mon hypothèse que cette équipe a besoin d'un ninja médecin. Puis, je les ai approché pour faire le point. Nous sommes revenus tous ensemble à ton secours, sachant que tu étais maintenant seul face à Eichi, à l'armée, mais aussi au Père maudit du clan Fushi, Hasami Fushi de Kirigakure no Sato.

- Vous connaissez leur chef!? interrompit Hinode, pressé. Qui est-il? Qu'est-ce...

- Pas si vite, répondit Shubimaru. Je t'expliquerai ensuite. Donc, nous sommes revenus le plus rapidement possible et nous avons malheureusement raté ton combat contre Eichi qui devait être, à ce que j'ai entendu dire de lui, assez spectaculaire. Mais nous sommes tout de même arrivés à temps, au moment où tu te battais contre toute cette armée. J'ai agit rapidement, non sans m'épuiser un peu avec ces trois jutsu très puissants. Je t'ai sauvé d'une mort certaine, j'ai dérouté l'ennemi, puis je les ai capturé. Ensuite, Meyazu et moi nous sommes occupé de régler le cas de tous pour que nous n'ayons plus aucun problème. Et voilà, tu sais le reste.

- Merci...

- Tu n'as pas à te sentir mal de mon intervention. Les circonstances inconnues de cette mission la transformait dès le départ en mission de rang A, sans même que quiconque puisse le savoir. Si seulement j'avais eu conscience de la présence d'assassins d'élite et d'un corps armé du Pays de l'Eau, je vous aurais accompagné et mes interventions auraient été plus nombreuses encore. Je te le dis, il aurait été impossible, même avec les meilleures décisions du monde d'un chef d'équipe, de réussir cette mission avec seulement trois Genin, même les plus doués de tout le village caché de Taki. Et une chance que ce ne soit que les Shinzôkiri et cette armée! S'il avait fallu que soit aussi présent... Hasami Fushi, le Père maudit du clan Fushi, l'épéiste des Crocs de la Foudre, l'un des plus puissants généraux de Kirigakure no Sato... Juste sa présence sur le terrain de la mission la transformerait immédiatement en mission de rang S.

- Que savez-vous sur lui? demanda Hinode d'un ton avide.

- Pas grand chose, sauf peut-être d'après ce qu'on rapporte qu'il manierait le duo Rakurai, les épées de Kiri de la foudre, qu'il serait au moins aussi fort que moi, mais probablement plus et que... son clan est maudit.

- Maudit? marqua Kuma avec interrogation.

- Le clan Fushi possède une capacité bien étrange, mais extrêmement puissante, continua Shubimaru dont les explication ne cessaient plus. Le problème, c'est que si les Fushi constituaient un bon apport militaire, leur présence en société était un mal pour tout le village. Ils furent éliminés, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un frère et une sœur. Dû à leur importance au sein de l'administration du village, on les laissa en vie, croyant à l'extinction du clan à leur mort. Mais ils eurent, comble du malheur, un enfant ensemble, sans le consentement de la mère, dit-on. On ne sait plus trop ce qui advient maintenant de la dernière famille du clan Fushi, mais le père de celle-ci n'est nul autre que l'épéiste Hasami.

- C'est répugnant! grommela Meyazu. Allons le massacrer!

- Je suis d'accords sur sa répugnance, concéda le sensei, mais si tu as bien écouté ce que j'ai dit, tu te rendrais compte qu'il est trop fort pour nous. Nous allons simplement éviter le combat.

- Ce sera difficile, avertit Hinode.

- Et pourquoi? demanda le Jônin en haussant les sourcils.

- J'ai récolté quelques informations et il est effectivement le chef de toute cette attaque contre le Compte. Mais il est aussi le général qui a été assigné pour attaquer Taki no Sato.

- Tu veux dire que...!?

- Les grandes nations se sont séparé leurs proies et nous sommes l'une de Kiri.

- Ça se gâte, s'enquit Shubimaru avec la voix légèrement teinte d'anxiété. La guerre est donc sur le point de recommencer...? Il faudra en avertir Todori-sama dès notre retour! Mais je ne vois pas en quoi cela rendrait la confrontation inévitable, Hinode.

- Pas inévitable, répondit ce dernier, mais... son repaire n'est apparemment pas loin d'ici. Et puisque les trois Shinzôkiri sont morts, il fera sans doute escale au port pour voir si tout s'est bien passé comme il le voulait. D'ailleurs, cela pourrait vous intéresser: finalement, leur objectif a changé au cours de la mission. Ils voulaient capturé le Compte pour en tirer un avantage politique.

- D'ailleurs où est-il? questionna Kuma.

- Il se repose encore dans ce buisson là-bas où je l'ai trouvé, répondit Meyazu. Il dit qu'il a eu la plus grande peur de sa vie. Normal qu'il soit fatigué. N'empêche, la nuit est passée, ça fait deux jours qu'il se repose.

- Ok les jeunes, clama Shubimaru, on va se regrouper et former une stratégie. Mais avant, je dois vous dire à chacun que je suis extrêmement fier de vous. Vous êtes plus que de simples Genin, vous avez battu les Shinzôkiri d'Hasami Fushi! Je vous rappelle qu'il s'agit d'assassins d'élite de niveau Chûnin avancé. Bien-sûr, leur force réside dans leur travail d'équipe à trois et la façon dont vous les avez séparer les plaçaient dans un handicap non négligeable, mais la stratégie employée par un ninja fait aussi partie de sa force! Je crois même vous l'avoir déjà enseigné, non?

- Oui, sensei, répondirent en chœur ses trois élèves avec un sourire complice.

- Et j'ai aussi eu vent de la première collaboration fructueuse entre Hinode et Meyazu, ajouta Shubimaru. Je dois avouer avoir été surpris et même ne pas l'avoir cru au départ. Réussir une synchronisation aussi complexe pour la première fois sur le terrain, c'est un exploit considérable. Bravo à vous deux. Continuez comme ça. »

Les trois élèves avaient le sourire gros. Hinode et Meyazu ne purent s'empêcher d'échanger un regard qui rejoignait le malaise et la complicité, comme quoi ils auraient chacun de leur côté aimé partager un moment d'amitié avec l'autre, sans vraiment vouloir l'avouer. Kuma se rendit compte de la situation et pouffa d'un rire étouffé par sa main judicieusement placée devant sa bouche. Shubimaru joignit son rire léger et enveloppant à ceux de ses élèves, créant une atmosphère des plus réjouissantes au sein de l'équipe.

Le moment fut cependant interrompu aux yeux d'Hinode par son incorrigible manie à analyser la situation et à se résumer l'état des choses. Il pensait à ce qui allait suivre, mais aussi à ce qui s'était passé. Si au début il avait craint la supériorité de Meyazu acquise au cours de la mission, tout propre et intacte qu'il était, il avait ensuite ressenti une certaine pitié compatissante devant le fait qu'il avait du utiliser le sceau interdit de ses 7 ans pour rester dans le monde des vivants.

Bien-sûr, autrement, Shubimaru serait intervenu. Mais Hinode remarquait que dans toute cette mission, le Jônin n'avait rien fait jusqu'à son combat contre l'armée. Même si l'intervention en question était survenue dans le but de sauver sa vie à lui, il aurait pu se vanter d'avoir terrassé son ennemi et puis une petite quantité de soldats avant de sombrer vers la frontière le séparant de l'autre monde. Il aurait effectivement pu se vanter, même intérieurement.

Mais Hinode ne pensait plus à la comparaison entre lui et ses coéquipiers, qui le gardait pourtant constamment en alerte. Il pensait plutôt à la cruauté de ce monde de ninja où la mort était si présente qu'on ne s'en préoccupait plus. Durant cette mission, Hinode calcula mentalement le nombre de morts qu'avaient causés les trois Genin. Vingt-cinq. Vingt-cinq hommes dont la vie serait à pleurer alors que bien qu'ils l'avaient tous frôlée, les trois Genin avaient tous échappé à la fatalité. Il trouvait triste non seulement cette réalité, mais aussi le fait que s'il advenait à mourir, les gens diraient seulement qu'ils resteraient fiers de ses actes en tant que ninja.

- Mais Shubimaru-sensei, n'avons-nous pas tous frôlé la mort? fit remarquer Hinode. N'est-ce pas un peu grave?

- Il aurait été plus surprenant que vous ne la frôliez pas. » répondit froidement leur sensei.

Les trois élèves avalèrent leur salive, un brin troublé par la fin si soudaine du moment de bonheur ainsi que par l'image qu'ils se faisaient de ce qui aurait pu leur arriver si leur professeur n'avait pas été là. Hinode eut cependant un rictus quant à l'ironie de la chose.

« Voilà ce qu'on va faire... » dit Shubimaru.

À venir: Chapitre 14 - Un dernier obstacle

Chapitre 14 - Un dernier obstacle

Les quatre ninjas sortirent de la forêt rapidement et silencieusement. Le Compte reposait sur les épaules de Shubimaru-sensei, les yeux mi-clos, n'espérant que la fin de cette mission le plus tôt possible. Ils voyaient devant eux la mer, et devant celle-ci le port de Tsaoka. Un petit bâtiment, servant probablement à l'administration et au repos des employés, résumait la chose, menant à plusieurs quais sur la berge où étaient accostés maints bateaux, allant de très petits à tres grands. Un bateau en particulier, très près du bâtiment, semblait attendre l'arrivée du Compte, déjà préparé à partir. Pourtant, le site était désert; les employés étaient tous rentrés, et l'armée, qui les avait probablement effrayé par leur occupation de l'endroit, avait tout juste été décimée. Tout en poursuivant sa course, Shubimaru fit un petit mouvement avec ses doigts.

« Kuma, vas à l'intérieur et veille sur les gens qui y sont. Demande-leur tout ce qu'ils savent sur ce qui s'est passé et surtout sur Hasami. »

- Oui, accepta-t-elle.

- Meyazu à gauche du port. Hinode à droite. Vous ferrez le guet, dirigea ensuite le capitaine.

- Oui. » acceptèrent à leur tour les Genin qui s'exécutaient.

Shubimaru continua son chemin jusqu'au bateau, regarda rapidement autour de lui, analysa le terrain pour détecter quelque piège que ce soit, mais ne trouva rien. Il était surpris, mais ne voulait pas perdre de temps de à réfléchir inutilement et déposa le Compte dans le bateau. L'homme ne perdit pas de temps à aller se cacher dans la cabine du navire, un petit trois-mâts dont la cabine rejoignait la cale, où le Compte semblait en sécurité. Puis le sensei se retourna, sortit un kunai et attendit.

« Mais où sont ces bâtards...? se murmurait-il. Peut-être que ces soldats étaient leur dernière défense... Mais je suis pourtant sûr qu'Hasami est là quelque part... »

Kuma ouvra une porte qui se trouvait à l'arrière du bâtiment et donc directement dans l'allée qui donnait sur les quais, avec derrière elle quelques employés apeurés. Ils s'approchèrent du sensei et les employés commencèrent promptement et anxieusement à aborder le bateau et à terminer le désamarrage.

« Ils ne savent rien, Shubimaru-sensei, l'en informa Kuma. Ils se sont réfugiés là quand l'armée de Mizu no Kuni est venue. Ils ne savent même pas pourquoi elle était là.

- Et comme je vois, ils sont prêts à faire le voyage avec le Compte?

- Oui, cela ne devrait plus tarder. »

Effectivement, après un court moment, le bateau était prêt à partir et personne ne se plaignait de quitter ces rivages dangereux, où rôdait la vermine de Kiri, peut-être encore. Kuma faisait au revoir de la main. Shubimaru fit signe à Hinode et Meyazu de revenir et ils s'approchèrent de l'équipe pendant que les quelques employés restant sur terre rentraient dans le bâtiment. Hinode rejoignit Kuma dans ses salutations gestuelles, alors que Meyazu restait un peu retrait. L'équipe était maintenant seule sur les rivages, relâchant une respiration qu'ils croyaient avoir gardée depuis les premiers instants de la mission. Enfin, terminée, cette quête allait désormais les laisser rentrer chez eux dans la paix d'esprit la plus réconfortante.

« Alors Hasami n'était pas là, dit Kuma.

- On ne dirait pas, dit Hinode. Ou bien il est peut-être en retard. »

La berge fut légèrement secouée d'un rire convivial. Quand on est un ninja, les occasions de rire ne viennent jamais en masse et l'équipe de Shubimaru faisait bien de profiter celle-ci.

« Suiton: Daibakuryuu no Jutsu! (Suiton: Technique du grand torrent) »

Soudain, sorti de nulle part, un vortex aqueux commença à se former autour du bateau qui voguait jusqu'à devenir un véritable trou tourbillonnant en plein dans la mer. Le bateau se frottait maintenant aux parois du vortex en ballotant dangereusement, pouvant déverser son contenu d'une seconde à l'autre.

« Qu-Quoi!? s'exclama Kuma.

- Merde! jura Hinode.

- Raiton: Jibashiri! (Raiton: Flash terrestre) »

Une autre technique avait été appelée et immédiatement, le vortex s'illumina alors d'une aveuglante lumière blanche, puis explosa dans un millier de petites étincelles électriques. Le bateau prit feu, mais fut rapidement éteint sous la refermeture progressive du tourbillon sur le bateau, l'ensevelissant complètement et le transformant du coup bientôt en épave.

« Shubimaru-sensei, qu'est-ce qu'on fait!? s'énerva Hinode.

- Attends un peu, murmura le sensei, calme.

- Hahahahahahahaha... riait la voix ayant appelée les techniques responsables du naufrage du bâteau, résonnant sur la berge comme si elle n'avait aucune source fixe.

- Montre-toi salopard! ordonna Shubimaru d'un ton autoritaire et rageur.

- Salopard? interrogea la voix dont la source était toujours inidentifiable. As-tu au moins une idée de qui je suis?

- Que oui, j'en ai une. Hasami Fushi... »

Un petit nuage de fumée apparut tout près de notre groupe de ninja de Taki qui s'y retournèrent. Plus se dissipait la fumée et plus on pouvait discerner le personnage qui venait d'apparaître. Tout vêtu de gris foncé, grand pantalon, camisole aux manches déchirées avec un étrange débardeur qui finissait en cape derrière lui. Deux épées reposaient à sa ceinture et un énorme médaillon ornait son cou. Il portait une barbe assez touffue sans être trop longue et ses cheveux longs et marron descendaient jusqu'à ses omoplates. Dans ses yeux ne vivait aucune pitié, à l'instar d'un brin de folie qui effrayait sans vergogne nos héros pourtant braves.

« Si ce n'est pas Shubimaru Yaku de Taki no Sato, dit Hasami de sa voix naturellement grave et rauque. J'ai entendu parler de toi et de tes techniques étranges. Je ne te sous-estimerai pas.

- Frimeur, caractérisa le concerné.

- Frimeur? Alors que je viens d'éliminer ma cible sans même m'égratigner? J'aurais pu ne jamais me montrer et repartir tranquillement, mais je ne suis pas ce genre de lâche!

- Tu devrais faire plus à attention... À ne pas nous sous-estimer!

- Je te l'ai déjà dit, ricana Hasami, je...

- Non, protesta Shubimaru en l'interrompant, je veux dire, ne pas sous-estimer ces Genin.

- Comment? »

À ce moment, la porte du bâtiment s'ouvrit, laissant paraître, en chair et en os, bien présent, le Compte, un peu effrayé. Il était bel et bien vivant, dépassé par les évènements, il ne semblait pas trop comprendre pourquoi il avait attendu aussi longtemps à l'intérieur.

« Mais je l'ai vu monté...!? s'exclama Hasami, bouche bée.

- Tu as vu ce que j'ai voulu te faire croire, corrigea Meyazu.

- Haha... murmura Hinode. Je comprends... Sacré Meyazu...

- Alors il n'a pas...? fit Kuma avec un sourire qui se dessinait. »

Le seul ninja dont le visage n'était pas teinté d'un enthousiasme certain et assuré était Hasami, isolé de son côté, montrant un air mi-sérieux, mi-déconcerté. Il passait de l'homme victorieux ayant accompli sa mission et menaçant maintenant ses ennemis d'une main dominante à celui qui s'était fait avoir en beauté et qui devait maintenant se mettre au travail pour trouver un brin de dignité. Vif comme l'éclair, il balança un kunai et deux shuriken vers sa cible.

« Petit enquiquineur, je vais t'apprendre moi! »

Les trois projectiles filèrent rapidement, transperçant l'air dans un bruit sillant. Les ninjas de Taki eurent les yeux gros. Hinode eut tout juste le temps d'invoquer un projectile du sceau de son poignet, un des derniers qui lui restaient, pour en intercepter un. Shubimaru-sensei aussi put lancer une arme à temps. Mais Kuma et Meyazu n'avaient ni les réflexes ni les talents de lancer pour bloquer le troisième, qui se dirigeait tout droit vers le Compte. Cependant, il le traversa comme si de rien n'était, puis l'image du Compte disparut.

« Héhé...

- Bien joué, Meyazu! s'exclama le Jônin, heureusement surpris.

- Petit...! rugit Hasami, rouge de colère, s'apprêtant à jurer. Aaarght! Suiton: Suihashu! (La paume aqueuse) »

Hasami utilisa un rapide jutsu d'eau qui ne nécessitait aucune composition de mudra. Il leva la main et en sortit un puissant jet d'eau très rapide, se dirigeant vers Meyazu, dont le ricanement stoppa aussitôt, laissant place à un soupire silencieux exprimé par ses cordes vocales figées par la peur. Shubimaru composa des mudras à la vitesse de l'éclair.

« Asshuku Heki! (Le mur de la compression) »

L'air autour de Meyazu prit une légère lueur noire, comme s'il se densifiait. Le jet d'eau se fracassa violemment contre l'air et tout le liquide le composant rétrécissit aussitôt. Passées cette frontière, toutes ses molécules avait été compressées et déformées jusqu'à ne devenir qu'une fine bruine qui rafraîchit Meyazu.

« Mais... Mais qu'est-ce que! s'étonna l'épéiste de Kiri.

- Je ne te laisserai pas faire de mal à mes élèves. Lâche-les. »

Shubimaru s'avança avec un air déchaîné. Autour de lui se dégageait une importante vague de chakra qui faisait s'élever la poussière et quelques pierres. Les trois Genin reculèrent. Ils n'avaient vu leur sensei combattre que quelques fois, mais même dans les situations les plus simples, ils savaient que rester dans son chemin pourrait signifier leur mort, au même titre que celle de leurs ennemis. Cette fois, ils pensèrent même à se réfugier dans la forêt, compte tenu du type d'adversaire auquel Shubimaru avait à faire. Le Jônin leva la tête et Hasami put lire sa propre destruction dans ses yeux.

« Ton adversaire c'est moi. »

À venir: Chapitre 15 - Shubimaru contre Hasami

Chapitre 15 - Shubimaru contre Hasami

Les Genin étaient à l'arrière, leur sensei et l'épéiste un en face de l'autre. Ce dernier affichait un air qui ralliait à la fois l'inquiétude et le dédain, comme intimidé par la classe de son adversaire.

« Pff! Tu te crois... » commença-t-il.

PAF!

En un instant, un nuage de poussière fila comme l'éclair. Hasami n'avait rien vu venir. Shubimaru tenait son poing bien serré au creux de l'abdomen de l'épéiste aux yeux écarquillés. La force du coup était telle qu'elle traversa de part en part le corps abandonné et maintenant flasque. Cependant, Shubimaru fut vite trempé sous l'écoulement de l'eau en laquelle se dissipa le clone aqueux.

« Que- !?

- Ne crois pas me surprendre, Shubimaru! »

Le vrai Hasami tranchait l'air, fondant sur le ninja de Taki, tel un faucon, épée à la main. Shubimaru se retourna très rapidement et dégaina un kunai au passage. De justesse.

CLING!

Une des Rakurai fut bloquée assez difficilement, mais efficacement. Cependant, à peine Shubimaru se remettait-il de l'impact que l'autre paume de son adversaire s'approchait déjà de son torax, prête à lui faire expirer de force tout l'air de ses poumons. Shubimaru, dans un ultime effort, put tout de même esquiver le coup en se penchant vers l'arrière. Pourtant, Hasami ne semblait pas avoir dit son dernier mot. La paume ouverte, il s'écria alors:

« Suiton: Suihashu! (La paume aqueuse) »

Le jutsu, pareil à celui vu précédemment, surprit le ninja, d'autant plus que sa position précaire lui laissait toutes les chances du monde d'être frappé de plein fouet. Le puissant jet d'eau l'envoya valser plus loin en culbutant et ricochant sur la terre, comme un galet sur l'eau à pleine vitesse.

« Je n'ai pas fini! poursuivit Hasami. Raiton: Raikyuu! (Sphère foudroyante) »

Balançant son épée vers son adversaire qui dévalait horizontalement le sol, Hasami projeta une boule électrique formée à son extrémité. La sphère semblait instable, rayonnant d'un éclat bleu vif. De par sa célérité sans égale, le jutsu de foudre rattrapa facilement Shubimaru qui fut brutalement électrocuté, déjà tout trempé par le précédent jutsu de son adversaire!

« Aaaah! » s'écria Shubimaru dans la douleur.

Il atterrit durement par terre, sur le ventre. Hasami se précipita sur lui, ses deux épées sorties, pour lui asséner le coup de grâce. Tout semblait si facile. Il croyait bien qu'avoir été pris dans l'illusion de Meyazu n'avait pas changé beaucoup, finalement, étant trop supérieur à ses ennemis pour pouvoir perdre une seconde fois. Mais, à sa grande surprise, et mécontentement, Shubimaru leva la tête à temps.

« Asshukudan! (Canon compressif) »

Levant le bras vers son assaillant, il concentra du chakra au centre de sa paume. Une grande sphère de chakra noir qui rayonnait étrangement se forma rapidement. Elle grossissait vite, déchirant le sol qu'elle surplombait pour prendre encore plus d'espace. Une fois la boule ayant atteint un diamètre d'un demi-mètre, Shubimaru la projeta avec violence, son bras se relevant vivement sous l'impact du tir.

Laissant derrière elle une traînée creusée dans la terre, la puissante boule de chakra compressé fonça sur Hasami qui eut des sueurs juste à sa vue. Il l'évita avec difficulté, sautant sur le toit de l'immeuble où, à peine atterrit, il dut une nouvelle fois effectuer un saut périlleux pour ne pas se prendre la même technique en plein visage. Alors que la deuxième sphère se perdit dans le ciel, la première se fracassa contre un arbre du bois derrière qui explosa immédiatement dans une onde de choc impressionnante.

Dans son saut, le général de Kiri lança quelques projectiles vers Shubimaru, qui rattrapa le kunai qu'il avait laissé au sol pour tous les bloquer. Ensuite, il prépara une nouvelle série de mudras, bien déterminé à ne pas laisser Hasami s'en tirer sans dégât.

« Asshuku Kousen! (Rayon compressif) »

Utilisant la même technique que précédemment pour mettre hors d'état de nuire l'armée de Mizu no Kuni, Shubimaru ne pensait pas pouvoir compressé un ninja comme Hasami au point de lui faire subir les mêmes conséquences, mais il prévoyait que l'épuisement de son adversaire à toujours esquiver allait sans doute le mener à être toucher minimalement par le rayon qui compressait en continu tout ce sur quoi Shubimaru l'envoyait. Partout où il passait, l'air se durcissait, devenant pratiquement solide.

« Si je me fais toucher par ça, je suis cuit! » pensait Hasami, alarmé.

Il se déplaçait vite, mais devait constamment bouger pour fuir le rayon sans cesse dirigé vers lui. Il en avait mare et, non sans effort, se propulsa très loin, pour se donner le temps de contre-attaquer à son atterrissage.

« Raiton: Rairyûdan! (Laser électrique) »

Juste en pointant son épée vers son opposant, l'épéiste de Kiri envoya une légère décharge vers lui qui dut se jeter sur le côté pour éviter le très rapide jutsu. Du coup, il interrompit sa technique de compression.

« Qu'est-ce que...? se demandait Shubimaru. Comment a-t'il eu le temps de faire des mudras? En plus il a ses épées dans les mains... »

Mais Shubimaru n'abandonna pas et tenta une autre série de signes. À peine l'avait-il finie qu'il sautait très haut en l'air.

« Asshuku Renpatsu! (Rafale de la compression) »

Le sensei croisa les bras et les écarta rapidement vers l'extérieur. De son mouvement surgit plusieurs petits projectiles de chakra vibrant et rayonnant de la même indémodable lueur noire, se dirigeant vers Hasami. Certaines se fracassèrent à terre, compressant des parties de sol jusqu'à le déformer complètement en une petite sphère noire très compacte. D'autres fonçaient directement sur Hasami, qui ne pouvait esquiver la totalité de cette mitraille destructrice.

« Raiton: Raisenbon no Jutsu! (Aiguilles foudroyantes) »

En balayant l'air de ses deux épées, le ninja de Kiri envoya à toutes vitesse une série de petites aiguilles composées de chakra électrique contre-attaquer la rafale de Shubimaru. Tous les projectiles, d'un côté comme de l'autre, se percutèrent en de petites décharges explosives, courtes et brèves et se dissipèrent complètement.

« Il a simplement donné des coups de ses épées pour envoyer son jutsu! s'exclama intérieurement Shubimaru estomaqué. Pas de doute, ces Rakurai ne sont appelés les Crocs de la Foudre pour rien, il peut s'en servir pour invoquer le chakra raiton à la place de ses mudras! »

Pendant ce temps, Hasami sauta très haut en l'air, une épée devant et une derrière. Ces dernières devinrent alors électrifiées, comme animées d'une vive lumière bleue.

« Tu es à moi, Shubimaru! Raiton: Rayaiba no Jutsu! (Raiton: Les lames de la foudre) »

- Je n'ai pas le choix... » pensa le ninja de Taki, pris au dépourvu.

Le sensei, au moment où il allait se faire toucher par l'épée de foudre, se compressa en un éclair jusqu'à complètement disparaître. Le coup d'Hasami fouetta l'air et ce dernier poursuivit sa chute dans le vide.

« Mais qu'est-ce que!?

- Ici! »

Il se trouvait maintenant au-dessus de lui et lui infligea un violent coup de pied pour le projeter au sol. Hinode, Meyazu et Kuma, qui regardaient le combat de loin, eurent un sourire en coin.

« C'est la technique de substitution spéciale de Shubimaru-sensei, le Asshuku Kawarimi no Jutsu! Il se compresse presqu'au maximum, pour éviter le coup, puis se décompresse pour revenir à son état normal. Il ne peut pas bouger pendant ce temps, mais puisque son ennemi lui a passé au travers, Sensei se trouvait maintenant au-dessus de lui! »

L'épéiste était la victime du puissant taijutsu de Shubimaru, d'autant plus qu'il était inattendu. Suite à son violent plongeon, il n'eut pas l'atterrissage facile, brisant sous lui des éclats de pierre qui virevoltèrent un peu partout. Étrangement par-contre, Hasami s'écrasa dans explosion d'eau qui se joint au nuage de poussière.

« Mizu Bunshin? fit Shubimaru, interloqué. Quand a-t'il...!? »

Un autre Hasami surgit alors de cette même eau, menaçant de son Rakurai son adversaire qui ne pouvait pas se mouvoir dans les airs pour éviter le coup, et qui venait tout juste d'utiliser un jutsu, le dépourvoyant alors d'utiliser une substitution.

« Quand j'étais entouré de mes aiguilles électriques, tu ne pouvais rien voir de ce que je faisais! J'en ai profité pour créer mon clone et me cacher dans ton angle mort. Maintenant tu vas voir l'étendue de mon pouvoir! »

- Qu...!? étouffa le Jônin de Taki, paniqué.

- Raiton: Kaminari Shibari! (Raiton: La prison d'éclairs) »

Autour des deux ninjas se dressèrent trois piliers venus de la terre, en formation triangulaire. Entre ces trois coins se formèrent des barrières électriques infranchissables, emprisonnant alors Shubimaru avec Hasami, à qui il restait des idées. Les deux se croisèrent de haut en bas, non sans un échange métallique qui ne résulta en rien. Shubimaru atterrit au sol et leva la tête pour voir Hasami ranger ses épées et faire une série de signes.

« C'est un jutsu qui n'est pas de nature raiton, conclut Shubimaru. Il me donne donc le temps d'effectuer moi-même un jutsu; grossière erreur! »

Il concentra beaucoup de chakra afin de réaliser une de ses plus puissantes techniques reliée à son don héréditaire de compression. Puis, une fois sa série de signes terminée, il rugit:

« Asshuku Ninpô: Kûkishibari! (Technique de compression: Strangulation de l'air)

- Pas si vite! Suiton: Araumi Konzatsu! (Suiton: Turbulence des mers) »

Hasami avait étonnement terminé son jutsu au même moment que Shubimaru. Celui de ce dernier commença à étreindre tout ce qui l'entourait et la prison électrique commença à se démagnétiser, au moment où Hasami créait devant lui une gargantuesque masse d'eau, qui se divisa en plusieurs grands cyclones qui foncèrent sur Shubimaru. Avec une force incroyable, le ninja fut attaqué de tous les côtés inimaginables par ces énormes colonnes d'eau. Toujours dans la prison électrique, l'eau conduit alors les éclairs partout au milieu de ce triangle de la mort. Shubimaru fut durement foudroyé, sa technique fut interrompue et il s'effondra au sol, dans la douleur. Considérant la puissance de ce jutsu d'eau qui inonda en partie le champs de bataille, et la puissance des éclairs qui étaient combinés, on ne pouvait blâmer le sensei de rugir douloureusement.

La mâchoire basse, les yeux écarquillés, l'esprit en alerte, les trois élèves de l'homme brisé ouvrirent la bouche sans vraiment quelque chose à dire, si ce n'était leur surprise qu'ils exprimèrent à travers de silencieux soupirs. Finalement, Kuma interrompit la torture du silence qui pesait sur eux, fonçant à toute vitesse vers le combat.

« Allons l'aider!

- Kuma! Non! » s'écrièrent à son attention ses deux coéquipiers.

Kuma commença une série de signes tout en s'approchant de la zone inondée et profita de cette masse d'eau incroyable. Elle allait retourner son jutsu contre cette misérable vermine de Père Maudit. Une fois son jutsu prêt, la courageuse kunoichi se propulsa en l'air, concentra une bonne dose de chakra et s'écria à plein poumons:

« Suiton: Dai Tajuu Suigadan no Jutsu! (Suiton: Ribambelle des grands projectiles aqueux) »

La technique qui avait achevé Ryoku refit surface, à une échelle proportionnelle à la volonté de Kuma de sauver son sensei. De toute l'eau qui avait englouti le sol surgit une vingtaine de pointes très acérées, attaquant la prison de tous les côtés! On aurait dit que le champs de bataille était enfermé sous un dôme de dangereuses et mortelles lances aqueuses. Hasami leva la tête lorsqu'il remarqua qu'il n'y voyait plus rien, n'ayant droit à la lumière du soleil qu'à travers l'eau dont était composée la technique de son ennemie.

« Je vais vous libérer, sensei! »

À venir: Chapitre 16 - Les élèves du maître

Chapitre 16 - Les élèves du maître

L'énorme dôme s'abattant sur la technique raiton sous forme d'une myriade de lames aqueuses toucha les parois électrifiées; celles-ci furent si illuminées qu'elles aveuglèrent tout le monde, avant d'exploser dans une pulsion des plus époustouflantes accompagnée d'un son de décharge électrique à en rendre sourd les plus sensibles.

Kuma sourit, puis songea à où était passé Hasami. Elle l'avait bien vu sous le dôme de lames au moment où celui-ci se refermait, mais elle ne le voyait nul part. Elle eut soudain une expression de peur, qu'avait déjà arborée ses deux équipiers, puisque derrière se déplaça une silhouette bien imposante.

« Je n'aime pas ceux qui se mêlent des affaires des autres. »

Hasami balança son épée vers Kuma qui eut tout de même le réflexe de placer son gant métallique de ninja de façon à dévier la lame. Mais elle se prit quand même le deuxième coup du revers de la lame et fit un vol plané de quelques mètres avant d'atteindre douloureusement le sol. Hinode et Meyazu eurent eux le réflexe de courir au secours de leur camarade, mais se retinrent lorsque le dangereux ninja maudit se tourna vers eux.

« Ne vous êtes vous pas fait touché aussi dans la prison électrique? demanda Meyazu. Et par la technique de Kuma?

- C'était un autre clone, expliqua Hinode. Le vrai s'est caché au moment de leur création.

- Tu es brillant petit, confirma Hasami d'un air surpris et dédaigneux, je ne croyais pas que quelqu'un puisse voir un coup aussi rapide, encore moins un Genin. Je crois que je vais te tuer en premier! »

Il se rua vers lui, mais une salve de kunai vint alors détourner l'attention du général de Kiri qui dut se retourner pour les esquiver et en bloquer quelques-uns avec ses épées.

« NE LES TOUCHE PAS! s'écria à son attention le sensei toujours étendu au sol, la main et le cou levé.

- Haha! Tu crois être en mesure de me donner des ordres?

- Je ne te laisserai pas faire du mal à mes élèves! hurla Shubimaru à s'en déchirer le gosier.

- Toi, couché, sale chien! »

Brandissant vers lui Rakurai, Hasami y déclencha un rayon électrique qui fusa vers Shubimaru, le ramenant au repos, après lui avoir arraché quelques cris de douleur. Puis il rangea ses épées et se revint à nos deux Genin apeurés.

« Il semble que je vais devoir m'assurer de ne pas être gêné. Mizu Bunshin no Jutsu! (Technique du clonage aqueux) »

À partir de l'eau sur le sol se levèrent trois clones qui prirent l'apparence de l'épéiste. L'un se dirigea vers Shubimaru et lui plaça un pied sur le bas du dos et un autre sur la nuque, la pointe de son épée frôlant l'arrière de son crâne, dont le devant était écrasé dans la boue. Un autre clone fit pareil avec Kuma et le dernier s'avança à toute vitesse vers les deux Genin tétanisés.

« Hinode? murmura Meyazu.

- Tactique A! répondit celui-ci.

- Genjutsu: Kadogyakuten! (Genjutsu: Inversion des angles) »

Pendant que Meyazu composait les signes de son genjutsu et le mettait en place dans l'esprit de leur opposant, Hinode le chargea, un kunai dégainé. L'épéiste eut vite fait de l'intercepter en lançant une poignée de shuriken. Hinode réussit à en esquiver la moitié et à bloquer l'autre, avant d'être écarté d'un violent revers de la main, qui n'avait su voir venir, dans son empressement.

« Il est bien trop rapide, nous ne sommes pas de niveau. » conclut Hinode alors qu'il lâchait un gémissement de douleur bien audible de tous.

Néanmoins, Hinode avait tout de même laissé le temps à Meyazu de terminer son Genjutsu et Hasami, qui s'apprêtait à mettre son assaut à exécution, s'arrêta en pleine course regardant autour de lui. Hinode se releva rapidement et préparait une série du mudras.

« Bien joué, Meyazu!

- Illusion d'amateur! railla tout de même la victime du jutsu.

- Katon: Hakkakyû no Jutsu! (Katon: Boule de feu explosive) »

L'épéiste de Kiri forma un signe de main et aussitôt il sembla reprendre ses sens. Mais Meyazu avait déjà prévu un coup, se trouvant au-dessus de lui, prêt à l'affliger d'un coup de pied marteau parfaitement chargé en chakra. Hinode, pour sa part, crachait déjà un filet de flammes où bout duquel une rapide boule de feu fonçait sur Hasami.

« Nous sommes parfaitement synchronisés! pensa Meyazu. Si il évite le katon, il se prend mon coup, mais s'il bloque mon coup, il se prend le katon! »

Hasami eut un sourire en coin, alors qu'avec une vitesse impressionnante et bien supérieure à celle de ces deux gêneurs, il composa une série de mudras, avant de pousser un puissant rugissement:

« Raigeki no Yoroi! (L'armure d'éclairs) »

Un épais manteau de chakra électrifié entoura le Kirijin qui devint alors une vive source de lumière. La couverture de foudre repoussa le coup de taijutsu en électrifiant durement son utilisateur. De l'autre côté, cette armure d'énergie électrique absorba le coup de la boule de feu, comme si les deux énergies s'étaient percuté de front, laissant leurs utilisateurs intactes. Les techniques katon et raiton s'étaient par-contre neutralisées entre elles.

« Même en étant parfaitement synchronisés, Hinode et moi ne sommes pas capables de le toucher. Nous ne sommes définitivement pas de niveau face à un des Sept Épéistes de Kiri... »

Hinode ne perdit cependant pas son sang froid et répliqua en composant de nouveaux mudras, ceux d'un jutsu qu'il n'avait jusqu'alors jamais utilisé et qu'il essayait en action pour la première fois.

« Katon: Hakkasenka no Jutsu! (Katon: Technique de la balsamine explosive) »

Le ninja de Taki cracha une myriade de pétales de feu qui foncèrent tous sur son adversaire depuis des directions différentes. Hasami, dont l’armure avait expiré et qui se voyait confronté à une nouvelle technique encore plus puissante, tenta une nouvelle option de défense.

« Suiton: Suijinheki no Jutsu! (Suiton: La barrière d'eau) »

L'eau environnante commençait à s'écouler vers la mer, mais restait tout de même en bonne quantité sur le sol trempé du terrain de combat. Une partie se dressa très haut devant Hasami pour former un mur le séparant des petits projectiles de feu. Mais se faisant, il se bloquait lui-même la vue et lorsque le mur d'eau céda la place à celui de vapeur, il ne vit pas encore Hinode au-dessus de lui, armé de huit kunai. Lorsqu'il l'aperçut, il sentait aussi Meyazu qui revenait à la charge avec un autre bon coup de taijutsu. Encore une fois, nos deux ninjas étaient parfaitement synchronisés, mais cette fois, contre un adversaire qui venait tout juste d'utiliser un jutsu et qui n'avait donc pas le temps d'en effectuer un nouveau.

« Peut-être sommes-nous de niveau finalement... songea Hinode, un sourire aux lèvres.

- Il fallait seulement persévérer et surtout travailler en équipe, comme Shubimaru-sensei nous l'a toujours enseigné... pensa à son tour Meyazu, comme si ses pensées étaient liées à celle de son partenaire.

- Hahaha... ricana Hasami à leur grand désespoir.

Un nouveau sourire se forma sur son visage, cette fois encore plus démoniaque et monstrueux. Il forma un seul signe de main puis devint aussi illuminé que l'électricité elle-même, entouré d'une aura qui scintillait, promenant ses éclairs un peu partout sur ses muscles, à découvert sous sa tunique déchirée par l'hallucinante puissance de la technique. Le Raigeki no Yoroi s’était dissipé et n'avait rien fait de tel, c’était maintenant une toute autre technique.

Le temps sembla s'arrêter, le temps d'un murmure sifflant de la bouche de Hasami, maintenant ruisselant d'une puissance foudroyante.

« Hirameku. (La Lumière de la foudre) »

En un instant, il passa de sa position, où tout semblait croire qu'il ne serait que la victime de l'enclume et du marteau, à un endroit tout autre, comme par téléportation. Il avait devant lui le bras tendu, au bout duquel illuminait sa main, sur laquelle flottait un peu de sang. Meyazu était transpercé de part en part par une véritable lame de foudre interprétée par nulle autre que la main d'Hasami.

Il avait, sans aucune difficulté, traversé le corps du jeune ninja. Hinode peinait à respirer. Voir Meyazu gésir entre la vie et la mort l'affectait plus qu'il ne l'aurait pensé. Le voir là, accroché au bras de son ennemi par le trou nouvellement creusé à même son épaule... Soit par détermination rageuse ou par reprise d'esprit, il réussit tout de même à voir l'occasion qui se dressait devant lui.

Peu importe ce qu'avait fait Hasami, il était tombé dans le piège des deux ninjas, tuant l'un d'eux en dépit de se prendre le coup de l'autre. Meyazu ne devait pas mourir en vain! Hinode passa les huit kunai sur ses deux index, fit tournoyer le chakra autour de ceux-ci, et les firent s'entrechoquer pour créer l'ultime technique de shurikenjutsu des Gishiki.

« Gishiki Ninpô: Hachi Honpoubuki!! (Technique Gishiki: Les 8 imparables kunai) »

En un instant, les armes fusèrent vers l'épéiste, qui vit sa mort passer à travers le reflet métallique de ces couteaux.

À venir: Chapitre 17 - Hirameku, le Kekkei Genkai maudit

Chapitre 17 - Hirameku, le Kekkei Genkai maudit

On entendit quelques claquements métalliques, puis ce fameux bruit de muscle transpercé par la lame d’un kunai qui fuse à grande vitesse, huit fois. Mais entre tous ces murmures de victoire sonna aussi un sifflement strident qui n’avait rien à faire là.

Hinode atterrit au sol et s'accroupit aussitôt, un peu épuisé par la quantité de chakra qu’il avait dépensé en si peu de temps, puis remonta la tête pour n’apercevoir qu’une vision d’horreur. Non pas que son ami se trouvait là inerte sur le sol, mais son adversaire était aussi devant lui, tout près, le bras tendu vers l’avant dans lequel se trouvait plantés huit kunai.

« Je… Vous auriez dû être mort! »

Effectivement, la dernière fois qu’Hinode avait utilisé le Hachi Honpoubuki, il avait supprimé son opposant de huit façons différentes, simultanément, pour ne pas dire qu'il avait l'avait terrassé en beauté. Ce nouvel ennemi, lui, ne perdait qu’un bras. Comment cela se pouvait-il donc? Ce ninja maudit venait tout juste de tuer Meyazu et déjà il contrecarrait sa destruction si bien calculée; le calvaire d’Hinode n’en était donc pas à sa fin?

« Ta technique de lancer, petit, est incroyablement bien menée, soupira bruyamment Hasami, l'air éreinté, le regard dans l'ombre de son visage tombant. Mais vois-tu, si tu peux te sentir fier de m’avoir forcé à l'usage du Hirameku, tu te sentiras tout autrement lorsqu’il t’achèvera en un instant!

- Qu... Que... Qu’est-ce que c’est que cette technique!? demanda en balbutiant Hinode dont les yeux ne reflétaient que peur et incompréhension.

- Admire! »

L’épéiste abaissa son bras droit maintenant bien inutile, mais ne semblait pas moins puissant pour autant, toujours entouré de cette aura qui, de temps à autres, zappait l'air de ses éclats vifs, promenant ses éclairs sur le corps musclé et à moitié nu.

« Comme je t'ai dit, ta technique de shurikenjutsu se classe parmi les plus dangereuses que j'ai eues la chance d'observer. Malgré la distance qui nous séparait, la célérité de tes armes et l'imprévisibilité dont faisaient preuve leurs trajectoires m'étaient ahurissantes. La seule façon pour moi de ne pas me prendre mortellement tes projectiles était de leur foncer dessus pour qu’ils m’atteignent prématurément, pendant leur envoi.

- Hein? souffla Hinode en grimaçant.

- Tu ne comprends toujours pas? J'ai bien vu que cette technique n'était pas que du simple lancer, il y a du ninjutsu là-dedans. Tes armes sont guidées par du chakra et c'est pour ça qu'elles ne pouvaient manquer leur cible, peu importe ce que je faisais. Cependant, en atteignant une vitesse supérieure à la leur et en fonçant dessus, je pouvais intercepter toutes leurs trajectoires au moment où elles n'étaient pas encore très étendues. J'ai fait attention à le faire avec une partie non vitale de mon corps.

- Vous... avez atteint cette vitesse!?

- Mon bras ne me sera plus jamais d'aucune utilité. Mais au moins, je pourrai te laisser admire la puissance du clan Fushi! »

Une demi-seconde n’était pas passé qu’Hasami disparut, déchaînant une nouvelle fois ce son strident. Ce qu'il était devenu, semblable à une flèche de lumière, se déplaçait incroyablement rapidement autour d’Hinode, ne ressemblant maintenant qu’à un éclair venu du ciel qui cherchait sa route indéfiniment. Hinode était maintenant épuisé corporellement et psychologiquement.

« Je ne peux pas voir son mouvement, je ne vois qu'un cercle de lumière! Moi qui d’habitude ai l’œil pour percer les jutsu ennemi, je ne peux rien voir du tout! Et ce bruit si aigu, si strident! Juste en me fonçant dessus, il pourrait me tuer, pourquoi ne le fait-il pas?

- Haha! railla le Kirijin qui s'était enfin immobilisé derrière Hinode. Ça faisait longtemps! Tu vois, cette technique héréditaire est un concentré très dense d’électricité qui enivre tout le corps du shinobi du clan Fushi, jusqu’à accélérer l’activation de toutes ses cellules motrices et ainsi le transformer littéralement en éclair! Mon corps entier est une lame de foudre! Le son qui s’en dégage est extrêmement strident, à un point tel qu’on l’appelait autrefois la technique des Milles Oiseaux.

- C'est vrai que j'ai l'impression d'être entouré d'un millier d'oiseaux... Mais quelle technique assassine!

- Maintenant, meurs! »

Au moment où Hasami fondait sur Hinode, dépourvu de moyen de se défendre face à cette vélocité, il fut soudain ralenti; de plus en plus jusqu’au point de s’arrêter, complètement déshabillé de son Hirameku. Hinode, surpris mais content, tenta de profiter de l’opportunité pour fuir, mais se retrouva lui aussi bloqué par une quelconque force. La voix résonante de Shubiamaru vint clarifier la situation.

« Asshuku Ninpô: Kûkishibari. (Technique de compression: Strangulation de l'air) »

Écrasé contre la boue depuis un moment, le ninja pratiquement défait avait repris des forces et puisé dans l’énergie du désespoir pour mettre en pratique son ultime technique de compression. Sans que personne ne s’en rende compte, l’air autour de lui s’était graduellement compressé jusqu’à devenir une espèce de substance gazeuse solidifiée, empêchant tout mouvement, que ce soit le mouvement physique ou de chakra. Le clone aqueux avait alors été obligé de le libérer de sa menace et le vrai Hasami avait été atteint juste à temps.

« Shubimaru-sensei?

- Shubimaru…! ragea Hasami.

- Tu croyais vraiment que je te laisserais faire du mal à mes élèves? »

À ce moment, le clone retenant Kuma au sol, se dissipa aussi, avant même qu’il comprenne qu’il était en mauvaise position. Shubimaru avançait vers les deux ninjas figés, apparemment protégé de sa propre technique.

« C’est terminé Hasami. Tu as fait ton temps, et tu t’es frotté à des ninjas plus forts que toi. Des ninjas de Taki no Sato. Des ninjas fiers. »

- Ne me fais pas rire! Il n'y a pas de fierté dans votre petite nation mineure! Tu sous-estimes à ce point le clan Fushi?

L’épéiste rugit alors comme personne. Une énergie sans pareille se dégagea de son aura qui s'agrandissait encore, toujours plus, jusqu'à se confronter à l'air compressé qui ne pouvait plus retenir une telle puissance. Sur le corps du Père Maudit du clan Fushi se concentrait toujours plus d’électricité, vive et mortellement foudroyante, jusqu’à rendre ses mains complètement blanches, alors que ses yeux le devenaient aussi, perdant la couleur de leur iris.

« Co... Comment!? dit Shubimaru à mi-voix.

- Le deuxième niveau du Hirameku! »

Défiant toutes les lois de la technique suprême qui l'immobilisait il y avait quelques instants, il fonça à toute vitesse vers le sensei, qui eut heureusement le réflexe de rejoindre les mains ensemble. Toute l’énergie électrique se frotta à un bouclier d’étincelles d’énergie noires, qui faiblissait à vue d’œil. Lorsqu’il céda, Shubimaru avait pris la peine de se déplacer pour laisser l’épéiste fendre l’air.

« Il a concentré assez de chakra pour que la compression ne puisse plus contenir l’énergie? songeait Shubimaru, abasourdi.

- Mais qui est donc ce monstre? » pensait pour sa part Hinode.

La Strangulation de l'air de Shubimaru ne faisait maintenant plus aucun effet, laissant Hinode bouger, se rendre jusqu’à Kuma et l’aider à se relever. Le sensei tentait de la remettre en place, mais Hasami le chargeait sans cesse et la seule manière de le ralentir assez pour l’esquiver était de concentrer lui aussi autant de chakra que le faisait l’Hirameku dans un bouclier de compression. Mais même avec toutes ces manœuvres, Shubimaru n’avait jamais la puissance nécessaire pour repousser son adversaire.

Néanmoins Hinode remarqua quelque chose. Chaque fois que que Hasami ratait la cible, il prenait un temps de répit, attentif, puis repartait à la charge. Plus le combat durait, plus Hinode comprenait la faille du deuxième niveau du Hirameku. Il n’avait eu besoin que de voir ralentir un peu les choses pour bien analyser et son sensei lui en avait donné l’opportunité grâce à ses techniques de compression.

« Ne faites plus de bruit, sensei! Il a besoin de vous entendre pour connaître votre emplacement.

- Toujours aussi brillant… pensa le Jônin avec un sourire. Bien vu. »

Il fit cette fois-ci bien attention d’atterrir dans une douceur dont le bruit était complètement enterré sous les cris d'oiseaux du Hirameku. La pause de Hasami fut alors plus longue. Il ne semblait pas voir son opposant, ne se fiant qu’à son oreille qui ne trouvait pas d’emplacement à charger. Mais pendant ce temps, le Jônin de Taki avait bien utilisé ses dernières ressources afin de concentrer plus de chakra qu’il ne l’aurait dû, assez pour contenir comme il le fallait, cette fois-ci l’énorme amas de chakra qu’était le Hirameku. Déployant ses bras vers son ennemi avec beaucoup de dynamisme, Shubimaru s'écria:

« Asshuku Ninpô: Kûkishibari!! (Technique de compression: Strangulation de l'air) »

Le même processus commença sauf qu’il n’était concentré qu’autour de l’épéiste, qui ragea une nouvelle fois, les mains et les yeux toujours aussi blancs que neige, mais sans bouger cette fois-ci. Il semblait bloquer par cette énorme coquille d’étincelles de lumière noire.

« Hinode! Achève-le, je ne peux pas le contenir bien longtemps!

- Mais sensei…

- Vas-y, je te dis! Nous devons toutefois être parfaitement synchronisés!

- Ouais… » murmura l'élève dont l'amusement soudain prit la forme d'un sourire.

Hinode, envahi tout d'un coup d’un élan d’énergie, courut vers sa cible, dégainant huit kunai qui tournoyaient rapidement sur ses doigts. Habitué à son habile manœuvre, il mit en marche sa technique meurtrière.

« Gishiki Ninpô: Hachi Honpoubuki!! (Technique Gishiki: Les 8 imparables kunai) »

Les armes fusèrent vers l’aura noire qui contenait la blanche. En ninja expérimenté, Shubimaru stoppa sa technique de compression au moment parfait, celui où les lames auraient, une seconde trop tard, été bloquées par l’énorme masse compressée, celui où les lames auraient, une seconde trop tôt, manqué le ninja aussi rapide que l’éclair. Les huit kunai, en l'instant d'une seconde, traversèrent de part en part Hasami Fushi en ses huit points vitaux.

Alors qu'un peu plus tôt, de puissantes bourrasques déchaînaient l'air ambiant déchiré entre les deux techniques écrasantes, le tumulte fit place au silence, l'énergie au calme. Les yeux de l'ennemi défait redevinrent normaux, quoique rougis par le sang qui lui remontait dans tout le corps, son aura se dissipa, ainsi que son chakra et finalement, sa vie. Curieusement, malgré le fer qui lui traversait la vie par huit endroits fatals, il eut les forces nécessaires pour ouvrir la bouche une dernière fois en tombant au sol.

« Je voulais seulement redorer notre ancienne gloire… »

Il avait soufflé ces biens tristes paroles, en guise d’adieu.

À venir: Chapitre Chapitre 18 – Convalescence difficile

Chapitre 18 – Convalescence difficile

Shubimaru et Hinode s’effondrèrent au sol, eux-aussi. Mais contrairement à la dépouille du général de Kiri, leur thorax se mouvait de haut en bas, à répétition. Kuma accourra pour vérifier l’état de ses trois coéquipiers comateux. L’état de Meyazu était surtout le plus alarmant…

Kuma entra à l’intérieur et fit signe aux employés du port que toute menace était écartée et qu’ils pouvaient faire voyager le Compte. Elle supervisa l’opération, pour être sûr qu’il ne se passe rien d’autre de fâcheux. En revanche, y aurait-il eu une autre attaque qu’elle ne l’aurait presque pas remarqué, trop distraite par l’état de Meyazu, trop préoccupée par la suite des choses et la préparation du voyage de retour, trop bousculée par tout l’enchaînement d’événements. Si son honneur de kunoichi ne l’avait pas emporté sur sa sensibilité émotionnelle féminine, elle aurait explosé en larmes.

Mais tout se passa bien et le bateau disparut lentement à l’horizon. La mission était complétée. Reprenant ses esprits, Kuma demanda l’aide et l’hospitalité des employés du port, qui lui offrirent avec grand plaisir une salle privée du bâtiment qui avait jusque là servit de décor. Puis, par l'intermédiaire d'un employé qui accepta de se rendre à un petit village, tout près, elle envoya un pigeon communiquer à Taki l’accomplissement de la mission et leur retour un peu tardif.

Shubimaru et Hinode semblaient seulement morts de fatigue, mais Meyazu n’était pas loin de la mort elle-même. Il respirait avec grande difficulté, par saccades, son poumon ayant été transpercé par la lame du Hirameku. Malheureusement, cette bribe d'espoir semblait vaine, son pouls ralentissant progressivement à mesure que le temps faisait courir chacune de ses secondes douloureuses.

Penchée sur son camarade agonisant, Kuma avait cédé à quelques larmes, comme si le robinet de ses yeux s'était quelque peu ouvert, puis avait appelé une aide d'urgence immédiate. Les employés du port avaient, une chance pour Meyazu, appelé des médecins du petit village voisin. Les spécialistes s’étaient empressés de venir changer son agonie pour un état qui n’en était pas moins critique, mais plus abordable.

Maintenant depuis déjà une heure qu'ils étaient partis en laissant la triste conclusion qu'ils ne pouvaient rien faire de plus, ayant déjà stabilisé sa santé. Selon eux, seul le temps pouvait dire si les choses s'amélioreraient ou se détérioreraient. Kuma ne savait plus que faire, gardant un silence morbide, agenouillée entre des corps étendus, retenant avec toujours plus de difficulté la rivière de larmes qui inondait sa tête.

« J'aurais dû les protéger, pensa-t-elle. J'aurais du faire quelque chose une fois que Shubimaru-sensei m'eut libéré. Je n'aurais même pas du me faire capturer de la sorte, j'ai été trop impudente. À cause de moi, Meyazu va mourir et je ne sais même pas ce qui va arriver de... À cause de moi...

- Ah… Kuma, murmura Hinode en ouvrant à peine les yeux, mais qu’est-ce que…Wo! »

Le jeune capitaine fut surpris par Kuma qui se jeta aussitôt sur lui en pleurant. On aurait dit que le barrage avait soudainement éclaté sous l'assaut de la voix de Hinode dans les oreilles de la kunoichi amoureuse. Le déluge qui trempa l'épaule et le dos de son capitaine était composé non seulement de sa joie de le voir réveillé, mais aussi de sa tristesse accumulée jusque là qui profitait de l'occasion pour évacuer. Hinode, sous l'emprise touchante de Kuma, versa lui aussi quelques larmes d’émotion.

« Oh… Hinode… Hinode… Tu es sauf…

- Oui, fais attention veux-tu ? Et calme toi, ça va, je suis là. »

Kuma relâcha son étreinte et lança un regard triste et désemparé vers les deux autres ninjas endormis.

« Shubimaru-sensei a utilisé beaucoup de chakra avec toutes ces techniques extrêmement exigeantes, dit Hinode comme pour justifier que le réveil du Jônin soit plus tardif que le sien.

- Il s’est bien battu, oui, confirma Kuma. Mais toi Hinode! Toi aussi, tu t’es merveilleusement battu! Et tu es le premier réveillé!

- Oh, pas autant que sensei!

- Non je te dis, tu as toujours eu une réserve de chakra assez considérable. Et c’est toi qui a donné le coup final!

- J’ai juste eu de la chance de tenir jusqu’à la fin, soupira Hinode en jetant un regard bas sur Meyazu.

- Il… ne va pas bien.

- Ah non ?

- Ça te fait de la peine ? demande Kuma, curieuse.

- Bien-sûr que ça me fait de la peine de perdre un… répondit Hinode, un peu irrité.

- Un coéquipier…

- Un ami.

- Je suis si contente que vous ayez réussi à vous entendre.

- Je ne sais pas quoi dire, dit Hinode.

- Alors ne dis rien. » répondit Kuma avec sourire.

Kuma s’approcha d’Hinode, un peu plus intimement. La tête tournée et penchée vers celle de Hinode, elle semblait attendre une réponse. Hinode n’avait plus les idées très claires et ce soudain rapprochement le déboussola un peu. Il s’éloigna brusquement. Kuma sembla mi-insultée, mi-déçue.

« On devrait peut-être récupérer le corps d’Hasami, dit Hinode, changeant volontairement de sujet. Ça pourrait être utile, surtout s’il renferme les secrets d’un jutsu héréditaire. »

- C’est déjà fait, répondit Kuma avec une certaine lassitude, il est là-bas sur la table. »

Hinode se leva et s’approcha d’une table d’opération où gisait le corps d’un homme qui lui avait causé tant de soucis. Il regarda ses traits figés dans la tristesse et eut, à son propre étonnement, de la compassion pour le pauvre homme qui apparemment, ne voulait que retrouver la force perdue de son clan. Il se souvenait de ses dernières paroles: « Je voulais seulement redorer notre ancienne gloire… » Et il se rappelait clairement de son expression lorsqu'il les avaient prononcées. Il ne pouvait sortir de son esprit le fait que Hasami Fushi était fondamentalement bon, qu'il se battait pour de bonnes raisons. Ses propres raisons, mais tout de même pour quelque chose, ne serait-ce que pour glorifier l'image de son clan.

À ce sujet, plusieurs questions naquirent dans l’esprit d’Hinode, réfléchissant au quart de tour.

FLASHBACK [ON]

« ...son clan est maudit.

- Maudit? marqua Kuma avec interrogation.

- Le clan Fushi possède une capacité bien étrange, mais extrêmement puissante, continua Shubimaru dont les explications ne cessaient plus. Le problème, c'est que si les Fushi constituaient un bon apport militaire, leur présence en société était un mal pour tout le village. Ils furent éliminés, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un frère et une sœur. Dû à leur importance au sein de l'administration du village, on les laissa en vie, croyant à l'extinction du clan à leur mort. Mais ils eurent, comble du malheur, un enfant ensemble, sans le consentement de la mère, dit-on. On ne sait plus trop ce qui advient maintenant de la dernière famille du clan Fushi, mais le père de celle-ci n'est nul autre que l'épéiste Hasami. »

FLASHBACK [OFF]

Quelle était l’histoire de ce clan? D’où venait cette fameuse capacité, le Hirameku, qu’on appelait autrefois les Milles Oiseaux? Pourquoi faisait-elle du clan une nuisance au village de Kirigakure no Sato, au point de l’éliminer dans sa presque totalité? Pourquoi cet homme avait-il enfanté sa sœur? Avait-il de bonnes raisons? Et où était donc cet enfant damné?

Hinode revint alors vers Kuma et la regarda d’un air décidé, qui lui dessina sur son joli visage féminin un sourire de faux espoir.

« Je veux connaître la vie et les souvenirs de cet homme, annonça solennellement Hinode. Nous allons l’amener aux services de décryptage de la mémoire, à Taki.

- Oh… dit Kuma, un peu déçue. Et pourquoi ?

- J’ai une intuition. De plus, si la guerre ouverte se prépare entre Kiri et Taki, les informations trouvées pourraient être primordiales à la sécurité du village.

- D’accords, nous ferons cela en arrivant. J’imagine que nos deux souffrants devraient se réveiller d’ici…

- Tu ne comprends pas, Kuma, l'interrompit Hinode. Ceci est de la plus haute importance!

- Ton intuition est importante? »

Effectivement, l'argument de Hinode n'avait rien de très convainquant. Il avait beau être pressé de combler sa curiosité, leur équipe n'avait aucun réel besoin d'arriver le plus tôt possible à la Chute cachée.

« Imagine que, improvisa Hinode, un peu agacé... Un espion kirijin a déjà infiltré le village et que nous ne le savons même pas. Cet homme est chargé de la direction des attaques contre Taki. Et bien, Hasami le garde probablement en mémoire! Cette information doit nous être acquise le plus tôt possible, pour qu’une mission de paix soit mise en place le plus tôt possible.

- Une mission de paix ?

- Je ne m’y connais que peu en politique, mais si les cinq grandes nations se sont décidées à attaquer les petites, il ne faudrait pas qu’une guerre ouverte éclate avant que Takigakure aie conclut quelques ententes ou alliances! La guerre ouverte est à éviter totalement!

- Donc, tu proposes ? »

Hinode se sentait maintenant rempli d’une énergie nouvelle. Si au début, sa simple curiosité de connaître l’histoire du clan Fushi le motivait, son excuse de politique qu’il avait improvisée s’était adonnée être un point très pertinent de l'affaire qui lui donnait effectivement raison; tellement raison qu’il était maintenant doublement motivé à l’idée de revenir à Takigakure no Sato.

« T’as le dos assez reposé pour porter quelqu’un? » lui demanda Hinode, un peu amusé.

À venir: Chapitre 19 - Le rapport de mission : Situation critique !

Chapitre 19 - Le rapport de mission : Situation critique !

Le voyage du retour fut assez éprouvant pour nos deux jeunes ninjas qui durent porter leurs compagnons sur leurs épaules, selon la volonté d’Hinode qui avait laissé Meyazu à Kuma, alors qu’il se gardait leur sensei. Quant au corps d’Hasami, ils demandèrent l’aide des employés du port, qui se firent une joie de l’ajouter aux cargaisons qui devaient partir en caravane le matin même.

C’est donc dans le calme que notre équipe fit son chemin à travers le bois qu’ils avaient précédemment franchi en sens inverse. Kuma sautait de branche en branche en fixant Hinode d'un œil distrait.

« J’essaie d’être romantique et lui il gâche tout, en plus de nous redonner du travail... »

Kuma était prise dans ses pensées d'amour, pourtant rares chez la kunoichi responsable qu'elle était, mais elle fut ramenée à la réalité par la route qui prenait maintenant la place du sombre couvert forestier. Le village n'était plus très loin. N’ayant plus aucun assassin aux trousses, la route avait été facile et ils parvinrent à retrouver la maison assez rapidement, après quoi ils allèrent déposer leurs fardeaux à l’hôpital. Ci-fait, ils se ruèrent vers le Grand Arbre de Taki no Sato, la demeure du chef du village. Une fois entrés dans ce curieux bâtiment creusé à même l’arbre géant, ils atteignirent le bureau du Chef et cognèrent à la porte.

« Oui ? demanda une voix prudente cachée derrière la porte.

- Nous voudrions parler à Todori-sama, c’est important ! clama Kuma.

- Et qui le demande ?

- Hinode Gishiki, se nomma ce dernier.

- Et Kuma Ryusaki, ajouta Kuma.

- Hmmm… Le Grand Chef ne peut vous recevoir pour l’instant…

- Mais c’est une urgence! » hurla Hinode en l'interrompant.

La porte s’ouvrit légèrement, laissant voir un homme un peu snob qui les tâtait dédaigneusement du regard. Les deux Genin gardèrent une allure ferme, quoique encore essoufflé par leur voyage à peine terminé. L’homme finit par émettre un léger ricanement, s’écarter et ouvrir la porte à nos héros.

Hinode et Kuma pénétrèrent dans la pièce circulaire où siégeait le bureau du Chef du village, Todori. Il était à la manière d'un Kage chez les grandes nations, le plus puissant et le plus important ninja du village. Les deux novices n'étaient presque jamais entrés ici et observèrent la décoration constituée faiblement de plantes et de bibliothèques, ainsi que d'un coffre-fort, apparemment très bien protégé par des serrures, des pièges et des sceaux et placé derrière le bureau de Todori.

« C'est sans doute là que se trouve l'Eau des Héros... pensa Hinode, les yeux grands. Le Chef est chargé de la protéger et est l'unique personne à pouvoir s'en servir; c'est normal qu'il la garde toujours près de lui. »

Sous son grand et très large chapeau conique, les yeux du Chef se découvrirent un brin, fixés sur les nouveaux arrivants.

« Voilà donc le fameux Gishiki… »

Les cheveux longs et bruns de Todori-sama sur lesquels trônaient le chapeau recouvrirent aussitôt les apeurant yeux d'un bleu électrique. Sa tunique était resplendissante, mais ne paraissait pas laisser grande liberté aux mouvements d’un ninja. Néanmoins, il dégageait une prestance qui lui donnait l’air puissant, même si Hinode ne l’avait jamais vu combattre. De plus, s'il possédait l’Eau des Héros, capable de décupler le chakra jusqu’à en rendre son consommateur presque invincible, il ne pouvait décevoir les citoyens de Takigakure no Sato.

Après ce court moment d'admiration mutuelle, les deux Genin assirent un genou au sol et l’entretinrent solennellement.

« Todori-sama, dit Hinode, nous avons des informations de haute importance à vous transmettre.

- Vous venez tout juste de revenir d’une mission de rang B, si je ne m’abuse, dit Todori-sama d'une voix à la fois chaleureuse et glaciale. Où est le reste de votre équipe ? Où est Shubimaru?

- Ils sont inconscients, répondit Kuma, après la dure bataille que nous avons livrée. »

Todori-sama eut un sursaut, puis amena son doigt à son chapeau pour le lever et découvrir son regard perçant et savant. Il parut à la fois intéressé et inquiet.

« Shubimaru inconscient après un combat? N’étais-ce pas seulement une mission de rang B, et assez basique même pour sa catégorie. Je connais bien votre sensei. Il m'a longtemps fait compétition pour le titre de Chef du Village. Shubimaru a maintes fois affilé des missions de rang A et S sans blessure grave alors qu’a-t’il bien pu arriver ?

- Nous avons… rencontré des problèmes inattendus, dit Hinode d'une voix quelque peu hésitante, comme s'il devait annoncé quelque chose avec tact. La mission a été remplie avec succès et le Compte est en sécurité dans le bateau qui devait le mener à bon port. Mais toutefois, la troupe d’assassins qui nous était déclarée était accompagnée des Shinzôkiri d’Hasami Fushi.

- Hasami Fushi ? L’Épéiste de Kiri du clan maudit ? Je vous félicite par-contre d’avoir manier la situation face à ses trois serviteurs. Disons qu'ils sont assez importants pour avoir une certaine réputation. Shubimaru m’avait dit qu’il vous donnerait pleine responsabilité de cette mission et je suis heureux que vous ayez accompli ce qu’on attendait de vous. Toutefois, je ne vois toujours pas comment il a pu perdre conscience devant ses amateurs.

- Mais, sauf votre respect Todori-sama, dit Kuma, Hasami Fushi était lui-même sur le champs de bataille.

- Comment!? s'exclama l'homme important. Mais… C’est impossible! Que cela signifie-t-il donc?

- Nous pouvons tout vous expliquer… » entreprit Hinode.

Et s’enchaîna un long rapport de toute leur mission, que Todori-sama buvait aussi vite que sa rasade de saké. En plus de l’histoire des Shinzôkiri et du corps armé, qui étaient déjà inattendus dans cette mission, Hinode fit le récit de l’arrivée d’Hasami Fushi et de ses intentions en tant que Général. Il expliqua tout ce qu’il savait de ses pouvoirs et du clan Fushi, cachant difficilement son empressement à vouloir en savoir plus. Quand il en vint à parler du projet des Grandes Nations Ninja de se séparer les petites nations dans une Cinquième Guerre Ninja, il se permit aussi de donner aussi son avis.

« Je crois qu’une guerre ouverte serait bien la pire chose qui puisse arriver à Taki puisque nous n’avons présentement aucun allié officiel. De plus, être la première des petites nations à montrer ses difficultés pourraient amener d’autres des petites nations à vouloir s’allier aux grandes. »

Todori écarta sa chaise d'un mouvement et se mit à faire les cent pas derrière son bureau, une main près du menton. Son regard consterné se promenait ici et là.

« Ce garçon ferait déjà un excellent Chûnin, songea-t-il. Si il a réussit à tenir un tant soit peu tête à Hasami Fushi, qu’il a pu commander son équipe au travers de cette dangereuse mission avec brio et qu’il pense aussi sagement à l’avenir du village, il a tout ce dont un Chûnin a besoin. En revanche… Je me demande ce que serrait la réaction des villageois si ils voyaient L’Étranger devenir un chef d’équipe confirmé, déjà que sa nomination en tant que Genin lui a amené les attaques de plusieurs voyous…

- Donc? fit Kuma, interrompant les pensées de son maître. Todori-sama?

- C’est un judicieux raisonnement, dit-il. Nous ferons quelque chose sous peu, surtout si, comme vous le dites, Kiri a déjà entrepris de nous envahir. Des espions déjà présents seraient effectivement possibles. On m’avait d’ailleurs rapporté quelques soupçons, il y a quelques semaines.

- Pourrez-vous nous dire ce que seront vos décisions quant à cet état critique? demanda Hinode, incapable de garder sa curiosité plus longtemps.

- Nous verrons cela. Vous avez ramené le corps de l’Épéiste ?

- Il devrait arriver sous peu. Il passait par la caravane du village côtier qui se rendrait à Taki dès ce soir.

- Même si vous étiez pressez de revenir au village, dit Todori-sama en s'arrêtant de marcher, vous auriez dû escorter le corps d'Hasami. On ne sait pas si cette caravane va être attaquée en chemin et qui sait ce que de mauvaises mains qui tomberaient sur ce corps apprendraient non seulement de nos ennemis et de la situation, mais aussi de nos propres capacités avec lesquelles il a été vaincu! Toutefois, j'ai confiance en la sécurité que peut procurer ce petit village côtier. Ils ont toujours été très fidèles à Taki et aussi très rigoureux dans l'aide qu'ils nous ont apportée. »

Hinode et Kuma échangèrent un regard mal à l'aise, victime de ce sermon constructif, mais très intimidant. Hinode se sentait d'autant plus mal puisque l'empressement avait été son idée. Todori ne sembla cependant pas en faire un plat et se rassit à son bureau, en poursuivant sa tirade.

« Hinode, tu iras chercher tous les ninjas affectés au secteur de décryptage de la mémoire et m’amèneras ce soir ceux qui sont volontaires pour un très difficile travail de sécurité d’état, en même temps que toi Kuma, tu aideras à décharger les caravanes du village de Tsaoka et achemineras le cadavre de l’Épéiste jusqu’ici. Ce sont deux missions de rang D.

- À ce propos… dit Hinode, un peu timide. Serons-nous payés comme prévu pour une mission de rang B ou bien de rang S ?

- Taki a toujours merveilleusement récompensé ses ninjas les plus dévoués. Vous serez grassement payés, avec Shubimaru et Meyazu, pour une mission de rang S, et de très haut niveau, d’ailleurs.

- Arigato, Todori-sama. » répondirent en choeur les deux Genin.

Ils se levèrent pour prendre congé de leur maître, qui les salua poliment. Ils quittèrent la pièce, et marchèrent ensemble vers la sortie du Grand Arbre Sacré, en route vers leur chez soi. Kuma semblait fière, mais inquiète alors qu’Hinode affichait toutes ses dents d’un grand sourire.

« Pourquoi es-tu si content? lui demanda Kuma.

- Tu n’es pas contente, toi?

- Je suis fière de ce qu’on a fait et je suis contente d’être si bien félicitée et aussi si bien payée, mais la situation du village reste un poids qui pèse sur mon esprit. Pas sur le tien, Hinode?

- Je suis seulement content de ma nouvelle mission, dit-il d'une voix amusée.

- Comment ça se fait?

- …Tu connais Yowami Gishiki? »

À venir: Chapitre 20 – Les deux frères

Chapitre 20 – Les deux frères

« Yowami Gishiki... dit Kuma d'une voix pensive. Oui, je crois, un membre du Clan Gishiki… un ninja médecin je crois.

- Oui, effectivement, mais il est aussi mon frère!

- Ton frère? »

Hinode détourna la tête pour cacher l'effacement de son sourire. Le ton de Kuma l'avait grandement déplu.

« C’est ça, pensa Hinode en détournant la tête, ça étonne toujours les gens de savoir que L’Étranger a un frère… Même pour Kuma, qui est loin de me voir comme un touriste. »

- Ah bon, je ne savais pas que tu avais un frère… poursuivit Kuma. Mais pourquoi es-tu tout réjoui à l’idée d’avoir cette mission de rang D parce que ton frère est Yowami Gishiki?

- Yowami Gishiki est aussi membre de l’unité de décryptage de la mémoire de Taki! Depuis peu de temps, mais il y est tout de temps! Ce qui veut dire que je pourrai tout savoir sur ce qui va sortir de la tête d’Hasami!

- Ces informations ne sont-elles pas supposées être confidentielles? demanda Kuma, un peu scandalisée.

Hinode s'arrêta de marcher et émit ce qui penchait entre le ricanement complice et le rire de l'extase.

« Tu ne nous connais pas moi et mon frère! »

Alors que Kuma partit rendre visite à leurs coéquipiers à l’hôpital, s’inquiétant sérieusement de l’état de Meyazu, Hinode alla tout de suite remplir ses obligations, trop excité à l’idée de pouvoir profiter de sa complicité avec Yowami. Lorsqu’il rentra chez lui, ses parents se réjouirent et lui demandèrent comment s’était passée la mission.

« Plutôt bien, plutôt bien… répondit-il, distrait. Mais j’en ai une autre qui m’attend.

- Déjà? s'étonna sa mère. Tu peux prendre une pause tu sais?

- Désolé, c’est plus fort que moi! Où est Yowami ?

- Parti s’entraîner au terrain 7. » répondit son père.

Il se prit donc un repas sur le pouce et quitta précipitamment pour le terrain d’entraînement numéro 7. Lorsqu’il arriva, il vit son frère, garçon à lunettes, pas trop bâti, devant quelques pantins de bois. Sur sa main grésillait du chakra et il en frappait, plusieurs fois les pantins, s’entraînant apparemment au taijutsu.

Yowami était le frère d’un an plus vieux d’Hinode. Il était ninja médecin, ou Eiseinin, ce qui justifiait la technique du Scalpel de chakra qu'il était présentement en train d'effectuer sur ces pantins.

« Hey, Yowami! s'écria son frère.

- Hinode! s'exclama joyeusement Yowami en s'arrêtant de frapper. Comme ça fait plaisir de voir! Alors ta mission?

- Ouf, si tu savais! J'en ai tant à raconter, et ce n'est que le début!

- Comment ça, ce n'est que le début? Allez raconte! »

Hinode eut un grand sourire. Si il ne s'était jamais vraiment entendu avec ses camarades d'équipe, les ninjas avec qui il s'entendait pourtant le mieux au village, il avait en revanche toute une relation avec son frère, qui lui avait beaucoup manqué. Mais inexplicablement, Hinode eut une pensée pour Meyazu qui reposait présentement à l'hôpital, sous état critique.

« Je n'ai pas trop le temps de tout te raconter pour le moment, je suis ici pour te voir, mais aussi dans le cadre d'une mission.

- Une autre? dit Yowami avec étonnement. Tu les enchaînes drôlement vite! Besoin d'argent? ajouta-t-il pour taquiner son petit frère.

- Oh non, la dernière a assez bien rempli ma bourse, je te le dis! railla Hinode. Non, il s'agit d'une petite mission de rang D qui nécessite que je te demande quelque chose.

- Je t'écoute. »

Yowami était non seulement spécialisé en ninjutsu médical, mais possédait aussi un curieux jutsu de lecture de l'esprit. À vrai dire, son sensei l'avait pris comme élève privé afin de l'entraîner à cet art mystique et sibyllin, pour lequel il avait un certain potentiel. Il était donc tout récemment entré dans l’unité de décryptage de la mémoire de Takigakure, même s'il était très loin du niveau de ses collègues; cela avait pour but de le placer en situation de mission de décryptage le plus tôt possible pour accroître son apprentissage. Hinode entreprit donc de lui expliquer son rapport avec sa mission.

« Je dois demander à tous les membres de l'Unité si ils veulent participer à une très difficile mission volontaire de sécurité d'état et...

- Wouah, l'arrêta Yowami, dans ce cas, tu peux passer ton chemin; je n'ai pas encore le niveau! Et en plus, je dois m'entraîner au taijutsu...

- Au taijutsu... c'est si important? »

Yowami sembla vexé et détourna le regard. En fait, bien qu'il soit bourré de talent en ninjutsu médical et en lecture de pensée, le frère d'Hinode n'avait reçu aucun don particulier pour tout ce qui se rapportait à l'offensive. Il ne connaissait d'ailleurs qu'un seul ninjutsu offensif, son Scalpel de chakra, et ne maîtrisait pas bien les coups de base de taijutsu, ce qui ne rendait pas la technique très efficace. En tant que Gishiki, il se spécialisait évidemment en lancer d'armes, mais restait très en retard comparé aux autre membres du clan Gishiki. Inutile de dire qu'il ne maîtrisait pas l'ardue technique secrète du Hachi Honpoubuki.

Yowami se retourna vers ses pantins d'entraînement et poursuivit ses enchaînements de coups avec encore plus d'ardeur qu'auparavant.

« Ouais, il faut vraiment que... argh... je... ahf... devienne plus fort... mhh.

- Mais j'ai vraiment besoin que tu acceptes cette mission! »

Yowami s'arrêta une nouvelle fois et fixa Hinode d'un air nouveau, comme si l'insistance dont il avait fait preuve renversait complètement la profondeur de ses propos, menant Yowami à songer: « Il a vraiment l'air sérieux... Peut-être que ça vaut la peine... »

« Ah oui?

- Écoute, si tu acceptes cette mission, tu pourras voir entre autres ce que j'ai vécu du dénouement de cette mission, dont j'ai été chef d'équipe, pour la première fois! Et en plus, tu m'aideras à voir plus clair sur tout ce qui se passe au-delà de cette mission.

- C'est pour ça que tu disais que ce n'était que le début! s'exclama Yowami, soudain plus enthousiaste et intéressé. Mais attends... Tu veux dire que la mission me permettra de lire l'esprit d'une personne de qui était impliquée dans la mission? Qui c'est? Un ennemi j'espère!

- Pour savoir ça, il faut que tu acceptes! répondit Hinode avec un clin d'oeil. Je ne suis pas autorisé à en dévoiler plus. Mais tu seras agréablement surpris!

- J'y vais quand? demanda Yowami après un court moment d'hésitation.

- Ce soir! répondit Hinode avec un enjouement hors du commun. Au bureau du Grand Chef! Oh merci, Yowami, si tu savais comme je me meurs de connaître les souvenirs de cet homme!

- Ouais, mais si je te raconte ce que je vois, tu devras me raconter tout le début de ta mission aussi, et en détails!

- Promis!

Hinode tendit la poing et son frère répondit. Ils se les frappèrent ensemble, alors qu'une brise de complicité venait danser avec leurs cheveux. Laissant son frère à son entraînement, Hinode repartit en souriant à l'idée de ce qu'il allait découvrir le lendemain et surtout de partager cette expérience avec son frère. Néanmoins, sans trop s'en rendre compte, Hinode s'était dirigé vers l'hôpital.

« Tiens, se dit-il, je vais aller rendre visite à Meyazu et Shubimaru-sensei. »

Quoi qui aie pu l'amener ici, Hinode sentait le besoin d'aller les voir. Il parcourut les corridors du bâtiment en suivant les directions qu'on lui avait données. Arrivé à destination, il entra doucement dans une chambre aux couleurs dégarnies, où un lit aidait son sensei à dormir. Hinode promena ses yeux sur le corps épuisé qui avait tant utilisé de chakra dans cette victoire durement acquise. Cet homme qui lui avait donné toute sa confiance du début à la fin de la mission.

« Merci, Shubimaru-sensei... »

Puis, Hinode passa à la chambre voisine, identique à la précédente à l'exception du passant y séjournant. Meyazu semblait à la fois si paisible et tourmenté, si fragile et puissant. Bien qu'il dormit dur comme fer dans son état convalescent, Hinode crut voir ses lèvres remuer.

« Merci Hinode, disait-il. Je crois avoir enfin trouver en quoi tu es une bonne personne. Nous étions si étroitement lier lors de ce combat, que je ne peux faire autrement que de te comprendre. Tu es comme un frère. »

Hinode, déjà sentimental après sa précédente visite, se surprit à voir tomber sur la couverture quelques larmes débordant de ses joues. Il ferma alors les yeux vigoureusement et, contemplant son ami à moitié mort, dont les lèvres ne pouvaient de toute façon pas bouger, il se demanda si ce qu'il avait imaginé n'était pas en fait ce que pensait vraiment Meyazu au sein de son coma. À vrai dire, il en était sûr.

Hinode passa une bonne demi-heure devant le lit, à repasser dans sa tête les mots qu'il avait entendu penser son ami. « Comme un frère... »

À venir: Chapitre 21 - Les secrets du clan Fushi

Chapitre 21 - Les secrets du clan Fushi

Hinode avait fait le message à tous les membres de l'unité, qui l'avaient tous reçu avec un peu de dédain, mais tout de même intéressés par le message. Il avait ainsi complété sa petite mission de rang D et était ensuite parti chercher son salaire qu'il avait accumulé depuis une semaine au Grand Arbre du village. Il repartit ensuite chez lui, avec les mêmes pensées qui couraient toujours dans son esprit sans jamais en sortir.

« Qu'est-ce que voit Yowami en ce moment? Sa mission est commencée depuis un moment... Je me demande si il commence par voir les plus anciens souvenirs ou les plus récents? Oh j'ai si hâte à demain! »

En effet, Hinode avait tellement hâte au lendemain qu'il n'en dormit pas de la nuit, pauvre de lui. Il sentait l'inexplicable besoin de tout connaître à propos du clan Fushi, ce qui ne tarda point. Au lendemain matin, Hinode se réveilla après une courte heure d'un sommeil enfin trouvé, et se précipita dans la salle à manger pour trouver son frère absent. Il fit donc un saut dans sa chambre sans plus de succès.

« Où est Yowami? s'empressa-t-il de demander.

- Toujours en mission, répondit sa mère, à l'unité de décryptage. Il y a passé toute la nuit!

- On n'a aucune idée de quand il reviendra, c'est ça?

- Tout compris. »

L'attente qui rongeait l'esprit d'Hinode devint une véritable torture. Il demeura à la maison toute la journée pour être sûr de ne pas manquer le retour de Yowami qui eut tout de même lieu en après-midi. Épuisé mais réjoui, le Gishiki lecteur de pensées fut intercepté par Hinode qui lui fonçait dessus.

« Et puis?

- Wahh... fit Yowami, un peu déboussolé par cette soudaine activité. Comment dire? Je ne sais pas par où commencer.

- T'as trouvé quoi en général?

- Et bien, c'est plutôt les autres qui ont cherché, moi je n'ai que vu ce qu'ils ont trouvé, car je n'ai pas encore le niveau pour un esprit aussi bien protégé. Et surtout, je ne connais pas encore la technique pour décrypter la mémoire d'un mort.

- Mais t'as bien vu tout ce qu'ils voyaient? insista Hinode. C'était comment? Commence par me parler du clan Fushi!

- Et bien voilà... commença Yowami.

FLASHBACK [ON]

Tout commença avec la Quatrième Grande Guerre Ninja, qui opposait l'Akatsuki, avant qu'elle soit en chute libre, aux Grandes Nations. Lors d'un affrontement important contre Sasuke Uchiha, Kirigakure no Sato obtint sa technique du Chidori à travers un complexe jutsu de scellement, exécuté par le père du clan Fushi, Yoa Fushi. Ci-fait, la technique des Milles Oiseaux devenaient une partie entière de sa génétique et se transmit automatiquement à ses descendants, sauf qu'on la renomma rapidement Hirameku, la technique de la Lumière de la foudre. Car en effet, les manipulations génétiques de Yoa avait transformé le jutsu, le faisant se promener sur tout le corps de l'utilisateur, avec encore une fois le même son strident. L'utilisateur devenait donc lui même un éclair pourfendeur. Le jutsu créé à l'origine par Kakashi Hatake devint peu à peu une véritable arme héréditaire et maudite par ses opposants.

Ainsi, le clan Fushi devint un des plus puissants clans de Kiri, ralliant un don inné en taijutsu et en ninjutsu raiton et une vitesse déjà bien au-dessus de la moyenne, à ce Kekkei Genkai qui se glissait parfaitement dans le style de combat des Fushi. Seulement, il n'en fallut peu avant que le clan tombe dans la déchéance. Voulant toujours obtenir plus de puissance, certains membres importants du clan avaient poussé les limites du jutsu à un second niveau, dont la puissance étonnait même les plus aguerris.

Kanazu Fushi était à la tête de cette élite du clan qui avait entrepris de pousser le Hirameku à des tensions dangereuses. Dangereuses car lorsqu'utilisé, ce niveau intensifiait tellement l'aura blanche du Hirameku que l'utilisateur s'en trouvait complètement aveuglé, affublé de yeux blancs comme neige, et atteignait des vitesses encore jamais imaginées par l'homme, un peu derrière celle du son. En plus de ne rien voir physiquement, l'utilisateur, une fois dans cet état second, perdait un peu ses notions rationnelles et ne pensait qu'à la destruction. Inutile de parler du danger que cela pouvait causer à tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, incluant ses alliés, mais il pourrait être utile de mentionner qu'une sur-utilisation du second niveau du Hirameku rendait peu à peu permanent la perte de raison chez le ninja. Et un tel effet amenait tout simplement les membres du clan à utiliser toujours de plus en plus souvent cet abus de pouvoir, même dans les situations les plus simples, puisque dépourvus de raisonnement.

Ce cercle vicieux composé à même la folie et la puissance transforma complètement le clan, qui devint trop dangereux pour le reste de la population. On prit exemple sur ce que Konoha avait fait au clan Uchiha et on élimina tous les Fushi. Sauf les deux héritiers de Kanazu, son fils et sa fille qui occupaient des places administratives importante ou sein du village. Hasami était Épéiste et général et sa soeur membre du Conseil du Kage. Malheureusement, Hasami avait hérité de l'ambition de son père. Il avait pris le temps d'analyser toute l'histoire de son clan et chérissait secrètement l'apprentissage que son père lui avait offert de ce second niveau du Hirameku. Dans l'espoir de voir renaître le clan, il décida le pire.

Il viola et enfanta sa soeur, qui garda le secret de cette atrocité. Il se rendit compte qu'il était peut-être déjà un peu affecté par la folie car il eut des regrets tout de suite après, se rendant compte de son acte et des conséquences qui pourraient l'affecter si cela se savait. Il menaça donc la mère de l'élever dans le secret et finit par envoyer des assassins la tuer elle et son fils, lorsqu'il fut trop rongé par la crainte de voir son crime découvert. On ne découvrit seulement du garçon de quatre ans que de vulgaires cendres, contrairement au corps de la mère, cramé et noirci par le feu.

Les poubelles enfin sorties, Hasami avait l'esprit léger et continua sa vie à Kiri comme il l'avait toujours fait. Mais l'important, c'est lorsqu'il accompagna le Mizukage au Sommet des Kage qui se voulait déterminer ce que les Grandes Nations allaient faire pour sauver leur économie maintenant que la paix s'était installée. Ayant toujours vécu du capital que leurs apportaient les missions ninjas, la paix totale leur amenait maintenant un énorme déficit économique et les conflits devenaient donc nécessaires.

C'est lors de ce Sommet que les Grandes Nations conclurent de commencer une lente attaque des petites nations qui leur étaient de féroces compétiteurs, mais aussi des pays aisément utilisés comme sacrifice au profit de l'argent. Hasami avait appris cette nouvelle avec joie et avait aussitôt entrepris de diriger les attaques qui lui avaient été assignées en tant que général.

Hasami était effectivement le premier de tous les généraux à passer à l'action, trop excité à l'idée d'une guerre. Il avait envoyé deux espions à Taki no Sato et de là, obtenait les informations de toutes les décisions importantes du Grand Chef de Taki. Il pouvait ainsi saboter toutes les missions diplomatiques, protocolaires ou expansionnistes de Taki, comme par exemple l'envoi d'un Compte en mission diplomatique.

Mais son coup le plus attendu était la prise du fort de Sukima, position très stratégique en vue d'une attaque directe sur le Village caché de la Chute. Cet ancien fort abandonné servait autrefois d'avant-poste à Taki et toutes les routes commerciales y passaient près. Une fois ce fort en main, il pourrait déclarer la guerre à Taki qui, déjà assiégé et dépourvu de relations diplomatiques avec qui que ce soit, serait obligé de capituler ou de périr lamentablement. Hasami Fushi était un Épéiste de qualité, et un général très intelligent.

Il était mort en voyant s'éteindre dans sa marre de sang l'espoir de voir revivre le clan Fushi, lorsqu'un Genin très prometteur de Taki lui coupa l'herbe sous le pied lors de son combat avec le légendaire Shubimaru Yaku.

FLASHBACK [OFF]

- ...Et c'est là que j'ai vu toute la bataille que vous lui avez livrée et sérieusement, chapeau mon frère! Tu es vraiment un digne combattant Gishiki! Abattre l'ennemi avec la technique secrète du clan, c'est splendide!

- Et je paris que maintenant, tu souhaites entendre le début de mon histoire? demanda Hinode, complice.

- Oh, je crois que ça peut attendre! Ça fait déjà tellement d'informations à assimiler... De plus que nous nous devons de penser rapidement! Kiri nous a infiltré et va bientôt nous assiéger!

- Ouais... fit Hinode, pensif.

- Oh bien-sûr, tu en sauras encore beaucoup plus ce soir.

- Comment ça? demanda Hinode, sortit abruptement de ses songes.

- Todori-sama lui-même m'a demandé de te quérir au Grand Arbre ce soir, expliqua Yowami. Il doit te parler. D'après moi, ça a quelque chose à voir avec la suite des évènements. C'est toi qui a tué Hasami, après tout!

- Vraiment? s'excita Hinode. Je dois aller dire ça à Kuma!

- Du calme! Personne ne doit être au courant, c'est top secret! Je n'était même pas supposé te parler de ce que j'ai vu, c'est supposé être confidentiel! Même papa et maman ne doivent pas savoir.

- Très bien, très bien... Ce soir tu dis? Je meurs d'impatience! »

À venir: Chapitre 22 - Une mission double

Chapitre 22 - Une mission double

Toc, toc, toc.

« Entrez. »

À la réponse de son Grand Chef, Hinode entra dans le bureau qu'il avait la veille visité. Le secrétaire hautain n'y était pas. Il n'y avait que lui et Todori-sama dans la salle où le silence régnait en maître sur ses sujets, soient les respirations profondes des deux ninja que l'on entendait clairement et calmement. Todori brisa finalement le silence.

« Hinode Gishiki, je dois te dire que tu m'as surpris avec cette dernière mission. On m'a tout raconté en détails et... malgré ce que l'on pense de toi... »

Hinode eut un frisson d'émotion.

« Tu n'es pas un Étranger au village et je tiens à te le prouver en te donnant les responsabilités que tu mérites, conclut Todori. J'ai bien vu que le cas d'Hasami Fushi te préoccupait particulièrement. Je ne doute pas non plus que tu es celui qui aie poussé Yowami à participer à cette mission, lui qui n'y a pourtant presque rien fait. Et je devine aussi qu'il t'a raconté tout ce qu'il a vu, même si ces informations étaient supposées rester confidentielles.

- Todori-sama, réfuta Hinode, je vous assure que Yowami n'a pas accepté de bonté de cœur de me donner ces in... »

Le Chef leva la main pour l'arrêter et exprima un léger sourire.

« Ça va, ça va, je n'en tiens que peu rigueur. Qu'est-ce qu'un frère sinon un confident digne de confiance?

- Oui, j'ai peine à y croire moi-même, quelques fois, dit Hinode en souriant également.

- Tu n'as pas la vie facile au village et je le sais. Mais sache que malgré ce qu'on peut raconter sur toi, tu reste un atout précieux au village. Mais tu as encore terriblement besoin d'entraînement. Et un peu de motivation pour atteindre l'expérience nécessaire à ta réussite ne te ferait pas de tort. J'ai donc décidé de t'offrir cette motivation. »

Hinode était tout excité. Depuis que son frère lui avait raconté l'histoire de clan Fushi et par le fait même sur les ambitions de Kiri d'attaquer le village de Taki, il brûlait d'en savoir encore plus et la soif de mener à bien la sécurité de Taki face aux menaces de Kiri le consumait ardemment. Il sentait venir la demande de Todori. Allait-il vraiment devenir Chûnin? Cela faisait presque un an qu'il était passé Genin, et Shubimaru avait proposé à l'équipe d'attendre encore avant de tenter l'examen d'admission des Chûnin. Même si Hinode ignorait quand arriverait le prochain examen, il savait qu'on pouvait parfois monter en grade sans examen particulier, avec l'accord de son Kage ou de son chef.

« J'ai décidé, dit Todori, de te donner les reines de la protection et de la paix du village. »

Hinode fut soudainement surpris et désemparé. Ce n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait. Il fut non seulement déçu de ne pas monter en grade, mais aussi inquiet quant au poids des responsabilités qu'on lui imposait. Il eut cependant aussitôt oublié cette anxiété lorsqu'il pensa à tout ce qu'il allait découvrir dans une entreprise pareille!

« Tu sais probablement tout ce que Kiri a préparé contre Taki, jusqu'à maintenant, grâce à Yowami. J'ai déjà fait arrêter les deux espions et ils sont les prochains dont la mémoire sera scrutée. Quant à nos relations d'alliances avec les autres nations, j'ai déjà décidé où jouer nos coups de dé et à quel point nous pouvons offrir notre allégeance. Cependant, nous n'aurons pas le temps d'envoyer quelqu'un les proposer et notre meilleur diplomate est déjà parti en mission. Il s'agît du Compte que vous avez justement escorté. Tu devras donc aller poster des documents top secrets en direction de sa destination, indiquée dans les documents, où le Compte se chargera du travail.

- J'ai compris, répondit Hinode.

- Ce n'est pas tout, poursuivit le Chef. Le siège de Takigakure no Sato est inenvisageable. Pour l'empêcher, il est primordial que nous réoccupions le fort de Sukima. Hasami comptait le prendre pour ainsi trouver la route jusqu'au village; il s'agit d'un avant-poste placé devant nos frontières communes au Pays du Feu et au Pays de la Terre, menant directement à notre position. En temps de paix, nous l'avions libéré de nos forces, mais si les conflits s'annoncent, il devient la position stratégique nous concernant la plus importante à nos yeux et à ceux de nos ennemis. Ainsi, en le prenant, l'emplacement exact du village restera secret, nos positions de défense fortifiées et nos routes commerciales libres. Tu devras t'y rendre et assurer la sécurité de l'endroit pour que nous y déplacions ensuite des troupes. Nous savons malheureusement pertinemment que les forces de Kiri sont aussi en route pour l'occupation de Sukima. Ce sera le premier arrivé. Et si il advenait que tu la perdes, tu devras combattre pour reprendre le fort.

- J'ai compris, répéta Hinode.

- Il est curieux et ironique que le seul endroit où les oiseaux voyageurs soient assez vigoureux et fiables pour faire un tel voyage jusqu'au diplomate se trouvent à la volière de Sukima, au sommet du fort. Tu comprendras donc que cette mission double est extrêmement importante pour la réussite de ces deux objectifs très conjoints.

- Oui.

- Tu es un Genin, conclut Todori en se levant. Mais tu es fort, très fort. Et tu es aussi un Gishiki, un meneur d'équipe, qui a fait beau jeu lors de sa dernière mission. Tu mèneras donc une équipe composée de tous les ninjas qui voudront bien te suivre. »

Hinode écarquilla un peu les yeux.

« Qui voudront bien... me suivre?

- Oui... Je suis désolé, avec tout ça, je n'ai pas vraiment le temps de constituer une équipe. Les documents te seront remis à la sortie du village.

- D'accords... accepta Hinode avec cependant une voix teinte de réticence.

- Je te fais confiance. C'est une mission de rang A. Ne cherche pas trop longtemps, j'aimerais que tu sois parti cette nuit! La course a déjà débuté. Le sablier fait rapidement couler son contenu dans son deuxième compartiment le plus bas et tu dois le rattraper! »

Hinode fit un signe de tête. Toutes ces responsabilités pesaient encore plus lourd qu'il l'aurait cru au départ. Mais, en tant que Gishiki, il savait garder la tête froide et garder ses pensées négatives en-dehors de son esprit pour se concentrer sur l'important, trouver son équipe. Hinode s'apprêtait à saluer son Chef en guise d'au revoir au moment où Todori se rassit, se murmurant à lui-même.

« Moi, je dois continuer de déchiffrer les secrets de cette guerre étranges. Cela reste cependant très curieux.

- Quoi donc? » demanda Hinode, en s'immisçant dans les affaires de son maître, nouvellement intrigué.

Todori sembla fixa Hinode un instant, comme s'il jugeait de son droit à connaître ce dont il parlait. Puis, il ferma les yeux, esquissa un sourire qui disait: « Quand tu t'intéresses à quelque chose, c'est jusqu'au bout... » puis commença à parler:

« Eh bien, géographiquement, Takigakure est très éloigné de Kirigakure et si on sait que les Grandes Nations se sont séparées les petites, on a appris aussi en scrutant les souvenirs du Sommet des Kage auquel Hasami a assisté que Kusa, le village caché de l'Herbe était la cible de Kumo, le village caché des nuages et que Oto, le village caché du son, était la cible de Suna, le village caché du sable. Il en est de même pour Ame, la pluie cachée, qu'a pris pour cible Iwa, la roche cachée, ainsi que pour Shimo, le village caché du froid, que Konoha, la feuille cachée, projette d'attaquer. Toutes les cibles prises par chacune des Grandes Nations est la plus éloignée possible de cette même nation. Toutes ces décisions ne sont pas du tout conformes à un plan géopolitique militaire adéquat et efficace. »

Le Chef déroula sur son bureau un grand rouleau de parchemin sur lequel était imprimé une carte du monde. Des lignes avait été tracées dessus, reliant chaque grand village caché à sa cible respectives et elles étaient effectivement très longues. Hinode remarqua aussi qu'il y était tracé l'itinéraire des troupes de Kiri.

« Et regarde, continua Todori-sama, Hasami a envoyé ses troupes par le nord et le sud. Évidemment, le chemin le plus court était celui où vous avez été interceptés au Port de Tsaoka et qui passait par Kumo, mais il reste un chemin très long. Le pire se trouve dans l'itinéraire des troupes qu'il a envoyées pour attaquer le fort de Sukima, il y a de cela très longtemps. Malgré le fait que je ne sache pas exactement quand, elles ne devraient pas tarder à arriver, mais quel chemin elles auront parcouru, passant même par Konoha! Je ne vois pas pourquoi Iwa ou Konoha ne se sont pas chargés de nous attaquer, c'aurait été beaucoup plus simple. Voilà pourquoi je trouve qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Malheureusement, la raison de ces décisions bizarres nous sont inconnues car apparemment discutées avant la réunion du Gokage. Elles ne figuraient donc pas dans les souvenirs d'Hasami.

- Et avez-vous une idée de pourquoi les Grandes Nations nous attaquent-ils aussi étrangement?

- Non, mais c'est bien ce que j'ai l'intention d'élucider. Et plus important encore, je ne connais pas la raison pour laquelle elles s'en prennent à nous. Mais bon, ce ne sont pas tes problèmes alors prends congé de moi et retourne à tes affaires. »

Hinode salua poliment et quitta le Grand Arbre, en quête de membres pour composer son équipe; l'équipe qui allait reprendre l'ancien fort de Sukima, en le défendant ou l'attaquant s'il le fallait, des mains des Kirijin, puis envoyer les documents top secrets au Compte de Taki no Kuni par l'entremise de la volière de Sukima.

Hinode se dirigea premièrement chez lui, débarqua en trombe et salua distraitement ses parents de la main. Il trouva son frère et lui cria presque à l'oreille:

« Tu viens avec moi en mission!?

- En mission? Pour quoi?

- On va reprendre le fort de Sukima et envoyer des documents secrets au Compte de Taki no Kuni.

- Hey, attends, c'est pas un peu dangereux? questionna Yowami, un peu inquiet.

- Je pars ce soir, si tu viens, c'est maintenant! annonça Hinode d'un ton ultimatum.

- Bon, bon d'accords! Ça m'a l'air excitant! répondit Yowami, spontanément, sans trop réfléchir.

- Viens, il faut trouver d'autre monde! Je crois que Kuma voudra bien venir avec nous! »

Les deux ninjas couraient déjà dans les rues du village, les deux bras dans le vent et la tête qui fendait l'air frais de la soirée. Ils ne prirent même pas une minute pour se rendre chez la coéquipière de Hinode. Le temps jouait déjà contre eux.

« Qu'y-a-t'il? Ah, salut Hinode!

- Kuma, viendrais-tu en mission de rang A avec moi! C'est super important, et...

- Je ne sais pas trop... dit Kuma, hésitante. On revient tout juste d'une mission dangereuse et je n'ai plus vraiment besoin d'argent.

- Je t'en pris! »

« Je n'avais jamais vu Hinode à mes pieds comme ça... pensa Kuma. Ce qu'il est... attachant. Et passer plus de temps avec lui ne me serait pas du tout déplaisant. Ah, Hinode, j'espère seulement que cette fois-ci, tu ne joueras plus avec mon cœur. Oh, mais je ne peux te résister! »

« C'est d'accords, finit-elle par dire.

- Génial! Oh, je te remercie du fond du cœur! Sais-tu si Meyazu et Shubimaru-sensei sont, disons, disponibles?

- Je suis allée les voir il y a quelques heures, répondit Kuma, exaspérée, et il dormaient toujours. Il y n'a vraiment que toi pour penser qu'ils puissent se rétablir aussi vite.

- Alors, nous sommes trois... conclut le capitaine. Mais est-ce suffisant? »

À venir: Chapitre 23 - Former une nouvelle équipe

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